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Textes d'auteurs (2008)
L'écoute
Savons-nous écouter  ?
3e Millénaire, Été 2009, No 92

NB: De courts extraits d'articles de la revue, parfois légèrement adaptés.
Personne n'écoute
Éric Barret
- L'écoute est la seule chose que l'on ne peut pas faire. Quand on pense écouter, il n'y a pas écoute mais pensée, nous nous prenons pour l'acteur. L'écoute est l'arrêt de la prétention de se prendre pour une entité autonome. Quand on ne prétend plus, reste l'écoute. Tant que l'on prétend, que l'on se prend pour l'auteur de nos actions, on est identifié à l'action, il n'y a pas d'écoute. L'écoute est donc de se rendre compte que l'on n'écoute pas. Identifiés au penseur, à l'acteur, la seule écoute possible est imaginaire ; elle vient de celui qui se concentre, qui veut écouter. C'est une forme de maladie mentale car nous ne sommes pas séparés de nous-mêmes pour nous écouter.
- Il en est de même pour l'humilité. Vouloir être humble n'est qu'orgueil mais prendre conscience de son orgueil est humilité. Se rendre compte de son absence d'écoute, ce n'est pas une activité, mais une constatation qui n'apporte rien dans la vie personnelle. Cela ne fait pas partie du monde de l'acquisition. Cela n'apporte rien, mais cela apporte tout : l'évidence qu'il n'y a rien à s'approprier, rien à améliorer, rien à changer dans la vie. C'est une non-appropriation consciente, qui n'est pas du ressort d'une technique, ou de la fabrication d'un état.
- L'enseignement souligne le faux, et quand il n'y a plus de faux, il ne reste plus personne pour s'approprier quoi que ce soit. C'est cela l'écoute. Il en va de même dans la vie affective : je vois que je réagis toujours, que je suis dans l'intention, dans le passé, le futur. Cette vision suffit. Il n'y a pas à chercher de transformation. Si j'attends le changement, c'est que je n'écoute pas encore car j'imagine que quelque chose devrait être différent de ce qui est. Celui que veut se défendre ne se rend pas compte que la défense elle-même est le premier et l'unique acte de guerre. Sans défense, je suis inattaquable... Aussi longtemps qui l'on se sent agressé par quoi que ce soit, on reste au niveau affectif sans autre issue que de fantasmer d'un objet à l'autre comme cause de son malheur.
- La méditation est l'absence du méditant. Personne ne peut méditer. Quand je me rends compte qu'il n'y a pas méditation car je suis en train de penser, cette constatation fait partie de la méditation.
- Quand je réalise que je pense, une autre pensée apparaît, qui juge : « ah, mais je pense, il ne faut pas »... Mais cette autre pensée apparaît également dans l'écoute. Quoi qu'il apparaisse, je suis toujours derrière. Je n'ai pas besoin de faire ce qui se fait naturellement : si je vois un objet, c'est qu'il y a lumière. Je n'ai pas à éclairer l'objet car le fait même de le voir prouve qu'il y a lumière. De même voir mon arrogance est humilité, et voir ma non écoute prouve qu'il y a écoute. Il n'y a pas de place pour être humble, pas de place pour écouter.
- Ma pensée ne me permet pas de trouver l'inconnu, car je ne peux penser qu'en termes de connu, de mémoire.
- Toutes mes représentations se construisent sur le passé.. Je pressens que ce que je cherche n'est pas dans le connu qui m'a mené au marasme que je vis actuellement. Cette évidence intuitive et non conceptuelle est alors une immense stimulation vers la non-pensée. Chaque fois que se présente ce qui avant était l'impulsion de penser ou d'agir, je me rends compte immédiatement de l'inutilité de tout cela. Je me rends compte que ce que je cherche n'est pas dans la pensée ou dans l'action. Toute l'énergie, qui était auparavant expansive, va se déposer dans un état d'écoute. C'est cela l'orientation.
