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Textes
d'auteurs (2010)
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Crise
et Conscience
3e
Millénaire, Hiver 2010, No 94
NB: De courts extraits d'articles de la revue,
parfois légèrement adaptés. |
Crise
écologique, crise de l'illusion
Emmanuel Desjardins
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- Quand la réalité
ne me convient pas, qu'elle soit trop douloureuse ou trop menaçante,
je la nie, tout simplement, et je la remplace par une autre réalité
de mon cru, certes illusoire, mais beaucoup plus facile à vivre.
- Notre société a généré un profil
psychologique assez répandu que l'on peut nommer "l'adolescent
douillet et immature". Son cri du coeur peut se résumer
en deux propositions : « Je ne veux pas avoir mal »
et « Je veux être libre de faire ce qui me plaît ».
Nous portons tous ce profil en nous, à des degrés divers
et quel que soit notre âge. Parler de responsabilité, de
long terme, de décroissance, de consommation éthique,
de frugalité heureuse à un adolescent douillet et immature
est très décourageant.
- Le contraire d'une attitude fondée sur le déni est une
attitude fondée sur l'écoute. Il s'agit de renverser la
perspective : plutôt que de tenir la réalité
à distance, on plonge au coeur même du problème
et on l'aborde dans toute sa complexité. A ce moment-là,
il arrive plus souvent qu'on ne le croît que la situation, même
difficile, recèle ses propres forces de guérison. L'action
ne consiste donc pas à plaquer une solution toute faite de l'extérieur,
avec tout ce que cela implique de fascination pour la toute puissance,
mais à débloquer de l'intérieur une situation qui
détient sa propre solution, pour peu qu'on se mette à
l'écoute du réel.
- La confrontation avec la réalité est l'essence même
de la spiritualité. Il s'agit de faire face, de "voir".
C'est une attitude qui allie l'intelligence et le coeur, la lucidité
et la vulnérabilité. Il s'agit de s'intéresser
à ses propres illusions et de découvrir les sources où
elles s'abreuvent : le désir, la dépendance, la mendicité
affective, la souffrance, la peur.
- Pour Andrew Cohen, voir les choses telles qu'elles sont, sans le voile
de l'illusion, nécessite deux conditions essentielles :
1- Nous
devons être profondément ancrés dans un désir
inébranlable d'être libres. Pour pouvoir nous libérer
de la peur, de l'ignorance et d'une vie profondément égocentrique,
la pratique spirituelle doit être animée par une passion
ardente d'aller jusqu'au bout.
2-
Nous devons cesser de ne chercher que ce qui nous arrange ou nous sécurise :
« Faire face à tout, ne rien éviter. Si nous
voulons être libres, nous devons être prêts à
faire face à tout et à ne rien éviter - à
tous moments, en tous lieux et en toutes circonstances. »
-
Swâni Prajnâpad (1891-1974) disait que l'être humain
est en perpétuelle fabrication d'irréel, il crée
son propre monde d'irréalité fait de pensées, d'émotions,
de désirs. Il bâtit quelque chose d'autre que ce qui est,
et batît sur ce quelque chose des espérances.
- Essayez de voir intensément, en profondeur, de manière
pénétrante. Tant que vous ne faites pas face, vous ne
pouvez pas voir.
- Etty Hillesum, morte à l'âge de 29 ans en 1943, devant
affronter les persécutions antisémites nazies... Elle
écrivait dans son journal: « Je continue à
regarder tout en face... je ne fuis pas la réalité dans
de beaux rêves... J'ose regarder chaque souffrance au fond des
yeux, la souffrance ne me fait pas peur... Je connais l'air traqué
des gens... la persécution, l'oppression, la haine et tout ce
sadisme. Je connais tout cela, et je continue à regarder au fond
des yeux le moindre fragment de réalité qui s'impose à
moi. »
- Cette intention de lucidité n'est pas uniquement intellectuelle.
Ne pas se protéger de la réalité, ne pas la fuir,
c'est certes la voir, mais c'est aussi la ressentir, lui exposer son
coeur. C'est un travail qui demande beaucoup de courage car la destruction
de l'illusion est un processus douloureux. Elle nous amène à
faire face à une immense souffrance, que nous serions normalement
tenté de réprimer.
La répression n'est pourtant pas la solution. Il
s'agit de consentir à ressentir, d'accepter la souffrance intérieure.
Nous connaissons tous l'expression « avoir le coeur brisé ».
Qui souhaiterait avoir le coeur brisé ? Sur la plan ordinaire,
c'est une blessure de l'ego. Un homme quitté brutalement par
la femme dont il est follement amoureux aura le coeur brisé.
Sur le plan spirituel, le coeur brisé correspond à tout
autre chose. Il s'agit dans un premier temps d'accepter la désillusion,
de ressentir la souffrance qui en découle, d'en faire la connaissance,
de lui ouvrir les bras, de s'y abandonner... s'abandonner à la
volonté de Dieu.... Si on poursuit sans résistance et
sans déni cette démarche d'abandon, alors ce n'est pas
le coeur qui se brise mais la carapace qui l'enveloppe, ce qui nous
rend intensément vulnérable et intensément vivant.
Le coeur est alors nu, certes sans protection, mais également
sans aucune nécessité de se protéger. Comme il
n'est plus emprisonné, il peut s'ouvrir et s'élargir à
l'infini.
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Modernité
et civilisations traditionnelles
Érik Sablé
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- L'homme moderne,
coupé de ses racines temporelles, ne comprend pas l'origine de
son malheur et tente de le résoudre par des psychothérapies
ou, pire, par de la chimie. Alors que sa souffrance vient, de son absence
d'ouverture spirituelle, de cette coupure au monde et à l'autre.
Il est enfermé dans un espace de coquille, ignorant que le malheur
vient de cet enfermement - car toute joie est dilatation et ouverture.
Et si, demain, on supprimait toutes les drogues et tous les dérivatifs,
aussi bien les drogues chimiques que l'alcool, le café, les fictions
télévisées ou les romans, la situation de l'homme
moderne deviendrait rapidement insupportable. Il ne pourrait faire face
à sa vie telle qu'elle est, au monde tel qu'il est et aux autres
tels qu'ils sont, et cette civilisation
s'effondrerait.
