ACCUEIL

Textes d'auteurs (2010)
S'accepter, aimer
3e Millénaire, Hiver 2011, No 98

NB: De courts extraits d'articles de la revue, parfois légèrement adaptés.
S'accepter pour aimer
Marianne Duboid

- Le jugement empêche de voir clair. Le jugement sur nous-même nous sépare du trésor intérieur, la présence est voilée. Au lieu de nous efforcer à nous battre contre nos "défauts", voyons clairement notre fonctionnement.
- Observer la source de nos jugements nous aide à constater que la plupart d'entre eux ne viennent pas de notre intériorité mais d'un fatras de règles établies par le pouvoir social et religieux. Cela nous permet de retrouver notre voie personnelle débarrassée de ce qui ne lui appartient pas et l'encombre.
  Il nous reste peut-être alors un jugement que nous considérons contraire à notre éthique, contraire au chemin que la profondeur nous dicte. En accueillant ce jugement comme partie de nous-même, en le ramenant dans la globalité de l'être, il pourra se dissoudre dans la conscience.
  La guerre amplifie les conflits même lorsqu'elle est dirigée contre nous-même. Il s'agit donc d'arrêter la division, d'entrer dans la paix, le oui à ce que nous sommes. C'est seulement à partir de ce oui que nous pourrons changer. C'est seulement à partir de l'amour de soi-même que nous pourrons nous ouvrir aux autres... Nous serons par la même occasion débarrassés de notre jugement sur autrui et nous ne serons plus atteints par ce que les autres pensent de nous.
- S'accepter comporte une distance, une dualité : qui accepte qui ? S'aimer au niveau de soi permet d'englober les autres dans l'amour, de supprimer la séparation entre l'autre et soi-même, entre soi et soi.

Quand le mental arrête la guerre contre lui-même
Byron Katie

- Ce qui nourrit le mental, ce sont les pensées négatives ; le mental cherche à rester dans le conflit, et cela nous maintient dans une identification qui nous éloigne de notre vérité. Nous sommes alors dans une confusion qui nous fait croire que toute cette agitation mentale est réelle.
- Depuis toujours des gens ont voulu arrêter leur mental, mais il est toujours là, et la confusion demeure avec lui. Il ne faut pas rejeter le mental ; il est impossible de l'arrêter après tout ! Mais si vous arrivez à être suffisamment calme et que vous vous occupez de votre mental avec les questions que je vous propose, vous allez pouvoir assister à une ouverture à la réalité. Interrogez-vous. La pensée que vous croyez : est-elle vraie ? Comment réagissez-vous lorsque vous croyez cette pensée ? Que seriez-vous sans elle ? Vous verrez que parfois, le seul fait de poser la question apaise le mental.
  Lorsqu'on fait cette investigation en groupe, ou même lorsque l'on pense à d'autres personnes, on passe à côté de notre propre expérience. En se préoccupant des autres, de leurs réactions, etc., on s'oublie, et le mental s'égare en faisant tourner en boucle des pensées (souvent négatives). Si vous parvenez à vous rendre compte de cela, lorsque l'on vous dira de vous occuper de vos affaires, vous le prendrez comme un excellent conseil !
- Le mental n'est pas un ennemi. Nous avons fait fausse route en tentant de nous libérer du mental par l'argent, le sexe, les méditations, les médicaments, n'importe quoi. Plus on essaye de le contrôler, plus il nous contrôle. Les pensées ne sont jamais problématiques en elles-mêmes ; c'est seulement lorsque nous les croyons qu'il y a un problème.
- Si vous attendez une situation extraordinaire pour retrouver votre état de présence, cela peut prendre fort longtemps ! Alors que si vous profitez d'une situation ordinaire, de la vie quotidienne, vous comprendrez que le mental utilise toutes les ressources à sa disposition pour générer des pensées négatives, de la colère et de la frustration. Le monde qui vous entoure devient alors source d'angoisse, sauf si vous n'êtes pas dupe de ce "jeu". Si vous arrivez à observer votre mental et à questionner vos pensées stressantes, les réponses que vous trouvez peuvent vous libérer... écrire, investiguer.
- Cette investigation est une sorte de méditation. Ce n'est pas un moyen de dissoudre un problème. Le Travail, s'il est effectué avec confiance, peut nous permettre de nous libérer du mental, pas de l'annihiler, mais d'en comprendre les mécanismes et d'en être libre. Cette méthode ne peut pas être efficace si vous ne l'appliquez pas avec votre coeur... avec de la tendresse pour soi-même. Ayez de la miséricorde pour vous-même.. de la compassion. Vous verrez que le mental n'est finalement qu'en surface, que notre véritable nature est plus profonde que lui.
- Le monde n'est pas capable de nous faire souffrir ; c'est toujours nos pensées à propos du monde que nous font mal... Je dis souvent : tu ne peux pas me blesser, ça c'est mon boulot.
  Un mental non questionné est un monde de souffrance. Toutes ces souffrances qui nous sont infligées, que l'on pense provenir des autres ou de l'extérieur, ne sont en fait que des idées générées par notre propre mental.
- L'esprit du non-savoir est la source de toute créativité.
- Les pensées ne sont ni fausses ni vraies, elles viennent simplement, elles apparaissent comme la pluie ou le soleil. Lorsque nous les croyons, nous souffrons ; lorsque nous les questionnons, nous ne souffrons pas. C'est aussi simple que cela. Avec le travail.. nous pouvons voir de façon précise le rapport de cause à effet de toute pensée stressante, et nous nous rendons compte de qui nous serions sans elle... le moi qui reste après le questionnement est plus calme, plus libre, plus bienveillant.. Chaque facette, que notre mental a construite de toute pièce, se délite et nous laisse mieux entrevoir la réalité de notre véritable nature, de notre être intérieur. Le mental est alors ouvert à l'inconnu et arrête de construire des problèmes ! .. Avec cette ouverture, aucune pensée négative, aucun personnage fabriqué par notre mental ne peut perdurer... nous vivons sans colère, sans peur, et sans tristesse. Il est alors possible de vivre tranquillement, joyeusement, dans le moment présent... Lorsque notre mental arrête de mener cette guerre contre lui-même, il découvre, émerveillé, le présent, où seul existe l'amour, la compassion, la liberté. Les préjugés et les idées toutes faites sur le monde n'existent plus. Le mental ne peut plus ternir la beauté du monde qui l'entoure, et celle des autres. Il découvre la joie sans objet...