  Éventuellement, quand il n'y a plus la moindre trace d'expansivité de l'énergie dans aucun état, ni dans la veille, ni dans le rêve, cette énergie devient la célébration de la conscience, un déploiement, pour me rendre compte de ce que je ne suis pas : corps, pensée, émotions.... Le processus de cette orientation est le passage d'une énergie excentrique, qui va vers les choses, à une énergie qui va nulle part. Ce n'est pas une énergie qui va vers l'intérieur, car ceci est encore une représentation extérieure, c'est une énergie qui n'est plus utilisée par la personne. C'est l'entrée dans la voie. Comme il n'y a alors personne pour s'approprier quoi que ce soit, il n'y a donc plus de place pour autre chose que l'écoute. Quand je me rends compte que je n'écoute pas, c'est un moment d'écoute... C'est un non-processus. C'est pour cela que c'est si intime, et que cela concerne si peu de monde. Car la plupart des gens souhaitent écouter, on rentre alors dans les techniques arrivistes de l'Orient et de l'Occident de gens qui essaient de se concentrer, de devenir. Cela crée des personnalités originales, décoratives, mais c'est une pathologie du point de vue traditionnel. Toute personnalisation est un manque d'écoute !
- Celui qui veut écouter n'écoute pas. Celui qui veut éliminer le manque d'écoute n'est pas dans l'écoute. Il n'y a jamais rien à éliminer. Ce que je suis est impensable. Ce que je ne suis pas n'a jamais été. Tant que cette clarté, cette vision géométrique, est absente, je vais me servir des techniques les plus profondes pour recréer une espèce de liberté imaginaire, ce qui est souvent le cas dans les enseignements religieux.
- Quand je me rends compte que je vis dans la compensation, dans l'intention, c'est l'écoute qui s'active en moi. Des gens trouvent normal de se marier, de divorcer, d'être déprimés, de vouloir être ceci ou cela. Celui qui voit que ces moments apparaissent par manque d'écoute, c'est que l'écoute commence à s'activer en lui.
- Pendant longtemps ma démarche a été d'essayer de voir, mais la vraie démarche est d'être vu. C'est celui qui essaie de voir qui doit être vu. C'est l'ego qui doit être vu. L'ego ne peut pas voir la liberté, ni être libre.
- C'est en devenant pure passivité que l'acte essentiel se fait. C'est un non-acte. L'écoute est un non-acte.
- On doit laisser la vie s'accomplir. C'est un sentiment de non-personnalisation de la vie : laisser faire ce qui est inévitable. Une extrême passivité vécue avec une totale intensité. Une passivité d'espoir, d'imaginaire, d'attente, qui permet une activité totale de présence.
Risquer d'être libre
Fabrice Midal
- Comment être un peu plus humain et que l'inattendu puisse survenir ? Comment pouvoir répondre à l'amour, au manque d'amour, à sa douleur, à son intensité rayonnante ? Comment faire pour que notre vie ne soit pas une accumulation de jours fatigués, mais s'ouvre comme un chemin où quelque chose a à s'accomplir ?
- Il n'y a pas de modèle parce que la vie de chacun est absolument unique.
- La catastrophe découle du besoin de points de repère auxquels nous nous cramponnons, et qui nous empêche d'être en rapport avec l'ampleur du réel... Accepter d'être sans points de repère est la seule possibilité de se détendre, de pouvoir sourire et d'avoir enfin un rapport vivant avec le monde.
La communication non duelle : l'écoute pure
Peter Fenner
- Lorsque notre écoute est pure, nous entendons sans parasitage ni interférence. Nous n'ajoutons ni ne retirons rien à ce qui est exprimé. Nous "recevons les choses" exactement telles quelles... Nous écoutons à partir de rien. Nous sommes comme un clair miroir qui reçoit exactement ce qui est exprimé, ni plus ni moins.
  L'écoute pure n'encourage ni ne s'oppose à ce qu'exprime une autre personne... Nous sommes simplement en train d'écouter, totalement présent à ce qui se passe... Notre attention est détendue, globale et sans intention, si bien que nous sommes en contact intime aussi bien avec nous-mêmes qu'avec la personne avec qui nous communiquons... la séparation entre soi et les autres se dissout...
L'écoute du cœur
Wolfgang Bernard
- L'écoute de l'autre est en règle générale filtrée par l'ego de l'écoutant. Il n'est pas facile de se débarrasser de tous ses filtres idéologiques, de ses conditionnements, de ses intérêts personnels, de ses croyances qui a priori font obstacle à une véritable écoute.
  Tant qu'il y a un ego, il y a séparation moi-autre, ce qui rend l'écoute réelle impossible.
- Écouter dans le sens obéir EST la liberté de l'être.