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Hommage
à
Ramesh Balsekar
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- ..vous comprenez
vraiment que vous n'avez aucun libre arbitre, que vous n'avez aucun
contrôle sur quoi que ce soit ; pourtant, ayant accepté
cela, vour retournez à vos occupations dans la vie comme si vous
disposiez d'un libre arbitre... faites tout ce que vous êtes enclin
à faire en accord avec tous les critères de la justice
sociale, de moralité, et de responsabilité comme si vous
aviez un libre arbitre ; tout en sachant profondément que vous
n'en avez aucun... Rien ne peut se passer si ce n'est la volonté
de Dieu. Alors, avec cette compréhension, ce qui se passe, c'est
que vous prenez vos décisions, vous agissez comme si vous aviez
agi, mais le poids de la responsabilité, incluant tout sentiment
de culpabilité éventuel ou de regret, ne demeure pas.
- Dieu a créé cet organisme corps-mental avec une programmation
telle, que la recherche (spirituelle) s'y
amorcera. Si Dieu a produit un corps-mental avec une programmation orientée
exclusivement sur la recherche d'argent, cet organisme corps-mental-là
recherchera de l'argent ! Il est donc inutile de dire : « Lui
ne fait que chercher de l'argent alors que moi, je suis en quête
de l'illumination. »
À partir du moment ou l'égo, l'individu, pense
qu'il est un chercheur spirituel, consciemment ou inconsciemment, il
se situe au-dessus de quelqu'un en quête d'argent. Cela, en soi,
renforce l'ego ! Quand cet ego cessera-t-il d'être renforcé ?
Quand vous comprendrez véritablement qu'il n'existe pas de chercheur
en quête d'illumination ! La recherche survient par la grâce
de Dieu dans un organisme corps-mental que Dieu a programmé de
telle façon que cette sorte de recherche se produise. Le processus
se produira strictement selon la volonté de Dieu.
- Il y a un individu et il y a un désir. Que le désir
soit pour de l'argent, le pouvoir, ou l'illumination, ne fait véritablement
aucune différence à partir du moment où il pense
être un chercheur... si vous comprenez véritablement qu'il
n'y a absolument pas de chercheur cherchant l'illumination, mais que
la recherche survient d'elle-même, n'y aura-t-il pas alors, à
ce moment-là, une certaine compréhension du fait que si
vous n'avez aucun contrôle sur la recherche... La recherche suivra
son propre cours... Si vous laissez la quête suivre sont propre
cours, il n'y aura pas de souffrance !
- Le sentiment d'une volonté personnelle a disparu. En fait,
c'est ça l'illumination. L'illumination signifie qu'il n'y a
pas de moi doté d'un sentiment d'agir personnel, autonome. Je
ne peux rien faire. Tout ce qui survient est volonté de Dieu.
L'acceptation de cela à cent pour cent - qui est l'abandon à
la volonté de Dieu - est l'illumination. Cela ne conduit pas
à l'illumination, c'est l'illumination.
- Salutations à Vous. Qui êtes l'essence de mon être.
Salutations à la Conscience qui imprègne et pénétre
tout et à la Source de la manifestation entière.
Par votre Grâce je chanterai des hymnes de louanges à Votre
adresse et serai en permanence dans l'allégresse.
Rien ne peut arriver, si ce n'est Votre volonté... il n'y a aucun
sentiment d'être séparé de Vous. À Qui donc
adresserai-je mes louanges, et au profit de qui ?
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La
crise, invitation à une nouvelle civilisation
Thierry Vissac
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- L'humanité
a peur de perdre ses repères et cette habitude de s'appuyer sur
le connu plutôt que de prendre le risque de l'inconnu lui fait
parler de crise (avec une connotation négative). Ceux qui tentent
de ralentir l'effondrement, parce qu'ils ont des intérêts
personnels à préserver, cherchent des moyens de contrôler
la situation pour la ramener à ce qu'elle était avant
la crise. Mais pour ceux qui sont las de voir dominer le mensonge et
la violence, le désir d'accompagner cette mutation de conscience,
voire de l'accélérer, trouve un tremplin dans cette situation.
- La crise est l'expression d'un processus naturel de guérison
et de croissance que l'on retrouve autant au niveau individuel que collectif.
La crise est la manifestation d'un déséquilibre qui atteint
des proportions excessives, comme l'indigestion est la réponse
du système digestif qui a subi un excès de nourriture.
- .. le système a dérapé. Ayant perdu le fil directeur
de sa conscience, les notions de partage de service et de respect sont
devenues très vagues pour l'homme moderne car elles ne peuvent
plus s'incarner dans son comportement formaté et conditionné
par des décennies d'un matérialisme égocentrique
qui se révèle tragique... nous avons laissé le
singe dominer le sage...
- Ce grand écart de civilisation entre ceux qui consacrent leur
existence à se gaver au-delà des besoins naturels (sans
pour autant trouver plus de sens ou de joie à leur vie) et ceux
qui ne peuvent même pas manger ou s'abriter est une dérive
si flagrante et déjà si ancienne que beaucoup ont fini
par perdre espoir en l'humanité.
La dérive n'est pas nouvelle, elle se rapporte à
la tendance de l'ego à se replier sur lui-même, ses propres
besoins et ses illusions sans prendre en considération de qui
se passe autour de lui. C'est une vision étriquée que
l'on trouve à la racine de toutes les souffrances individuelles
et collectives. Une société qui prospère sur la
vision de l'ego peut subsister pendant un temps, mais doit tôt
ou tard rencontrer une crise de grande ampleur.
- Les bouleversements catastrophiques de notre planète trouvent
avant tout leur origine dans un déséquilibre spirituel.
Si l'homme ne vivait pas sa vie dans une vision compartimentée
de l'ego, il n'agirait pas à l'encontre de ses semblables et
de la planète. Les méthodes pour "réparer
la planète" ne seront durables que si les hommes qui doivent
les mettre en place et les préserver élargissent leur
champ de vision.
- Le message spirituel est "mal passé", il contenait
sans doute trop d'abstraction pour la majorité des gens. Il faut
un effondrement matériel, concret, pour que l'humanité
prenne conscience de la menace que présente son comportement.
- Une crise est porteuse d'un enseignement. C'est l'intelligence de
la àVie qui est à l'oeuvre.
- Cette crise est l'invitation à une nouvelle civilisation. Dans
un monde désabusé et désenchanté, le projet
est un défi. La crise.. s'adresse tout autant aux "spirituels"
en les invitant à un nouveau regard sur leur vie... il nous est
devenu impossible de dissocier nos démarches spirituelles, jusqu'alors
individualites... de l'espace social... Nous sommes maintenant, tous,
devant un projet qui devrait éveiller l'enthousiasme des pionniers.