- J'ai été pleinement consciente de la création de mes pensées ; mais loin de les juger, de chercher à les réprimer, j'ai eu de la tendresse pour ces constructions de mon mental qui, tels des enfants, étaient inconscientes, agitées, inquiètes, etc. Ainsi, j'ai pris conscience de l'existence de deux polarités en moi : celle de mental identifié et celle de la sagesse qui s'était développé grâce à l'investigation... Notre être devient un témoin privilégié de tout de qui se passe en nous..
- Il faut descendre en soi-même, dans le silence intérieur, pour attendre les réponses.. Des réponses seulement intellectuelles ne suffisent pas du tout. Observer son mental, tout en ouvrant son coeur, c'est indispensable ! .. En fait, pratiquer le Travail mène à une vie de méditation constante où les questions verbales disparaissent et où ce qui reste est la conscience pure, toujours ouverte à ce qui est, toujours enchantée... Méditer, interroger et attendre que la réponse éclose.

Accueillir
Betty

- Le rêve, cette illusion soutenue par mille conditionnements, habitudes, croyances et mécanismes millénaires. Le témoin silencieux observe calmement, affectueusement. Les illusions tombent les unes après les autres dans une valse lente, en parfaite harmonie, sans violence.
- La plupart de temps, l'être humain veut constamment se débarrasser de sa réalité, car il n'est pas satisfait de ce qu'il voit, de ce qu'il vit, de ce qu'il expérimente. Il croit que l'extérieur est un monde hostile, car l'extérieur lui dévoile la partie de lui qu'il ne veut pas voir de l'intérieur. Alors il crée une distance entre lui et tout ce qu'il perçoit : il crée la séparation, il crée le passé et le futur. Il fuit donc sans arrêt le moment présent, et ainsi, il perpétue son rêve. Accueillir son monde, sa réalité... est constater que le monde perçu est entièrement le sien, sans exception, sans condition. Et cette constatation, lorsqu'elle est vibrante en toi, amène inévitablement l'arrêt de vouloir changer quoi que ce soit à l'extérieur de soi, de même que de vouloir y chercher quoi que ce soit. Pourquoi ? Parce que ça devient évident que tout ce qui est là, devant toi, part de l'intérieur de toi.
- Le chercheur cherche habituellement
à changer l'extérieur pour mieux se sentir à l'intérieur, pour trouver une zone de confort afin de ne pas ressentir la souffrance ou le malaise. Mais il se trompe... En faisant cela, le chercheur crée une distorsion entre ce qu'il est et ce qu'il veut devenir. Lorsque le chercheur constate que c'est son monde qui est projeté à l'extérieur de lui, il constate que la pensée se calme, car elle constate sa propre limite : ça lui est fatal ! Il arrête tout mouvement de la pensée, cette pensée qui veut améliorer, que veut raffiner, qui veut contrôler ; bref, cette pensée qui veut changer le monde. Le moment présent devient vivant ! Il devient la seule réalité !
- Le moment présent, avec tout ce qu'il contient (relations, croyances, pensées, matière...) est un miroir très précieux. Il est un outil très efficace pour constater l'ampleur de notre propre rêve, l'ampleur de nos projections.
  Quand ce constat s'installe, quand vous voyez que les autres sont vous, pourquoi vouloir accumuler d'autres expériences ? Il n'y en a pas assez ? Votre cerveau n'est pas assez confus ? Votre monde n'est pas assez agité ? Regardez toute ces parties de vous en action et restez tranquille. Cessez de vous étourdir avec toutes vos expériences et avec le désir d'en redemander plus. Ces parties de vous (les autres) expérimentent pour vous. Regardez-les affectueusement, accueillez-les, elles vous parlent intimement.
- Pourquoi chercher de nouvelles expériences ? Juste à rester tranquille et à regarder : c'est bien suffisant ! Vous étirez le temps avec vos expériences ! Tout est là. Tout est disponible, à portée de la main, pour vous reconnaître. Le monde que tu vois, c'est toi ! C'est ton monde qui vit, qui pleure, qui jouit, qui proteste, qui veut pour toi. Tu es l'humanité, tu es l'Unité... Et bien, constate-le !
- J'étais l'esclave des émotions qui manifestaient des sensations à travers mon corps. Ces sensations corporelles me disaient : « Je suis souffrante », et je les croyais... Ces émotions-sensations étaient des souvenirs, de vieilles pensées recyclées... J'étais l'esclave des sensations de corps, j'étais l'esclavede l'expérience ! Je croyais sincèrement être le corps ! Je ne voyais pas que tout ce monde à l'extérieur n'était que le reflet de mon monde intérieur.
- Si on ne rêve que de soi, il est évident qu'il n'y a personne à l'extérieur. Pourtant, je parlais, je cherchais, je voulais l'aide de qui ? Je cherchais Dieu où ? Je cherchais l'amour pour qui, pour quoi ? ...voir l'inutilité de vouloir changer mon monde, et ainsi déposer les armes.
  Quand je veux être perçue, aimée, appréciée, approuvée par un être humain à l'extérieur.. il y a un miroir qui me dit : « Regarde, tu as oublié cette partie de toi que tu ne reconnais pas, puisque tu y réagis ! » Cette partie, c'est toi, c'est une de tes croyances que est en action devant toi, et que tu interprètes comme étant à l'extérieur de toi.
- Je constatais que j'étais seule dans mon monde puisque tout était moi. Je regardais le corps de Betty valser d'une sensation à l'autre, d'une émoition à l'autre ; le cerveau avait accumulé tellement de connaissances et de souvenirs que le mental délirait.