  Qui dit obéir dit accepter, accueillir. En écartant consciemment les filtres de l'ego, donc des croyances, des concepts, des désirs, des peurs, au moment même où il surgissent.
Accueillir les agréments au même niveau que les désagréments nous maintient dans l'écoute de la non-dualité.
- L'écoute du cœur perçoit l'essence du perçu. Quand je dirige mon attention sur l'écoute de l'essentiel je permets à l'âme de se nourrir et je me relie avec le sens de la vie.
- L'écoute de l'autre se fait simultanément avec l'écoute de soi... Il s'agit de l'attention partagée, 50% dirigée vers soi, en l'occurrence vers son corps et vers son cœur, 50% dirigée sur l'autre en écoutant son intention, et non pas ses mots.
- Dans l'écoute du coeur, nous sommes unis.
Le Vécu du Silence
Jean Klein
- Aussi longtemps qu'il y a encore un ego, il n'y a pas de silence parce que l'ego ne peut jamais vivre au présent. Il est toujours dans le passé et le futur, entre l'avoir et le devenir...
  Ce que vous êtes foncièrement apparaît d'une manière abrupte, instantanée, c'est la vraie joie ! Le silence s'éveille après un examen en profondeur, quand on a cette conviction qu'il n'y a rien à atteindre et, de ce fait, toute attente cesse, il y a un lâcher-prise. Ce silence est, de toute éternité !
  Le naissance et la mort ne sont aussi que des projections ! Chaque pensée apparaît et meurt. Quand vous expirez, il y a un silence et l'inspiration vient sans que vous vous en occupiez, le corps se prend en charge... C'est parce que vous vous croyez obligé de vous prendre en charge que vous ne voyez pas les moments de silence...
- Dans une écoute non-habitée, non dirigée, comme lorsque nous regardons les nuages dans le ciel ou que nous écoutons le bruit d'un ruisseau, nous sommes libres.
Un désir désespéré de sincérité
Hélène Naudy
- Qui écoute vraiment ? Nous croyons écouter mais que faisons-nous ? Nous interprétons ce que l'autre dit en fonction de notre entendement, en fonction de nos conditionnements, de nos tabous, de nos refus. Alors une écoute ouverte, non dirigée, c'est bien joli... mais pouvons-nous reconnaître que la plupart du temps, nous n'écoutons pas mais réagissons ?
- C'est dans la relation à l'Autre que nous sommes véritablement confronté à nous-même et à notre capacité d'écouter.
- La spiritualité non incarnée n'apporte qu'enfermement. La spiritualité pensée, écrite, dactylographiée, entendue, rabâchée, ressassée... n'est pas vécu.
- Nous avons besoin non pas d'être libres, même si nous le prétendons, nous avons bougrement besoin de références, alors selon nos tendances psychologiques, nous pencherons pour tel enseignement, telle religion, tel précepte, telle conduite. Nous ne voulons pas de liberté, nous cherchons à tout prix à nous sécuriser. Nous sécuriser afin de pouvoir justifier notre manière de fonctionner, de faire. L'un parlera, par exemple, de fidélité quand l'autre désignera un enfermement.
- Alors l'écoute, où se situe-t-elle ? Où se rencontre-t-elle et pour de vrai ? Dans le ressenti, la perception liée au discernement. Mais pour en arriver là... encore faut-il être dans un désir passionné, un désir criant, violent, un désir désespéré de sincérité envers soi-même.
- Je ne vois pas d'écoute, je ne vois pas de ressenti dans notre monde, je ne vois que projections, que références apprises, que justifications, que jalousies, qu'interprétations. Savons-nous écouter sans rien dire ? .. sans désir de formuler quoi que ce soit ? Savons-nous écouter de l'intérieur ? Acceptons-nous de sentir ce qui vient à nous, que ce soit de la peine, de la tranquillité, de la jalousie, de la haine, un désir de destruction ? Accueillons-nous ce qui nous est totalement étranger ? Accueillons-nous l'orgueil spirituel ? Avons-nous déjà senti en nous-même cet orgueil, ou la prétention, ou le désir de convaincre, ou la lâcheté ? Non, nous en avons bien trop d'idées. Non, nous devons nous en libérer. Non, car nous nous devons, nous les spirituels, d'atteindre ce fiche éveil de perfection.