Nous en avons assez dit et tout reste à réaliser.
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La
transformation
José Reyes
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- L'organisation
actuelle, reposant sur le modèle des grandes entreprises mondialisées,
n'est pas tenable... ce sera l'effondrement... Il faut donc avoir la
possibilité de vivre de façon autonome, pourvoir couvrir
ses besoins en énergie et en nourriture, gérer ses déchets.
Il faudra apprendre à vivre plus simplement. Nous sommes devenus
si compliqués ?
- Nous ne pouvons pas rester là où nous en sommes aujourd'hui.
Peut-être y aura-t-il beaucoup de gens sacrifiés, mais
de cela peut sortir un bien. Cette crise est au service d'un but :
nous devons nous y préparer... pour nos fils. Les gens aujourd'hui
veulent tant et plus, leur désir de consommer est sans limite,
ils accumulent tout ce qu'il est possible d'accumuler. Si l'on sort
de ce modèle de consommation, un niveau différent dans
les relations humaines va s'établir.
- Établir un nouveau monde, renverser la tendance actuelle...
nous ne le pouvons pas. Si nous sommes cristallisés dans une
façon de vivre, qu'il est impossible de dissoudre cette cristallisation,
que peut-on faire ? Vous avez grandi de cette façon, vos
habitudes sont bien ancrées, et tout ce que vous faites, sentez,
pensez, représente pour vous votre vie. Est-il possible dans
ces conditions d'accepter le changement, de renoncer à ce qui
est pour vous votre vie ? Ce sera très dur ! C'est
pourquoi je pense que le monde va se détruire lui-même,
car il ne peut se maintenir tel qu'il est.
- Ce que nous voyons dehors se passe dedans. Nous sommes des répliques
miniatures de ce qui se déroule dans le cosmos. Nous sommes des
microcosmes.
- Le chemin suivi par l'humanité n'est pas le bon... une dépendance
excessive au pétrole, à l'essence. Notre vie repose sur
le plastique... qui nous empoisonne.... Ce qui est à un niveau
global possède son analogue en nous. Quelles sont nos dépendances,
à quoi nous identifions-nous ? Si vous travaillez sur vous-même,
vous allez rentrer dans un processus par lequel le vieux monde intérieur
va s'effondrer pour être renouvelé. Nos états d'être
sont comme les barreaux d'une échelle, du plus bas au plus haut.
L'énergie, selon le degré sur lequel nous sommes sur l'échelle,
sera plus ou moins organisée. Si l'énergie que nous produisons
correspond au bas de l'échelle, nous sommes soumis à la
loi de l'accident. Tout nous arrive, selon des lois s'appliquant mécaniquement.
C'est le niveau de l'homme mécanique. Mais plus nous montons
sur l'échelle, plus l'énergie devient organisée,
et plus les événements semblent s'ordonner eux-mêmes
de façon consciente... La question de l'énergie est fondamentale,
en nous comme dans le monde, sur la planète.
Il y a une loi selon laquelle l'énergie d'un niveau supérieur
se mélange à celle d'un niveau inférieur pour donner
un état intermédiaire. Ce dernier état est plus
élevé que le niveau bas précédent, et plus
bas que le niveau haut précédent. Vous disposez d'une
énergie mécanique et d'une énergie consciente.
C'est ainsi que se produisent des moments de rappel de soi. Ces derniers
vous procurent une libre énergie sensitive. C'est le point de
départ... Alors vous pouvez écouter, voir, toucher, sans
être identifié aux objets que vous regardez ou touchez.
Essayer d'aller directement à l'énergie consciente
est très difficile. Il est donc préférable de commencer
à un niveau plus simple, qui est celui de la conscience de soi.
Monsieur Gurdjieff disait que la sensation, la sensitivité, était
le chemin. C'est de cela que nous a coupé la civilisation occidentale.
Et c'est là que commence le chemin pour devenir un être
humain... Être attentif est le commencement...
- Une approche par la sensation corporelle permettrait de dissoudre
cette cristallisation dans un mode de fonctionnement fait de pensées
mécaniques (ça pense tout seul), d'émotions mécaniques
(se levant en nous toutes seules selon les circonstances), et de gestuelles
inconscientes... cette mécanicité, c'est comme du somnambulisme ?
Au travers de la sensation, vous vous séparez du
mode automatique. La cristallisation se forme au niveau de la mécanicité,
de l'automatisme. Tout est automatique : les pensées, les
sentiments, les sensations. En apportant de la sensitivité, en
ayant la sensation de votre corps, vous vous séparez de tout
cela. Le niveau automatique perd alors son pouvoir sur vous.
- Vous avez certaines pensées depuis si longtemps que ça
coule tout seul. Notre comportement prend toujours le même chemin.
Mais quand nous créons de la sensitivité, que nous devenons
attentif à nos sensations, nous créons de nouvelles habitudes.
- Vivre de façon plus sensible, être attentif à
la sensation corporelle, procure aussi un sentiment de joie... Il y
a un contentement intérieur. Mais ce n'est pas comme le plaisir,
car celui-ci nécessite un objet. Dans ce contentement, vous n'avez
besoin de rien qui soit extérieur à vous-même pour
nourrir cet état. Vous êtes bien. Comme ça. Rien
ne vous soucie. Vous n'avez besoin de rien, vous ne cherchez rien, vous
êtes simplement là où vous êtes. Cela vous
offre un état de calme, le temps se ralentit, et vous voyez les
choses comme au ralenti. Car là où vous êtes est
un lieu qui n'est plus agité par les impressions qui vous arrivent...
Vous devenez capable de prendre des décisions d'une portée
plus profonde... Le processus de transformation vous rend capables de
voir. Vous voyez beaucoup de choses sur votre comportement, vous commencez
à percevoir des vues plus amples de notre vie. Vos centres sont
équilibrés. Vous voyez vos réactions et êtes
capables de les arrêter si nécessaire.
- La respiration aussi a une grande importance. Ou autrement dit, la
conscience de la respiration, et la façon dont celle-ci va se
lier à la sensation corporelle.
Il existe plusieurs nourritures. La première est
la nourriture physique, la seconde l'air, la troisième les impressions.
L'air, s'il est respiré de façon consciente, se mélange
aux impressions... Par la respiration, les impressions peuvent transiter
à un niveau supérieur, là où elles vous
pouvoir être utilisées comme nourriture pour notre être.
Les impressions forment la nourriture la plus importante. Mais la plupart
du temps, nous ne les assimilons pas.