La fin de la culpabilité
Wayne Liquorman

- L'enseignement qui survient ici, dans l'instant, peut réduire ce d'où provient la culpabilité parce que cette culpabilité se manifeste à partir du sentiment d'être responsable de ce qui se passe, c'est-à-dire d'en être l'auteur. Au fur et à mesure que le sentiment d'être l'auteur de ses actes et de ce qui se passe s'amenuise, la culpabilité disparaît d'une façon tout à fait naturelle... Réaliser que je n'aurais jamais pu agir autrement que je n'ai agi, n'est en aucune façon une philosophie mais une conviction. Lorsque survient cette conviction, cette implication dans la culpabilité est coupée à la racine.
- Avec le sentiment d'être séparé vient l'impression de puissance.. ou d'impuissance, d'être capable de faire ou encore d'être une victime. Ce sentiment erroné va et vient. Quand l'enseignement évoque l'impuissance, il parle de l'absolue impossibilité d'avoir quelque pouvoir que ce soit. Le fait de ne plus être occupé par l'idée d'avoir ou de ne pas avoir un quelconque pouvoir est rassurant, libérateur.

Est-il nécessaire de s'accepter pour aimer ?
Monique Grande

- Aveuglés par nos egos ou endormis par nos mirages, nos capacités à aimer semblent s'être laissées elles aussi capturer.
- Complètement idéalistes en définissant les critères infaillibles du prochain partenaire, spécialistes de scénarios prédateurs ou déviants, emportés par la folie de nos désirs ou niant nos véritables besoins... nous privons nos relations amoureuses de lucidité et détournons l'amour de sa vocation ultime.
- Sans plus attendre, cultivons des comportements positifs en identifiant en nous le sacrificiel, le mortifère, la maltraitance et l'amour enfantin qui nous empêche de grandir et d'aimer. Remplaçons-les par de la légèreté, de l'assurance, de la joie de vivre, de l'autonomie... Invitons à notre table les six anges-gardiens de l'amour que sont le bienveillance, l'écoute, la bonne humeur, la vraie gentillesse, la présence attentive, la tranquillité. Ouvrons grands nos coeurs et érotisons nos corps.
Mettons en beauté l'aimance et fêtrons inlassablement son mystère ?

Amour, pensée et relations humaines
J. Krisnamurti

- La pensée, avec tout ce qu'elle contient d'émotion et de sensation n'est pas l'amour. La pensée est invariablement la négation de l'amour. La pensée se fonde sur la mémoire, et l'amour n'est pas la mémoire.
- De par sa nature même, la pensée isole. La notion de temps et d'espace, de séparation et de chagrin, découle de la pensée, et ce n'est que lorsque le cours de la pensée s'arrête que l'amour peut exister.
  La pensée donne inévitablement naissance au sentiment de propriété qui, consciemment ou inconsciemment, cultive la jalousie.
- Si l'on n'a pas conscience de la nature de la pensée et si l'on n'éprouve pas la façon dont elle agit en nous, l'amour n'est pas possible.
- Le plus difficile est de réaliser pleinement que l'esprit ne doit pas rechercher l'amour. Lorsque nous avons réellement et profondément compris cela, alors il est possible de recevoir quelque chose qui n'est pas de ce monde. Sans la présence de ce quelque chose, nous aurons beau faire, nous ne connaîtrons jamais de bonheur durable dans les relations humaines.
  Cette intégration ne peut en aucun cas être le fait de l'esprit ; elle ne se produit que lorsque l'esprit est totalement silencieux, lorsqu'il est à bout de ressources. C'est alors seulement que les relations humaines ne sont plus douloureuses
- Ce que vous devez ou pouvez faire n'a aucune importance ; mais il est essentiel d'avoir conscience de ce que vous êtes en train de faire. Vous vous préoccupez de vos actes futurs, et cela vous empêche d'avoir une action immédiate. Vous ne voulez pas agir, aussi ne cessez-vous de demander ce que vous devez faire... Laissez votre coeur vide. Ne le remplissez pas avec des mots, avec des actions du mental. Laissez votre coeur totalement vide ; alors et alors seulement il se trouvera rempli.