- J'ai voulu savoir ce que l'on faisait dans la "cuve de la mémoire". Il m'a dit que l'on sortait du "penser" pour entrer dans le "sentir".
  Sentir. Sentir. Non pas avec sa tête, non pas avec ses idéaux.. ses réactions, non pas à partir de sa culpabilité ou de sa douleur ou de son mensonge ou de son besoin de s'illusionner. Sentir à partir du discernement et de ce désir d'honnêteté. En considérant ce qui est à soi et ce qui est à l'autre. Sentir en n'ayant plus rien à perdre. Sentir sans trier. Mais pour sentir, il faut tout abandonner, toutes nos pensées établies, toutes nos soi-disant vérités. Tout abandonner... Cela demande de nous rendre compte au fur et à mesure qu'elles se montrent à nous, de toutes nos soi-disant vérités. On ne peut procéder autrement. Pas d'autres alternatives.
- Sentir et voir combien nous réagissons à ce que nous ressentons, et même avant cela, à ce que l'autre dit.
- Pouvons-nous écouter ce que l'autre pense de nous ? Parce que l'autre pense pour nous, il pense nous connaître. Pourquoi pense-t-il pour nous ? Pourquoi a-t-il tant besoin de nous enfermer dans une image, quelle soit idyllique ou défavorable ?
- Sentir en nous, ce que cette phrase provoque, impulse. Sentir la douleur dans le plexus, dans le ventre. Sentir cette sensation en nous de ne pas avoir été entendu, reconnu, compris.
  Sentir que l'autre, quel qu'il soit, ne veut pas nous connaître mais veut nous enfermer dans une image. Dans un moule. Sentir le jugement de l'autre sur notre personne. Sentir sa colère envers nous. Sentir son indignation. Sentir le fait qu'on l'ait déçu. Parce que nous ne faisons que cela, décevoir l'autre. Pourquoi ? Parce que l'autre a une image de nous qu'il ne veut surtout pas remettre en question. Et le piédestal soudainement connaîtra le tremblement de terre et l'anéantissement.
- Sentir que soi-même, qui que nous soyons, nous ne voulons pas nous connaître mais préférons et de loin nous enfermer dans une image. Dans un moule. Sentir les jugements que nous entretenons sur nous-même. Sentir notre colère envers nous-même. Sentir notre indignation. Sentir le fait que nous nous décevons nous-même. Sentir qu'on enferme les autres dans des images, que l'on y tient à ces images parce qu'elles sont rassurantes. Sentir combien l'autre peut nous décevoir, et que tôt ou tard, il y est acculé. Pourquoi ? Parce que nous avons sur lui une idée que nous ne devons pas remettre en question. Et le piédestal soudainement connaîtra le tremblement de terre et l'anéantissement.
- Où est l'écoute ? Dans l'absence totale de référence. Encore un fois, sommes-nous prêt à tout abandonner, toute référence ? Tout enseignement ? Désirons-nous au plus profond de nous.. être honnêtes, être sincères et reconnaître ce qui se vit au quotidien, en permanence ? Si véritablement il y a ce désir, alors, seulement alors, nous apprendrons à sentir, à écouter sans but, sans intention. Alors oui, nous serons en accord avec le moment présent, avec l'instant présent. Alors oui, il n'y a plus une personne qui est à l'écoute. Tout est écoute.

  Mais sans cela, je ne vois qu'idées, que mensonges, qu'hypocrisies inconscientes. L'écoute demande un total abandon, un total dénuement, un désir intense de discernement et de sincérité. L'écoute ne demande pas d'être sans émotion, sans fantasme, elle ne demande même pas d'être sans idée, elle demande d'être là lorsqu'un enfermement en nous surgit, un enfermement psychologique bien sûr, mais aussi une émotion, une réaction, une pulsion, un idéal prend place. Elle est tout aussi passive qu'elle est active : passive, dans le sens où elle nous demande d'être là, de sentir, de reconnaître, de laisser vivre, sans formuler de souhait, sans avoir de désirs. Active dans le sens où elle est le lieu à partir duquel survient une action.