- Revenons à la sensation corporelle. Vous sentez votre bras,
votre poitrine. Les sensations se rassemble, elles deviennent plus substantielles...
Vous pouvez sentir la totalité du corps physique ; c'est
vous, et en même temps ce n'est pas vous. C'est au-delà
du corps physique.
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Une
économie altruise est-elle possible ?
Serge-Christophe Kolm
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- La société
occidentale repose sur la croissance économique, et celle-ci
repose sur la promesse de satisfaction des désirs matériels.
Les désirs, les attachements, ont un début et une fin.
Vu par un boudhiste, l'homme "économique" est donc
en perpétuelle ébullition ; il n'est maître
ni de son esprit ni de ses processus mentaux. S'orienter vers la non-souffrance
est donc un chemin inverse à cela.
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Suivre
humblement la nature
Albert Low
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- Ne perdons pas
de temps à savoir pour qui sonne le glas ; il sonne pour
nous. Ne perdons pas de temps non plus à savoir qui sonne le
glas ; la corde pour nous pendre est entre nos mains. Nous devons
résoudre nos propres contradictions avant de chercher à
résoudre les conflits dans le monde. Tant que les conflits en
nous-mêmes et au travail ne trouveront pas un débouché
dans la créativité, nous devrons... périr.
- Le total abandon à la volonté divine... Asseyez-vous
face à un fait comme un petit enfant, préparez-vous à
abandonner toute idée préconçue, suivez humblement
la nature partout dans les abysses où elle vous mène,
ou vous n'apprendrez rien... Être capable d'être dans l'incertitude,
l'inconnu, les doutes, sans rechercher nerveusement des faits concrets
et du raisonnable.
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La
crise bénie
Bernard Montaud
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- Chercher à
préserver la terre de toute pollution est louable, mais tant
que l'on ne cherche pas à nettoyer le pollueur - l'homme - on
continuera sans fin à essayer de nettoyer la terre.
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Crise
et mutation
Charles Antoni
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- On n'est
peut-être pas très loin d'une nouvelle arche de Noé.
Il faut s'y préparer et ne pas fermer les yeux... Contrairement
à ce que peuvent penser les humains, il est fort possible que peu
de choses dépendent de nous. Nous ne sommes peut-être que
des marionnettes manipulées par des forces qui nous dépassent...
Il nous faut nous préparer au combat. Tel le samouraï, pratiquer
un entraînement qui nous donnera la lucidité nécessaire
pour affronter ces temps de très grande dépression.
- Ce temps de récession est... la
chance qui nous est offerte pour balayer ces vieux concepts surannés
de profit, de consommation, de "toujours plus".
Il est toujours question de cette éternelle lutte entre
le "paraître" et "l'être". En tant qu'individu
nous n'avons cessé de penser que l'avoir nous conduirait à
un plus grand état de bien être. Il n'en est peut-être
pas ainsi.
- Se coucher de bonne heure, se lever de bonne heure, c'est aller de bonheur
en bonheur... il nous faudra faire preuve d'une grande froideur face à
tous les événements qui ne vont pas cesser de nous surprendre...
une grande lucidité face à l'événementiel
et une plus grande distanciation devant toutes les manifestation qui ne
vont cesser de déferler à une immense vitesse... se placer
au-dessus de la mêlée.
- La vie n'est qu'un songe... tout n'est qu'illusion. Nous vivons, souffrons,
mourons, et au final que reste-il ?
- Pour notre survie personnelle, je crois que la seule solution sera la
recherche d'une "verticalité". Toute autre façon
de voir nous ramènera qu'à une horizontalité soumise
aux valeurs de profits de petits bourgeois lobotomisés, qui ne
nous conduira qu'à notre propre perte.
- L'accélération... Jules César avait cette
grande habitude, avant de répondre, de compter un certain nombre
de fois mentalement au rythme de sa respiration... De nos jours, dans
les shows-télé, les meetings politiques... l'on peut voir
certains individus parler à une vitesse folle sans prendre le temps
de respirer... Rythme effréné qui à présent
atteint son paroxysme.
- "C'est seulement le mortel en nous qui souffre, notre être
immortel est toujours dans un état de repos bienheureux et immuable."
Emerson
- Le combat de "l'être" est le véritable combat,
lui seul peut nous imposer sa loi, car il est le grand organisateur :
le hasard n'existant pas. Celui qui est proche de son "être"
ne passe pas son temps à accumuler des richesses dans la peur de
l'imprévu, il laisse ses idées créatrices y suppléer.
Seul l'ego cherche à se protéger, l'infini lui, est dépourvu
d'inquiétude.
- "Le fou est celui qui a tout perdu, sauf la raison." Chesterton
- Un monde où la "perte du sens" nous conduit à
une complète désolation et où le nihilisme règne
en maître absolu.
- La Crise engendre, de fait, la peur. Peur qui va sournoisement s'infiltrer
dans chaque foyer, produisant perte de confiance et de combativité.
Tous les moyens sont bons pour tenter de l'endiguer ; sécurité
à tout prix ; s'assurer, se rassurer.
- Face à cet océan d'incertitude, les individus paralysés
par la peur à tous les niveaux vont se constituer des "îlots
de sécurité" qui finiront par les emmurer définitivement.
- "La guerre dans son ensemble n'est point une science mais un art...
Tout ce que l'on peut nommer la poésie et la métaphysique
de la guerre, influera éternellement sur les résultats."
Général Henri-Antoine Jamori
- L'Homme Véritable : « Son regard
peut sonder les profondeurs du ciel, les abîmes de la terre, et
jusqu'aux plus lointains horizons, sans que son esprit s'émeuve. »
Lie-Tseu
- Nous devons comprendre que nous sommes embarqués dans un processus
irréversible, un point de non-retour. Peut-être s'agit-t-il
d'une mutation comme cela a pu survenir à certaines périodes
de l'histoire. Une sorte de saut quantique... L'homme devra s'inventer
une autre post-modernité s'il ne veut pas succomber définitivement
sous les larves du volcan.
Pour s'armer face à l'inconnu qui nous attend, il nous
faudra franchir deux obstacles de taille qui sont : la peur et l'indétermination
de la volonté... Conscience d'une présence totale dans "l'ici
et maintenant" aboutissant à l'acquisition du vide parfait...
affronter ses propres démons.
Dur combat à mener, soutenu par une volonté
sans faille, que rien ne devra perturber. L'épée de la vigilance
sera la seule arme qui nous est déchue dans cette quête de
"l'instant présent"...