L'appel de l'Être, le choc radical de l'acceptation
Mathieu Martel

- L'inacceptable est le fruit de notre inaptitude à vivre selon une perspective ouverte à tout ce qui se présente à nous au moment présent.
  Conséquemment, nous pouvons nous placer dans un mode de résistance à ce qui nous entoure ou à ce qui nous arrive, bref à tout ce qui se manifeste dans l'instant. Et plus encore, nous pouvons nous laisser prendre au jeu de la comparaison et du jugement plus souvent qu'à notre tour. C'est que nous croyons avec conviction que tout ce que nous voulons, pensons ou espérons devrait constituer la réalité. Trop souvent, nous vivons en pleine identification à nos plans, attentes et espoirs. Et très rarement, nous entrevoyons la possibilité que quelque chose puisse être plus grand que nous-même... Cet espace où surgit des intuitions, de l'inspiration et de la créativité.
- Que de temps perdu, que de forces impliquées à maintenir cette image, ce masque pour paraître ce que nous ne sommes pas, pour ne pas laisser s'exprimer spontanément maintes facettes de notre être, maints talents ou désirs profonds. Trop exigeant envers nous-même, sans indulgence aucune, nous projetons les mêmes attentes envers les autres. Par la suite, nous constatons, souffrons et nous plaignons que la vie est difficile, que les autres ne sont pas agréables comme ils devraient l'être, que tout ce qui nous arrive ressemble à un cauchemard...
- Qui nous empêche de voir la beauté ? Qui maintient l'écran qui nous empêche de communiquer avec toutes choses, avec nos semblables, de façon directe, sans se sentir séparés aucunement, en s'exprimant avec authenticité et clarté ?
- Je me suis souvenu, après ces minutes pénibles de transe, que l'essentiel ne concernait pas le faire ou le surfaire, mais bien le seul fait d'être. Il ne m'a été alors plus possible de fuir, d'éviter ou même de compenser pour quoi que ce soit... J'avais été frappé par la foudre !

Éveil personnel et Connaissance de soi
Robert Chelini
- Chaque moment est neuf : nous le voyons pour la première et dernière fois simultanément.
- L'être humain se comporte exactement comme la cellule au niveau biologique. Chaque cellule doit coopérer avec d'autres cellules pour assurer sa propre survie à travers un système organique d'interdépendance très complexe. Si pour quelque raison cela ne se produit pas, une sorte de désordre s'installe alors. Chaque cellule accumule sans partager et la maladie, comme le cancer, à la possibilité de se développer.

- Créer une merveilleuse image de moi-même, sans le savoir, générait du stress additionnel par l'effort déployé.
- En apparence tout est bien et l'ego est très content de projeter son image de bien-être et de bonheur éphémère. Mais la peur, l'insécurité, la panique, la jalousie, l'isolement, nous travaillent en sourdine.
- La pensée, l'ego, sont incapables de voir et d'accepter ce qui est, le non-temps ou le présent. Ils ne peuvent exister ensemble. Le présent met fin à l'ego et simultanément à toute recherche spirituelle : pouvons-nous voir ce fait ?
- Admets profondément que, par toi-même, rien ne peut être réalisé ; cesse d'essayer, tu as besoin d'aide, d'une source autre que la tienne ; et cette source est en toi, c'est la Vie en toi, c'est ce que tu es... Comme je me laissais aller en toute confiance, un nouvel éclat d'énergie me procura tranquillité et paix.
- Ce n'est donc pas à la personne de se débarrasser de l'ego ou de l'améliorer ; c'est encore là du contrôle : la personne, celui qui a peur et veut se débarrasser de la peur, va amplifier la peur, ce qui devient une résistance conduisant à la panique.
  Les émotions doivent être reconnues maintenant, quand elles surviennent, quand elles sont en vie, les voir sans les fuir, les supprimer ou les changer.
  Restez avec et voyez par vous-même ce qui arrive. Il faut tout simplement leur permettre d'être là, les admettre.
  Ce sont vos émotions, pas celles des autres et même si vous admettez une cause extérieure à leur apparition, vous n'arriverez jamais à en changer l'extérieur de manière satisfaisante.
  Reconnaissez votre jalousie, votre colère, votre peur et votre panique. Ne vous sentez pas coupables, c'est vous, votre ego, et il est juste de les expérimenter.
  Avoir et ressentir des émotions est humain... je suis un être humain qui découvre par lui-même en lui-même ce qu'est ma vraie nature.
  Dans l'observation de soi, c'est le vrai Moi, la Vie, la Conscience qui observe l'ego ou le faux moi. Il s'agit tout simplement de voir, d'instant à instant, le mécanisme de l'ego en opération. Peu à peu la structure s'affaiblit, l'identification devient évidente et le mental est repris en charge... Si nous ne comprenons pas ce simple processus, nous ne pouvons pas aller plus loin, nous nous installons dans les croyances, les espoirs...
L'intelligence relationnelle ?
Sébastien Fargue