  Alors là, oui, l'écoute devient sans intention, nous ne trions plus entre la haine et la tendresse. Nous sentons leur vibration pour ce qu'elles sont. Parce que chaque émotion, réaction, pulsion, jugement a un goût, une saveur propre, une vibration précise, une tonalité musicale. Nous n'avons plus d'idée ni sur la haine ni sur la jalousie ni sur l'amour. Nous ressentons d'où vient cette haine : d'un désespoir total et pensé irrémédiable, nous ressentons d'où vient cet amour, d'un désir d'être aimé et d'être reconnu. Nous voyons, nous ressentons, nous écoutons, sans idée. Notre psychologie trouble, déséquilibrée est un cadeau. Un cadeau. Quand cesserons-nous de vouloir nous guérir ? Vouloir guérir témoigne de notre refus de sentir, d'être avec de qui vient en nous, de voir. Notre psychologie boiteuse est le cadeau pour apprendre à ne plus trier entre un état et un autre.
- La schizophrénie est un cadeau. Mais, comment peut-elle dire cela ? Sait-elle au moins ce qu'est la schizophrénie ? Oui, elle vit en moi, elle vit en chacun du nous. Tous les états vivent en nous, qu'ils soient latents ou immédiats, qu'ils soient en rapport avec notre psychologie ou non, ils sont tous en nous... Mais vos idées sur ces états vous empêche de les ressentir en vous, et donc de les ressentir en l'autre et c'est ainsi que nous nous leurrons sur les autres.
  Ah qu'il est beau. Le coup de foudre. L'amour fusion. L'amour passionnel ! Un leurre ; deux inconscients qui ont vécu la même douleur et qui se reconnaissent ? Tu est moi, je suis toi. Fusion. Bonheur. Jusqu'à ce que le quotidien révèle les autres facettes de notre personnalité qui n'ont rien à voir avec l'être anciennement aimé d'amour fou.
  Vous écoutez-vous lorsque vous êtes blessé par les paroles d'un autre ? Vous écoutez-vous lorsque vous vous sentez humilié, rejeté ? Vous écoutez-vous lorsque vous êtes démasqué ? Vous écoutez-vous lorsque vous vous méprisez, lorsque vous vous dévalorisez, lorsque vous vous niez ? vous écoutez-vous lorsque vous êtes déçu par l'autre ? vous écoutez-vous lorsque vous êtes aimé, lorsque vous êtes choyé, lorsque vous êtes reconnu par un autre ? vous écoutez-vous et laissez-vous la vibration s'étaler, se dire, se raconter ? vous écoutez-vous en toute impartialité, en toute bienveillance ?
  "Attirance et répulsion, plaisir et douleur, lever et coucher, infatuation et abattement, etc... tous ces états participant aux formes de l'univers se manifestent comme diversifiés, mais en leur nature ils ne sont pas distincts. Chaque fois que tu saisis la particularité d'un de ces états, attentif aussitôt à la nature de la Conscience comme identique à lui, pourquoi, plein de cette contemplation, ne te réjouis-tu pas ?
Abhinavagupta
Au milieu des mots, des rires et des pleurs, j'entends la symphonie divine
David Cussi
- Etre « l'écoutant » au milieu de tout ce qui est :
  
De mon enfant qui vient de naître, à ma mère qui vient de mourir
  Du monde qui vient de naître à la vie qui ne peut pas mourir
  Je m'accorde à la divinité de tous les "Etres"
  Je m'écoute, j'écoute... intemporel sourire...

- La voie de l'écoute d'origine spirituelle : le silence
- Lorsque l'on est cette écoute silencieuse, on en devient le mouvement créateur, bien antérieur à un moi réactif, plaintif et à tout ce que nous connaissons déjà, à la façon d'une rivière qui n'est pas seulement un volume d'eau, mais un mouvement.
  Dans ce mouvement du silence, il se passe quelque chose de très paradoxal. Vous découvrez que ce silence d'origine spirituelle est un son, une longueur d'onde, un pur potentiel créateur. Il n'est pas un vide, un néant dépourvu de pouvoir de contact, il est le mouvement universel qui donne naissance à tous les sons, à tous les bruits, à toute matière. Aucune parole humaine n'est prononcée si ce n'est à partir de lui. C'est pourquoi trouver cet espace en vous est primordial et lorsque vous accéderez à ce mouvement, toute parole deviendra secondaire car il n'y aura plus d'identification, plus d'appropriation aux idées, aux pensées, aux actes et aux émotions qui vont vous traverser car vous êtes "non localisable et simultanément présent".