- « Le samouraï ne doit avoir plus aucun égarement
d'esprit, ne jamais se relâcher à aucun moment, depuis le
matin. Polir ces deux vertus : sagesse et volonté. Aiguiser
les deux fonctions de ses yeux : voir et regarder. Alors les nuages
de l'égarement se dissiperont, c'est là le vrai "vide". »
Myamoto Musashi
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Le
message des Kogi
Shanti Mayi
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- Les Kogi, seule
tribu précolombienne existante.. non conquise par les espagnols...
se désignent comme 'Frère Aîné' du
monde, en appelant "Petit Frère" le reste du monde.
- Ils ont observés, dans la Sierra Nevada de Colombie,
que la nature subissait des changements nuisibles à la Vie sur
terre. Ils disent qu'à cause de notre comportement, de notre
négligence et de notre obcession des biens matériels,
nous étions à détruire le monde.
- Les Gardiens de l'Harmonie de la Terre se sont rencontrés dans
ce lieu sacré qu'est notre Terre-mère pour convenir d'une
décision ultime. La grande majorité pensait que nous avions
déjà atteint un point de non-retour et que le plus souhaitable
serait, étant donné le triste désastre produit
par les Enfants de la Terre envers la Vie, d'encourager l'hécatombe
une fois pour toutes.
Quelques uns gardèrent le silence. Puis, lorsqu'ils
furent autorisés à parler, ils exprimèrenet une
vision des choses différente.
Il est vrai que nous sommes au bord d'une cinquième
catastrophe universelle - tous les signes naturels de la Vie le montrent
- mais ce n'est pas à nous, les Gardiens de l'Harmonie de la
Terre, de provoquer l'ultime catastrophe. Cette décision est
un Plan Sacré des Etres Sacrés et c'est à eux qu'il
incombe de poursuivre notre engagement pour harmoniser la Vie de la
Terre-mère. La décison s'est avérée être
de continuer, grâce à la vertu sacrée convenue pour
eux en tant que Gardiens de l'Harmonie de la Vie sur notre Terre-mère.
Afin d'atteindre leur but, les agents de l'ombre ont recours
à toutes les méthodes et techniques possibles et imaginables :
bio-politiques, médias de masse, économiques, technocratiques,
virtuelles, militaires, religieuses, ritualistes... à la fois
anciennes, modernes et post-modernes. Ainsi, un gigantesque dispositif
d'angoisse est déployé, déclenchant des mécanismes
qui servent à piéger l'esprit, le mental et le corps,
afin de les faire fonctionner et agir selon leurs propres pouvoirs les
plus sombres, entièrement persuadés d'avoir accompli ce
qui est bon et approprié.
Le plus curieurx, dans ce nouveau dispositif d'angoisse,
c'est que la grande majorité des gens n'est pas consciente de
la manipulation dont elle fait l'objet. Les conséquences ne sont
rien de moins qu'un immense désastre causé à la
Nature toute entière, à l'esprit, au mental, au corps,
à la culture et à la société.
- Peut-être devrions-nous avoir honte de notre cruelle humanité...
honte des vastes forêts dévastées... honte des eaux
contaminées et de la vie qui y meurt... de la couche d'ozone
dévastée, honte de la pollution de l'air... de tous les
homicides...
- Serons-nous capables, avec le paragigme que nous avons essentiellement
formulé, de réduire l'étendue du désastre
écologique que nous avons provoqué ? Peut-être
qu'avec ce paradigme humain, nous allons seulement trouver des palliatifs
temporaires qui s'avèreront insuffisants pour la guérison
et le rétablissement indispensables à l'Harmonie de la
Vie sur note Terre-mère. Cette tâche urgente nécessite
plus qu'un simple revirement de paragigme. Elle nécessite d'abandonner
le paradigme humain de consommation. Elle nécessite la construction
d'un nouvel esprit, d'un nouveau mental, d'un nouveau corps... bref,
la construction de nouveaux modes d'existence. Nous sommes confrontés
à un désastre mondial, à une catastrophe imminente...
L'histoire de la Vie sur Terre est passée par 4-5
cataclysmes après lesquels la Vie fut entièrement renouvelée,
de façon radicale... La période transitoire pour passer
d'un Âge à un autre a toujours été marquée
par un cataclysme mondial dû à une crise généralisée...
La seule certitude que nous puissions avoir, c'est que la période
que nous vivons actuellement est d'ores et déjà le vestige
archéologique d'un passé sans aucun rapport avec les temps
à venir.
- Il se peut que nous revenions sous une forme différente...
nous réinventant nous-mêmes en tant qu'êtres humains.
Afin de survivre pendant l'Âge présent, nous devons abandonner
la condition humaine et sa nature dévastatrice ; si nous
souhaitons survivre dans l'Âge imminent, nous devrons créer
une condition post-humaine qui respecte toute vie et son environnement.
Tout est possible, pour la force de volonté qu'a
le corps ; un corps peut en effet réaliser tout lorsqu'il
le veut, lorsqu'il aspire à une nouvelle perspective de Vie,
et plus encore lorsque de nouvelles conditions de Vie l'exigent.
- Nous avons une responsabilité énorme envers nos enfants.
Ils voient clairement tout ce que nous faisons et décident consciemment
s'ils souhaitent reproduire ou pas ce que nous, leurs parents, avons
fait... Chacune de nos actions a des répercussions sur les sept
générations précédentes, ainsi que sur les
sept générations suivantes. Et c'est d'autant plus prépondérant
que dans cette période de transition, il y a beaucoup à
faire et beaucoup à décider. Nous pouvons nous autoriser
à être bêtement piégés par ce dispositif
d'angoisse qui jette une ombre sur la Vie, cherchant à la détruire,
ou bien nous pouvons, si nous le voulons, nous harmoniser avec l'énergie
lumineuse qui émane du Coeur de la Terre-mère - avec la
Lumière de la Vie qui émande de l'Être céleste
- afin d'écarter la sorcellerie de la catastrophe et la traverser,
pour aller vers l'éternité.
Il ne s'agit ni d'une nouvelle pratique de résistance,
ni de combat. Il s'agit d'un mode d'existence nouveau qui nous harmonise,
tout en nous unissant à la nouvelle perspective d'Harmonisation
de la Vie, dans le même contexte que la catastrophe à venir,
suite à laquelle la Terre-mère donnera naissance à
une nouvelle perspective pour sa Vie.
- Notre civilisation se meurt, et c'est peut-être une bonne chose.