- On pourrait croire que la réalisation de l'amour divin ou spirituel nous séparerait de nos relations affectives humaines... il n'en est rien, l'amour divin transforme et purifie toutes nos relations, il ne les efface pas, il les crarifie et les met en ordre.
  Je peux donc être en relation d'amour ou de compassion avec tout ce qui m'entoure, mais cela n'implique pas la fin de ma vie de couple, ou de cet amour particulier que j'éprouve pour mes enfants et pour mes parents. Les parents et les enfants gardent leurs places, mais l'enjeu psychologique et égotique présent dans toute relation habituelle s'évanouit. Les relations s'allègent, perdent leurs masques. Nous arrêtons seulement de vouloir changer l'autre ou de vouloir correspondre à ce que l'autre veut de nous.
- La relation est cette alchimie qui nous amène à grandir en conscience...
- S'aimer c'est s'écouter, écouter ses préférences... Je respecte la vision des autres et respecte ma propre vision. Je respecte mes émotions, qui ont leur légitimité, et j'ose prendre ma place, faire ce que j'aime. Plus je prends conscience de mon universalité et plus je réalise mon individualité, ma forme propre, comme un alignement entre l'impersonnel et le personnel... Plus je laisse les autres suivre leur chemin, et plus je peux me premettre de suivre mon propre chemin. Plus je vis, et plus je m'autorise à vivre ce que j'aime et moins j'essaie d'imposer mes points de vue aux autres. Bref, plus je m'aime, plus je peux réaliser et exprimer ce que je suis.
- Réaliser notre nature silencieuse au-delà du moi, nous permet d'accueillir et de cultiver avec amour cette forme propre que nous avons individuellement, même si elle n'est pas éternelle... Nous pouvons réaliser que nous sommes la conscience, la lumière et l'amour, et l'incarner chacun à notre propre façon.

Les fourberies du spirituel
Hélène Naudy

- Bien souvent, les écrits et les discours qui traitent de connaissance de soi sont trop vite manipulés en concepts qui inévitablement tuent le vivant en l'enfermant.
- Nous désirons tant vivre la paix, l'accueil, l'amour que ce même désir peut nous illusionner et alors que nous croyons saisir, discerner, ressentir nous ne sommes que dans le verbiage mental spirituel.
- Désirons-nous voir toutes ces belles théories qui nous maintiennent dans notre protection mentale, dans notre monde mental, ou avons-nous besoin de nous mentir tant l'insécurité mentale qui se vit en nous-même nous indispose face au regard de l'autre ? Car c'est toujours en fonction de l'idée que nous nous faisons du regard que l'autre porte sur nous que nous réagissons. Cet autre que nous voyons toujours en train de nous juger, cet autre qui, au fond, ne fait que nous révéler notre propre juge intérieur.
- Voyons-nous la construction mentale que nous surimposons à notre sentiment de nullité, de honte, de peur d'être rejeté, humilié, en définitive, que nous surimposons à notre peur d'être jugé.
- Des exemples de constructions mentales: - être compréhensif, bienveillant, à l'écoute... - être spirituel et avoir des connaissances si nombreuses que nous avons réponse à tout... - être dans le sacrifice, dans le don de soi... soit s'en référer à des valeurs qui auraient soi-disant fait leurs preuves.
- Dans le monde de la spiritualité, l'image la plus reconnue et qui a toutes nos faveurs est celle de sage ou du saint. Une image que l'on ne s'avoue pas parce qu'en plus nous devons faire preuve d'humilité - qui n'est qu'une apparence... Nous singeons le sage ou le saint. Singeant de la sorte, nous nous manipulons, nous nous refusons, nous nous jugeons et, de fait, nous manipulons, refusons, jugeons l'autre. Car le juge spirituel en soi dicte sa loi : celle d'être débarrassé de toute identification, d'être libéré de l'ego, celle d'être dans une conduite irréprochable, parfaite... afin d'être reconnu comme sage. Mais nous nous pensons au-dessus de tout cela, bien sûr.
  Pouvons-nous ressentir la jalousie, la colère, la haine, la rancune, la manipulation... sans désir aucun de les voir disparaître ?
- Cherchons-nous à montrer à l'autre notre savoir intellectuel ? Comment acceuillir l'autre si nous sommes plein de savoirs intellectuels auxquels on se réfère.
- Pour qui agissons-nous ? Pour qui sommes-nous compréhensifs ? Bienveillants ? Chaleureux ? Fin d'esprit ? Pour qui devons-nous amasser des connaissances intellectuelles spirituelles ? De qui recherchons-nous la reconnaissance et l'amour ? De notre père ? De notre mère ? .. Pouvons-nous nous poser ces questions ou nous pensons-nous en avoir fini avec notre besoin d'amour et de reconnaissance ?
  L'accueil, s'accueillir, s'aimer, et nous voilà dans une nouvelle exigence... C'est douloureux...
- Sommes-nous agi par un besoin d'avancer, de grandir, d'évoluer, de changer ou souhaitons-nous DÉCOUVRIR notre ignorance, nos illusions, disponible comme l'est un enfant ?
  Pour s'aimer, il est nécessaie d'être un minimum témoin bienveillant et discernant de soi-même !
  Alors que nous nous pensons dans l'accueil, c'est désastreux de constater jusqu'à quel point nous nous jugeons.
- Une guerre perpétuelle et que nous entretenons inconsciemment entre le spirituel et l'humain.
- Si nous laissions parler nos peurs, notre sentiment d'abandon, et si nous les laissions parler à notre juge spirituel mental, que diraient-elle ?
- L'être spirituel en nous.. auquel nous sommes fortement identifié, pervertit toutes les émotions : il fait taire celles trop agressives... il singe la compassion, l'empathie, le don de soi, l'accueil, nous transformant en l'image du sage.
- Nous aurons conscience certes de certaines émotions en nous (tristesse, colère, jalousie...) mais nous n'aurons aucune conscience de ce personnage spirituel totalitaire qui régit tout notre être.
- Pour apprendre à marcher, j'ai eu besoin de référents. Pour apprendre à saisir ce qu'est l'accueil ou la paix, j'ai eu besoin du concours d'un autre... Le concours d'un autre est indispensable jusqu'à ce que je trouve en moi-même mon propre référent, ma propre autorité : dépouiller le ressenti de tout jugement, de toute peur, de toute culpabilité, dépouiller le discernement de tout concept, de toute théorisation, retrouver cette âme d'enfant, sincère et vulnérable.
- Il n'y a pas de recette de cuisine, et aucun écrit ne suffira à saisir ce qu'est l'accueil car il s'agit du vivant.
- Notre regard n'est jamais reposé en nous-même mais est en permanence en train de chercher un regard extérieur approbateur. Notre énergie tournée vers l'extérieur, il nous est impossible d'accueillir tout simplement parce que nous n'avons pas conscience de ce besoin de reconnaissance.
  Tout autant que nous sommes, nous espérons la reconnaissance et l'amour de nos proches, de notre père et mère. Lorsque nous commençons à en prendre conscience dans le quotidien, nous nous tournons vers nous-mêmes.
  L'accueil nécessite ce retour, d'être tourné vers nous-même. Hommage à l'esploration !