- Pour découvrir cette qualité d'écoute émanant du silence, il ne faut plus être dupe de "radio souffrance", de ce monde virtuel et artificiel qui nous abstrait du présent vivant en créant un modèle abstrait du réel. L'intention de se brancher sur "radio écoute" est fondamentale pour retrouver l'unité et se rapprocher de la source de la pensée que est Amour.
- Quand deux personnes se rencontrent, qu'elles le veuillent ou non, elles échangent une multitude d'informations conscientes ou inconscientes qui déterminent leur comportement et leur jugement. La réponse immédiate à cette interaction est une habitude comportementale instinctive : vous vous ressentez simple et juste, ou vous vous dévalorisez par démission ou séduisez par compensation. Alors que faire : fuir sur une île méditative ou faire de la relation une opportunité de connaissance réciproque, tel est le défi de notre siècle ! Malgré internet, nous sommes à l'âge de pierre de la communication, pourtant la vie nous oblige à nous rencontrer et à vivre ensemble. Alors, l'autre serait-il la solution d'un nouvel "apprenti-sage" ou est-il l'occasion d'une nouvelle manipulation ? Peut-on changer les autres en maintenant nos mécanismes de résistance au changement, en imposant nos positions ou allons-nous nous ouvrir à la communication consciente ? .. L'écoute juste passe par la délicatesse du coeur, c'est une intention volontaire à se comprendre mutuellement.

- Communiquer avec les autres procure beaucoup de satisfaction et de plénitude.
- C'est étonnant de constater le lâcher-prise par l'amour... les sourires de l'écoute et les paroles de sagesse qui exhalent et pollénisent la rencontre dans le jardin de la beauté originelle. C'est la naissance de l'homme libéré...
- c'est par cette compréhension simple et joyeuse que je suis sorti de ma solitude "actions-réactions" pour devenir un nouvel être humain sans frontières.
La symphonie non entendue
William Patrick Patterson
- Il n'y a pas de solution (face aux problèmes courants de la vie). Ce que nous appelons des solutions sont seulement dans le domaine de la personne. Comme la personne est temporaire, les solutions le sont aussi. Elles sont une façon de nous consoler, du fait que nous pensons que quelque chose doit être fait, que nous pouvons faire quelque chose, une vanité d'agir.
- Les solutions ne se trouvent que dans le cadre de la connaissance ordinaire.
  Il faut une forte perception pour rester en dehors, ne pas interférer, ne pas s'échapper. La perception doit être très forte, sinon il s'échappe et réagit à l'impression en termes de personne... il ne reste pas au dehors, il personnalise, il interfère...
  ..tout ce que nous pouvons faire est d'offrir de l'amour et du soutien.
- Dans une nouvelle de Dostoïevski, un homme se sent si opprimé par sa vie qu'il pense se suicider. Le suicide, pense-t-il, est le seul recours. Mais un instant avant de commettre le geste fatal, il décide d'aller dehors pour un moment. Il rencontre une jeune femme et la sensation d'oppression le quitte. Mais il voit maintenant toute la vie de l'extérieur. Il comprend qu'il n'est pas sa vie. Et pourtant il est sa vie.
- Je me souviens d'avoir écouté Krisnamurti parler comme s'il était hors de la société et pourtant à l'intérieur d'une certaine façon, qu'il ressentait tous ses maux et toute sa violence. Il était à la fois en dehors et à l'intérieur.
- Les réactions et les impulsions se produisent toujours dans le corps-esprit. Elles sont les résidus, les restes du conditionnement dualiste. Mais dans notre relation avec elles - le fait que nous soyons en dehors d'elles - est complètement différente.
  Tout ce qui est à l'intérieur de la clôture est la connaissance, ce qui est au-dehors est au-delà de la connaissance. Nous ne pouvons pas le savoir, nous pouvons l'être.
- Il (Jean Klein) nous a conduit à amener l'attention à l'intérieur du corps, faisant face à ses tensions, ne s'échappant pas dans elles, nous détachant de plus en plus, éprouvant la sensation, l'énergie, l'espace, amenant l'attention à s'élargir hors du corps, respirant dans l'espace et permettant à l'espace d'entrer en nous...
- De temps en temps, je me trouvais encore dans la personne, enveloppé dans un nuage d'idées idiotes. La colère venait, l'abattement, le désespoir.