Elle était démodée... Lorsque nous ne prenons plus
soin les uns des autres, ni de la vie, une civilisation doit s'éteindre,
pour qu'une humanité intégralement illuminée puisse
émerger, comme un phoenix renait de ses cendres. Il est temps
de s'éveiller, et c'est maintenant qu'il faut le faire... Tout
encourage l'Éveil de façon urgente. Nulle autre possibilité
n'est envisageable, car il s'agit là de l'unique moyen de continuer
ce chemin divin.
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Éloge
de la sobriété dans la solidarité...
Pierre-Jean Garel
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- La chance de
goûter la vie autrement, d'organiser sur d'autres bases, saines
et équilibrées, une société frugale et solidaire.
- « Oui, lucides et attristés doivent être les
yeux de demain devant le pillage institutionnalisé, l'apprauvissement
des pauvres, avant que n'apparaisse enfin, au-delà du désordre,
l'ordre de la dignité, de l'indépendance et de la fraternité. »
Han Suyin
- Exister au mindre coût global, pour d'autres profits, d'autres
bénéfices qui ne s'exprimeront plus en termes financiers
pour les seuls actionnaires, mais pour tous en qualité de vie,
d'environnement, de mode relationnel plus solidaire, d'activités
personnelles diversifiées.
- "La pauvreté seule sauvera le monde..." Michel
Serres
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Crise
de conscience de l'ego-humanité
Serge Pastor
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- "Un
autre monde est possible, mais il est dans celui-ci." Paul
Éluard
- Le concept Ego-Humanité est le concept
d'unité de la race humaine. Il est devenu de nos jours une réalité
observable et quantifiable.
- Quelles que soient les distances qui séparent les populations
d'un continent des autres populations réparties ailleurs sur le
globe, tous les ego individuels sont tissés et construits autour
des mêmes besoins, des mêmes désirs, des mêmes
émotions, des mêmes pensées, des mêmes souffrances,
des mêmes stratégies face au danger et à la survie.
Il n'y a aucune différence d'élaboration du « moi »
d'un enfant africain que dans celui qui régit la création
de l'ego d'un enfant européen ou asiatique. Ses peurs, ses pleurs
comme ses joies, ses envies, ses croyances, ses besoins, sa soif d'amour
et de vérité sont tissés sur les mêmes archétypes
de base...
- Lorsque chaque être humain traverse une crise psychologique, mentale,
émotive ou physique, majeure ou mineure, l'Ego-Humanité
s'en trouve affecté dans son ensemble et croire que l'impact à
l'échelle de la planète des crises d'un seul individu, soit
mineur, est un leurre. Tout est dans tout et chaque partie résonne
à l'infini dans le tout et inversement... On peut parler de résonnance
énergétique et magnétique entre mon petit ego et
l'Ego-Humanité. Il convient de voir ce dernier comme un vaste réseau
complexe horizontal, vertical et transversal reliant chaque partie unitaire
à l'ensemble du système planétaire... Rien en ce
monde n'est définitivement séparé et isolé...
Je suis le monde...
- L'identification de l'être humain à sa seule portion égocentrique
est à l'origine de tout conflit et de toute crise contractée
en ce monde. La recherche du profit personnel, le non respect de l'autre,
du "différent", la cupidité, la quête de
satisfactions personnelles, ne font qu'engendrer la colère, la
dysharmonie, la jalousie et la haine, bref tous les ingrédients
propres à générer de la crise au sein des relations
humaines les plus élémentaires.
Ajoutez à cela la perte des valeurs sociales et morales
qui fédéraient les générations précédentes
et leur remplacement par la seule quête de l'auto-satisfaction égotique,
sans oublier l'indifférence et l'insoucience vis-à-vis de
la misère du monde et vous aurez un tableau fidèle d'une
partie de l'Ego-Humanité contemporain... les misères et
la paupérisation des peuples frappés de plein fouet par
la cupidité des minorités détenant les pouvoirs religieux,
financiers, politiques ou militaires sans se préoccuper des besoins
réels des populations...
- En y regardant de plus près, on s'aperçoit que la crise
mondiale qui affecte l'Ego-Humanité n'est rien d'autre que l'écho
de la même crise qui frappe tout ego individuel. Il est intéressant
de faire un parallèle étonnemment parlant entre la "saturation"
des réseaux de communication spatiales, aériennes, terrestres,
maritimes et fluviales et les réseaux de communications et d'informations
qui sont transmises via le corps énergétique, le cerveau,
les nerfs, les fibres et les glandes à sécrétions
internes et externes. La pollution mondiale qui engendre le réchauffement
climatique avec une hausse de température inquiétante, n'est-elle
pas assimilable sur le plan personnel à la montée de la
fièvre lorsque notre corps individuel est soumis aux excès
et obstrué par de mauvais choix en matière de nourriture
physique ou spirituelle ?
La gestion démentielle et anarchique des traitements
de tous les déchets terrestres n'est-elle pas comparable à
la mauvaise gestion des aliments que nous ingérons ? La crise
mondiale qui terrasse l'Ego-Humanité depuis de nombreuses années
ressemble à s'y méprendre à la crise cardiaque qui
frappe un individu de plein fouet.
- Le petit moi que je suis ne serait-il pas en réalité "manipulé",
drivé, orienté dans ses choix, ses opinions, ses pensées ?
Lorsque cela est observable et évident pour moi, ai-je les moyens
de me libérer de cela et puis-je voir par moi-même, autrement
le monde qu'à travers les dire des uns ou des autres ?
Ai-je le libre arbitre ? Et dans ce cas, l'arbitre est-il
libre ? La pensée duelle peut-elle être libre de ses
choix alors même que sa fondation est basée sur la répétition
mécanique du passé.
- La manipulation de la conscience individuelle par l'Ego-Humanité
est telle que le petit moi est littéralement enfermé dans
la forteresse des croyances, des idées et des souhaits. On alimente
le marché du rêve individuel - belle fortune, belle situation,
belle voiture... On incite l'ego à vivre à crédit
et à se placer ainsi sous la domination des banques... les mailles
du filet de l'Ego-Humanité tiennent ainsi prisonniers les ego individuels.
- On peu assimiler l'ego à une solide forteresse à l'intérieur
de laquelle il puise sa nourriture. Bien au chaud à l'intérieur
des ramparts, les opinions, les idéaux, les passions, les désirs,
les souhaits, les rêves, les contradictions, les pensées
répliquées vont bon train et forment la vie de mon ego.