Acceptation, engagement er liberté
Sylvia Garance
- Nous sommes tellement identifiés à notre histoire et à un parcours de vie, parfois très difficile... qu'il peut s'avérer ardu de maintenir le cap d'un changement radical de regard sur soi et sur la vie.
- ..imaginons la métaphore, à savoir le point de vue de l'être de sagesse en nous qui observe le petit héro fatigué. Lequel, consciemment ou non, n'aspire finalement qu'à rentrer à la maison. Il faut, en effet, une bonne dose de bravoure pour cheminer sur cette terre et relever tous les défis auxquels nous sommes confrontés.
- Dans un élan de tendresse et de compassion absolue, dépourvu de toute notion de jugement, il saisit la main du guerrier blessé. Celui-ci, touché par la grâce, réalise soudain à quel point son bagage est lourd et son armure pesante. Il sait qu'il s'est imposé à lui-même cette charge. Il s'est exposé à tous les dangers à mesure qu'il s'est dissocié de sa source. Dans la fulgurance de cette prise de conscience, lui vient la certitude du pardon à soi-même, de l'acceptation, comme seule voie de libération possible.
- Le guerrier meurtri, c'est aussi l'enfant incompris et brimé à l'intérieur de nous-même. À défaut de cicatriser sa blessure, de la combler d'amour, il encourt le risque d'aller à la rencontre du monde et de l'autre à partir d'un manque et, conséquemment d'une attente. Il s'en suivra alors tout un cortège de désillusions et de souffrances.
  Pratiquer l'art de s'accompagner soi-même évite l'écueil de se tourner sans cesse, et de manière compulsive vers un partenaire pour obtenir approbation, sécurité et satisfaire un insatiable besoin de reconnaissance.
- Nous avons une fâcheuse tendance à nous prendre trop au sérieux. Nous aurions davantage à y gagner en simplifiant notre vie. Sourire de nos malhadresses libère les ressources nécessaires pour se réajuster et créer une nouvelle expérience à chaque fois plus féconde.
  La culpabilité est la plaie de l'humanité.
  Le mythe de la perfection qui incite à se comparer aux autres ou à se conformer à une image idéalisée de soi est dévastateur pour notre équilibre.
  Notre vitalité s'épuise du fait de toutes nos contradictions psychologiques, nos conflits égotistes. Nos forces de résistance mobilisent une immense quantité d'énergie. Au lieu d'oeuvrer avec la vie, nous tentons de la contrôler pour renforcer l'identité dont nous nous sommes dotés.
  Un être éclairé ne voir pas sa vie comme une succession de défaites et de réussites. Il considère ses actes avec objectivité ; sans amertume ni discrédit.
  Il apprend à se dégager des pensées dépréciatives ou critiques et de la peur de l'échec. Il reconnaît et apprécie sa valeur en toute humilité.
  Nous sommes riches de nos erreurs quand nous savons adéquatement en tirer des leçons.
- Parvenir à identifier ce qui nous rend vraiment heureux, ce qui est essentiel, la démarche intérieure à accomplir et s'y donner totalement, avec détermination et lucidité.
- La liberté, c'est de parvenir à aligner notre désir avec ce qui est juste du point de vue de notre conscience unifiée, pour agir et être inspiré de ce qu'il convient de mettre au monde.
- L'orgueil érige une barrière qui entretient la dualité et empêche d'accéder au centre de soi. À mesure qu'il se dissout, nous pouvons ressentir la puissance créatrice du principe de vie qui impulse le goût de croître au au delà de qui nous croyions être.

  Chaque jour devient alors la célébration d'un art de vivre dans la gratitude, la confiance et la joie !
Aimer à perdre la raison
David Ciussi

- Si nous nous promenions un instant, bras dessous-bras dessus, pour parcourir ces lignes-voyage et ainsi mieux nous connaître pour renaître de nos doutes, peurs et souffrances en acceptant tous les paradoxes que la vie nous propose.
  Tout est toujours vrai pour celui qui aime la verité car elle est à redécouvrir infiniment.
- Pour accepter ce qui est, il est nécessaire de découvrir ce que l'on n'accepte pas, alors il devient possible d'apprendre à s'aimer en aimant la vérité.
- La vie individuelle séparée est une illusion !
- Fini les pensées mentales qui normalisent, valident et rationnalisent les peurs, la culpabilité, la crainte de l'action et la lutte contre les émotions. Fini la fascination de tout comprendre par des explications et la logique des deux dimensions espace-temps... Chercher la vérité sereine par le "pourquoi et comment" appartient au temps relatif... à la vie à la mort.
- Et s'il y avait une vie plus intime et simple à vivre dans l'étude des lois de la conscience.
- Cette intention de nous connecter au réel immédiat nous donne accès aux lois de la conscience.
  L'expérience de l'instant présent quotidien ressenti, accepté et vécu amène directement à la porte de la conscience sans la dualité de se sentir séparé du sujet d'étude.
- Penser en permanence que le pire peut advenir à tout moment n'est plus nécessaire. Penser la vie comme une succession de choses connues, filtre le réel perceptif et cognitif et n'offre pas la surprise des propositions nouvelles que la vie apporte chaque jour.
  La pratique de notre humanité est une acceptation libératrice qui demande notre participation volontaire car nous sommes formatés à la "non-lonté" ou au volontarisme. La volonté simple et naturelle demande une intention de se connecter au mouvement de la naissance du monde qui se fabrique immédiatement sous nos yeux. S'inscrire dans le mouvement de la transformation de la vie universelle est un ajustement silencieux, précis, centré, en évolution constante, en équilibre dynamique entre le faire et le non-faire, entre le résultat et la peur d'agir, entre je sais et je suis ignorant, entre je suis né et je vais mourir. Jouer à l'école de la vie est une pratique ludique de la joie d'être, c'est aimer et se sentir aimé.
- Jouer à pratique l'amour du coeur.. jouer à pratiquer l'intelligence du coeur fait que nous n'assayons plus de corriger les défauts des autres, nous les comprenons et les englobons dans notre être.
  L'habitude d'opprimer les autres, d'exiger qu'ils fassent tout à notre manière, s'efface.
  L'habitude d'obliger notre entourage à penser comme nous, notre besoin de dominer, de contredire, de montrer nos savoirs ou nos faiblesses s'effacent.
  L'habitude d'irriter nos enfants avec nos : "Ne fais pas cela, ne parle pas ainsi ; tu dois obéir, tu dois m'écouter", s'efface.
  La pratique du coeur et de l'intelligence relationnelle est une pédagogie de la légèreté, un envol, mais aussi une pédagogie de l'atterrissage...
  L'intelligence sait que les mauvais traitements créent une réaction émotionnelle chez l'autre et que l'effet boumerang reviendra à plus ou moins long terme.
  L'intelligence lucide ne peut être malveillante, ni querelleuse, car elle connaît les jeux de la reconciliation : elle n'est jamais exigeante, elle ne cherche pas à additionner les inconforts. Elle n'entraîne aucun regret, et ne nous cause jamais de chagrin.
  Elle est pure comme la vie d'un petit enfant. Elle s'apprend... se pratique... par l'intelligence de l'émotion initiale qui passe de vie en vie dans un paradis en chantier dont chacun de nous est un artisan.
  C'est dans cette ordinaire parcelle qu'est notre personnalité humaine et mortelle que se joue l'histoire et la légende vivante : "d'être aimé de tout temps, infiniment" en toute chose. C'est si modeste, infime et intime que peu y vont chercher le mouvement de la clef qui donne la vie à la vie, l'amour au verbe aimer.