Ce dernier est totalement hermétique à ce qui se passe derrière
les ramparts... Les murs sont bétonnés, sans ouverture sur
un autre possible. La lumière ne pénètre d'ailleurs
pas en ce monde qui vit en vase clos, un monde strictement personnel en
lequel les ténébres resplandissent...
Au fil des crises de l'individu, quelques ouvertures se produisent,
les murs se lézardent...
- Cependant, les résistances internes sont là.
L'ego ne veut pas disparaître. Il ne veut pas mourir. Il est à
la fois le dernier rempart à l'éclosion de l'amour et l'ultime
gardien du seuil...
Le Penseur ne veut pas lâcher le morceau car il va de
sa sécurité psychologique, de son identité propre...
À chaque instant, le Penseur réplique, des pensées
sans cesse répétées qui saturent et désorganisent
notre esprit. Il n'est donc pas un instrument fiable de vision lucide
face à toutes les crises humaines traversées.
Son hégémonie prend peu à peu fin dans
l'état de silence dans lequel l'être voit, sent, regarde
et agit sans les filtres habituels de la pensée dualiste. Si je
peux vivre dans l'être qui n'est pas crise mais qui observe la crise
comme un processus inévitable permettant les expansions de la conscience
nécessaires à l'émergence de la vision, il est impératif
que je puisse regarder silencieusement et sans penser, chacune des milliers
de pensées qui traversent mon esprit quotidiennement, sans m'y
attacher, sans les saisir, sans les conserver ou chercher à les
analyser. Il s'agit simplement d'un constat lucide et éclairant,
d'une perception immédiate et non différée de ce
que je suis dans mon quotidien d'homme et de femme. Ce constat même
est action.
L'émergence de "l'un" ne peut être
qu'action et non réaction. Elle est un regard simple mais profond
sur les processus psychiques conscients et inconscients qui traversent
la forteresse de mon ego quotidiennement. De cet observation, sans qu'il
y ait un observateur pour juger, trier, choisir, sélectionner ou
chercher à modifier, naît la vision dépouillée
de ce qui est.
La vision de ce qui est est tel un laser sans concessions
qui balaie tout sur son passage, emportant toute crise dans sa propre
structure et offrant la juste attitude à adopter dans le quotidien...
il s'agit d'un élargissement de la vision qui transcende le simple
processus de la conscience duelle.
Lorsque l'être humain abandonne la "saisie"
du monde, lorsqu'il cesse de voir le monde à l'extérieur
de lui-même, lorsqu'il tait l'agitation habituelle du grouillement
de ses pensées parasites, lorsqu'il est silence, la vision est
alors en chemin et toute crise peut être traversée avec sérénité
et confiance. Il se produit parallèlement une mutation de la conscience
qui devient regard lucide et bienveillant.
- Seul un esprit neuf et libéré des modèles et archétypes
du passé peut voir la crise comme un bienfait, une opportunité
et une chance offert pour enclencher le processus de tout changement.
Il n'existe donc aucun monde imaginaire qui viendra "sauver"
celui-ci. Si une ébauche de solution est possible, elle est dans
la compréhension intime des mécanismes de ce monde-ci grâce
à une vision éclairante de ce qui est et non dans un monde
virtuel qui veut changer le monde existant.
|
Nous
ne sommes rien, infiniment rien, et c'est une très bonne nouvelle !
Pierre Yves
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- Il n'y a pas
d'individu, si le travail doit se faire, il se fait. La réalisation
se produira si elle doit se produire.
- Le Divin est TOUT et peut donc prendre X chemins...
- Le Divin, la Vie étant toute chose est aussi bien entendu notre
ego.
- Il m'apparut soudainement, de façon claire et évidente,
que nous n'étions pas ce que nous croyions être, mais qu'en
réalité nous sommes quelque chose de beaucoup plus vaste...
une vastitude ouverte... la Vie.
Cette Vie est en temps ordinaire masquée par notre
mental et son attirail de pensées, mais en réalité
que l'on en ait conscience ou pas cette Vie est tout le temps là
à l'arrière plan. Elle ne demande rien, n'exige rien,
ne veut rien, elle est juste là : absolue Présence.
Par la suite, le "moi" est revenu, mais à
présent lorsque celui-ci est trop présent, une faculté
de "descendre du vélo pour me voir pédaler"
apparaît.
L'ouverture est pure grâce, c'est la connexion soudaine
avec l'arrière plan, on vient de là, et on naît
avec la nostalgie de notre origine chevillée au corps.
- « Je crois que Dieu ce sont les hommes, mais ils ne le
savent pas. » Jacques Brel
- Des sommités en leur temps ont défrayés la chronique
de la spiritualité (Moïse, Mahomet, Jésus, Krisna,
Gouddha...) et nous ont transmis un message toujours d'actualité.
Mais d'autres, bien qu'ayant connecté aussi cet arrière-plan
vont rester d'illustres inconnus, et bizarrement ils oeuvrent tout autant.
Au niveau de la Vie, il n'y a pas de passage obligé,
de hiérarchie, de crescendo... De ce fait, il n'y a pas non plus
de fourvoiement, de mauvaises pistes, de voie sans issue... Le bon chemin
c'est celui que tu prends et même si à un moment il te
paraît être une impassse. Un des paradoxes de la vie, c'est
que l'on apprend bien plus de loupés que de nos réussites.
La vie est comme elle est, elle a une hamonie qui lui est
propre... Et nous minuscule rouage, nous voudrions comprendre le sens
et le but de tout cela. Lorsque cette immensité nous connecte,
on l'accueille, sans chercher à expliquer. C'est un plaisir que
l'on goûte dans l'instant. Après, ce que l'on va élaborer
autour n'est qu'une vaine tentative d'explication de quelque chose qui
est juste à vivre.
Autres extraits de Pierre Yves (Pour une conscience ludique)
- La clé est là. Oublions ce que nous savons ou croyons savoir. Abandonnons
nos certitudes figées. Nous étouffons le Réel. Retrouvons une candeur...
- Il existe en l'humain une autre dimension. Accepter ce divin désordre
qui est un ordre qui nous dépasse. Laisser la vie se révéler en restant
totalement disponible. Quelque chose d'inattendu nous attends...
- On naît où l’on EST.
|
Les
trois dimensions de la crise
3º Millénaire
|
- Il faudrait
3 à 8 planètes Terre pour que l'ensemble de la population
mondiale accède au niveau de vie de l'européen moyen. À
la fin de sa vie, Jacques-Yves Cousteau voyait dans la croissance démographique
le premier fléau planétaire.