Écouter la réalité
Éric Baret
- La réalité est toujours neutre. C'est moi qui la catégorise... Simplement je dois voir comment je fonctionne, c'est-à-dire être dans l'écoute, qui est écoute de la réalité. Cette écoute est bipolaire : vous écoutez la situation, et vous écoutez votre réaction. Selon votre intelligence, votre culture, votre vitalité, vos préjugés, votre religion, vous êtes porté à réagir de telle ou telle manière. Vous devez l'accepter. Celui qui se croit chrétien, ou musulman, ou n'importe quoi, réagira différemment de celui qui se croit hindou, athé ou n'importe quoi. Vous devez accepter que votre réaction soit colorée par vos acquis, votre vie passée. Il est inutile d'essayer de changer cela. Pourquoi voudriez-vous arrêter d'être chrétien pour devenir shivaïste, capitaliste pour devenir communiste ou n'importe quoi d'autre ? Ce n'est pas la peine. Gardez vos préjugés. Lorsque vous constatez que tout ce que vous pensez est préjugé, un espace intérieur se fait vis-à-vis de ces mêmes préjugés. C'est cet espace qui importe. Ce n'est pas grave d'avoir des préjugés, tant que nous en sommes libres.
  Donc, vous avez enregistré la situation. Vous avez enregistré votre réaction naturelle à la situation. Tout cela est mouvement, mais il y a absence de tout élément psychologique. Vous n'êtes pas dans l'imaginaire d'une société qui soit juste ou injuste. Ce qui m'arrive n'est pas injuste, c'est la réalité...
- Vous agissez fonctionnellement, sans imaginaire, sans idéologie. C'est vivre en accord avec la réalité, qui est neutre. La vie est neutre.
- Ne mettez pas de pensée sur ce que vous vivez, et vivez sans conclure. Voyez ce qui arrive lorsque vous vivez sans savoir ce que vous pourriez être. Là, il y a espace, créativité, une immense sécurité. C'est le début de la vie. Mais très vite, de nouveau, vous avez besoin de savoir qui vous êtes. Vous allez prétendre être une femme, ceci ou cela. C'est parfait ainsi. Pourquoi ? Parce que c'est la réalité. Et de nouveau vous voyez que vous êtes en train de vendre votre histoire à vous-même, à votre chien ou à votre amant. Vous ne changez rien car il n'y a rien à changer. Quand je vois que je me raconte une histoire, celle-ci s'arrête. A nouveau apparaît un espace sans pensée. Puis vous allez danser avec un bel homme, et soudain vous vous apercevez que vous pensez à ce que vous ferez après la danse. Vous vous rendez que vous pensez, et la danse revient... Voir à chaque instant. Il n'y a rien à conclure ni à évaluer. Il n'y a rien qui soit bien ou mal. Il y a une forme de joie à voir sa pathologie, son arrogance, sa stupidité. Il y a une forme de joie dans la vie à voir son fonctionnement... Quand l'arrogance, la peur, la jalousie, vont revenir, vous n'allez rien faire contre parce que c'est la réalité. Vous avez le droit d'être jaloux, arrogant, stupide et lâche. Quand vous ne prétendez à rien, que vous laissez la lâcheté et l'arrogance être vraiment ressenties, elles disparaissent magiquement. Ce qui auparavant semblait vous éloigner de vous-même, ce dont il fallait apparemment se débarrasser, se transforme en signaux invitant à revenir à l'écoute. Toutes nos difficultés sont des cadeaux de la vie que vous vous offrez à vous-même pour découvrir le silence. Au début, vous pensez que ces difficultés vous éloignent du silence, et vous essayez de méditer, de vous transformer. Puis un jour, vous réalisez que les supposés obstacles au silence ne font en fait que vous parler de lui. Ils sont exactement ce par quoi il faut passer pour pressentir le silence. Alors vous remerciez votre lâcheté, votre arrogance, votre stupidité, car c'est leur vision qui vous ramène à l'écoute.
- Vous n'avez pas besoin d'être aimée. Pour quoi faire ? À quoi cela vous servirait-il ? Pourquoi devrait-on m'aimer ? Cela n'a aucun sens... C'est une image, colorée par les opinions de notre grand-mère, nos préjugés, nos goûts sexuels... C'est une maladie... À un moment donné, vous n'êtes plus du tout concerné par les gens qui vous aiment ou vous détestent... Vous ne vous prostituez plus pour que l'environnement vous aime, et vous ne fuyez pas non plus sa haine. Que reste-il ? Une fonctionnalité qui est sans préférence, même s'il existe des résonnances naturelles avec certaines personnes.
- Si vous ne demandez rien à votre mari, rien à vos parents ni à vos enfants, rien au gouvernement, rien à votre corps, la vie va être facile. Tout est facile quand vous pressentez que vous avez tout.
- Par manque de clarté, vous imaginez que si vos parents avaient pu venir, ou que si votre mari ne couchait pas avec la voisine, vous seriez tranquille. Mais personne ne peut vous donner cette tranquillité, sauf vous-même. En arrêtant de demander, vous vous offrez cela. Dans l'instant de la non-demande, vous recevez ce à quoi vous renoncez. Tant qu'il y a recherche, vous vivez dans votre pauvreté. Car pour chercher, il faut être pauvre ! Si vous comprenez profondément que votre richesse est de ne pas demander, votre relation à l'environnement sera sans psychologie, d'est-à-dire idyllique.
- Action sans auteur, elle n'est pas séparée du mouvement constant de la vie, elle est créativité sans référence à la mémoire. Sans auteur, elle ne se distingue, ni ne se sépare de rien... En l'absence d'auteur la vie la prend en charge. Sans attente ni espoir, cette action ne connait ni la réussite ni l'échec. Elle est célébration sans objet à célébrer.
 
Autres pensées ou extraits
- "L'acceptation de soi est la clé de l'acceptation de l'autre, des épreuves, du bonheur, des souffrances, des passions... L'acceptation de soi est le préalable à l'amour."
- En cet instant, là, voir s'il y a action d'une pensée précise en moi, en train de verrouiller son cadenas : guettons les petits cliquetis des grands dictateurs intérieurs...
- Regardons de plus près comment nous nous laissons enfermer par la pensée : nos pensées sont souvent cadenassées, fermées, et nous croyons naïvement être ainsi plus cultivé, avoir du caractère, ou être à l'avri !
- Les pensées sur nous-mêmes sont elles de simple forteresses de sable...?