- Le problème insurmontable, c'est que nous ne savons pas voir
ce qui est : voir mes désirs et mes peurs, ma pollution, mon
comportement antisocial... je me fous de la crise écologique, des
peuples démunis loin de chez moi... L'absence de Conscience morale
ne permet pas à l'homme actuel de voir sa situation ou la vérité
en face.
- Où est la sortie ? Nous sommes dans l'impossibilité
de répondre concrètement... Les théories portant
par exemple sur la décroissance ou autre ne sont pas intégrables
dans le cadre des règles actuelles du système économique
mondial qui prend racine dans les siècles passées, c'est-à-dire
dans une vision de l'homme ramenée à l'ego ; et, plus
exactement, à une entité qui se sent séparée
du monde et des autres, et qui s'évertue à croire qu'elle
ne l'est pas.
- La sortie de crise est en nous : dans la compréhension directe
que nous pouvons avoir de nous-même, suivant l'approche méditative
de l'observation globale et non-duelle de soi.
- Travailler pour gagner notre vie ! N'est-ce pas plutôt la
perdre ? Travail qui va devenir en Occident une activité en
voie de disparition. Travail devenu un épouventable pensum, aliénant
et abrutissant, avec ses aspects mécaniques, robotisés et
irresponsables. La relation de l'homme avec le travail est devenu tragique,
parce que le salarié ne s'y retrouve plus tant il s'y sent extérieur.
L'homme se sent divisé tant il semble inapte à se percevoir
comme appartenant à un tout. La division du travail sclérose
l'intelligence et l'imagination des ouvriers.
- Il est désormais impossible de revenir à une société
de plein emploi. L'autre étape incontournable
qui nous attend sera le partage du travail. Or elle s'avère aujourd'hui
totalement inapplicable à grande échelle sans engendrer
des crises d'ego en tout genre.
- Dans sa forme actuelle, l'éducation sur le mode occidental est
un échec. Son but est de sélectionner les plus aptes pour
suivre des études supérieures, condamnant les autres à
faire un travail manuel peu valorisé ou à décrocher.
- Cette crise de l'économie, de l'écologie et du travail
résulte de notre incapacité à voir et à penser
réellement.
Ce que nous appelons habituellement "penser" se
déroule en mots, en images, souvent floues et sombres, en impressions
vagues, c'est-à-dire en mémoires... Ce mode de penser est
totalement séparé de notre capacité à agir,
ou de notre volonté.
- Penser réellement n'est pas un acte mécanique qui relève
du conditionnment cérébral. C'est un éveil de notre
totalité (sensibilité + amour + intelligence). Il n'y a
pas de penser réel sans amour et sans présence de notre
globalité (corps x âme x esprit).
Ce n'est pas dans le brouhaha mental que nous pouvons penser..
c'est dans la vision pénétrante de ce brouhaha, de l'illusion
de penser, que la lumière de la raison peut s'éclairer d'elle-même.
Penser est alors l'acte pur du silence qui touche aux fibres de la volonté,
procédant d'un niveau vibratoire beaucoup plus conscient que l'état
de veille ordinaire dans lequel nous croyons penser alors que nous dormons.
C'est d'ailleurs parce que nous ne pensons pas réellement que nous
n'agissions plus.
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Autres
pensées ou extraits |
Satya Narayan Goenka |
- Pénétrer
dans la sensation par l'observation... Un exercice de base est de se concentrer
sur la respiration et par ce moyen, d'observer l'interdépendance
de l'esprit et de la matière. Le pas suivant consite à observer
les sensations qui, comme le souffle, sont intimement liées à
l'esprit et ofrent un reflet de l'état mental présent... La
technique consiste uniquement à observer, à demeurer un témoin
silencieux de la réalité telle qu'elle est, et non pas telle
que vous aimeriez qu'elle soit.
- C'est dans la sensation que réside la racine de la souffrance et
dont il faut venir à bout. Observez-vous vous-même, observez
votre esprit et votre corps. Au fur et à mesure que vous approfondissez
votre observation, vous ne trouvez que des sensations, rien que des sensations...
Si la sensation est agréable, la réaction devient l'avidité,
si la sensation est désagréable, elle devient de l'aversion...
Vous faites l'expérience de cette succession d'apparition et de disparition
dans toutes vos sensations, et alors vous observez de façon juste.
L'origine de la souffrance réside donc dans cette succession d'avidité
et d'aversion. Seule l'observation non-duelle, donc hors de la dualilté
observateur -chose observée, peut permettre de sortir de ce cycle
infernal. |
Don Miguel Ruiz |
- Il est possible
de vivre autrement que dans la peur, la frustration, la colère, le
déni de soi. Il va falloir apprendre la chasse : jusqu'à présent,
nous sommes la proie de l'ego qui se nourrit des émotions négatives,
de notre image illusoire. Nous pouvons devenir chasseur, par un renversement
de notre attention vers nos réactions, de façon sentie :
« c'est une guerre destinée à vous libérer
du rêve qui contrôle votre vie ». Traquer ses réactions,
sans relâche, devrait mener à leur contrôle. L'étape
suivante sera celle du pardon. |
Osho |
- Il décrit
son illumination qu'il rechercha ardemment depuis l'enfance. « Je
ne faisais rien ! Désormais, cela me dépassait. J'avais
médité pendant des années, assis en silence, sans rien
faire, et peu à peu j'arrivais dans cet espace où vous êtes,
et vous ne faites rien ; vous êtes simplement là, une
présence, un observateur. Vous n'êtes même pas un observateur
parce que vous n'observez pas - vous êtes juste une présence.
C'est arrivé dans un état de totale relaxation. J'avais tout
essayé. Puis voyant la futilité de tout effort, j'ai abandonné
ce projet. J'ai arrêté de travailler sur moi. Il arrive un
moment où vous vous voyez la fulilité de l'effort. Une nouvelle
énergie se manifesta. Elle venait de nulle part et de partout. Cette
nuit-là, je mourus et naquis à nouveau. J'ai connu bien d'autres
morts, mais elles n'étaient rien comparées à celle-ci,
elles étaient des morts partielles. Parfois le coprs meurt, parfois
une partie du mental meurt, parfois une partie de l'ego meurt, mais en ce
qui concerne la personne, elle subsiste. Cette nuit-là, la mort fut
totale. Ce fut un rendez-vous avec la mort et avec Dieu simultanément. »
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