  Mais alors, dans la grâce d'un flash lumineux d'intuition est venu « l'Innerstanding » (la conscience intuitive, non mentale, la compréhension intérieure) que ma personne, ma crainte-personnelle, avait affaibli ma perception. Elle avait peur de rester en dehors. Et pourtant pendant ce temps, craintif ou pas, la grande symphonie non entendue continuait de jouer...
L'écoute non-duelle chez Rudoff Steiner
3 e Millénaire

- "Être vrai à l'égard de soi-même, au plus profond de son âme. On n'a pas le droit de se tromper en quoi que ce soit sur soi-même. On doit regarder en face ses propres défauts, faiblesses et incapacité avec véracité intérieure."
- "Il n'existe qu'un chemin pour se défaire de ses défauts et de ses faiblesses, et c'est de les connaître tels qu'ils sont. En l'âme humaine tout sommeille et peut être éveillé. "
- "L'être humain peut améliorer même son entendement et sa raison si, dans le calme et la tranquillité d'âme, il se met au clair sur les raisons pour lesquelles il est faible sous ce rapport."
- "Une telle connaissance de soi est naturellement difficile, car la tentation de se faire illusion sur soi-même est immensément grande. Celui qui s'habitue à la vérité à l'égard de soi-même s'ouvre les portes qui conduisent à une compréhension supérieure."
- "On doit tendre à développer tout particulièrement sa patience. Tout mouvement d'impatience a une action paralysante, voire destructive sur les facultés supérieures sommeillant en l'être humain."
- "Certes, je dois tout faire pour former mon âme et mon esprit ; mais je vais attendre dans le plus grand calme d'être trouvé par les puissances supérieures... Quand cette pensée devient si puissante en l'homme qu'elle prend la forme d'une disposition permanente du caractère, alors on est sur le bon chemin."
- "La patience exerce une attraction sur les trésors du savoir supérieur. L'impatience exerce sur eux une répulsion."

- Exercice de vigilance: Il s'agit d'écouter, dans un premier temps, les sons provenant d'animaux. Indépendamment de l'aspect plaisant ou déplaisant d'un cri animal particulier, il s'agit de plonger dans l'impression produite par le son lui-même, c'est-à-dire par la manifestation physique de l'animal plaintif, agressif, craintif, joyeux, affamé, rassasié, etc. Il s'agit de se plonger réellement dans une réalité étrangère. Puis, progressivement, on doit apprendre à éprouver de tels sentiments à l'égard de la nature tout entière... "La nature tout entière commence à murmurer à l'être humain des secrets par les sons qu'elle fait retentir. Ce qui auparavant était pour son âme bruit incompréhensible devient par là langage de la nature plein de sens.".. "Les bruits vivants de l'eau d'en torrent, de la pluie, des feuilles, d'un moteur.. Nous commençons alors à entendre avec l'âme."
- "L'on parvient à un stade où l'on écoute les paroles d'autrui de façon entièrement dépourvue d'égoïsme, en mettant totalement entre parenthèses sa personne propre, son opinion et sa manière de ressentir."
- "S'il s'exerce ainsi à écouter sans la moindre critique, même lors qu'est exposée l'opinion totalement opposée à la sienne quand se déroule devant lui ce qui va 'absolument de travers', alors il apprend peu à peu à se fondre entièrement dans l'être d'un autre, à ne faire qu'un avec cet être. A travers les paroles qu'il entend, il pénètre dans l'âme de l'autre. C'est seulement par un exercice soutenu de ce genre que le son devient le moyen juste de percevoir l'âme et l'esprit."

Réceptivité
Sébastien Fargue

- L'attention que nous mettons dans notre écoute consiste à nous ouvrir et nous laisser imprégner par la situation dans laquelle nous sommes. Nous rassemblons toutes les informations à notre portée afin d'agir ou de parler de façon plus sage et efficace.
  De cette manière, nous passons à un mode réceptif et attentif, c'est-à-dire que nous devenons simplement plus présents à ce qui se passe. Notre activité intérieure se met en pause afin que nous puissions mieux écouter et entendre ce que la vie est en train de dire.
  Cela décrit bien pour moi les bases d'une approche contemplative.. pour faciliter l'expérience de notre unité fondamentale avec la vie. Cette attitude de l'écoute est pour moi primordiale, car pour apprendre une science, un art ou simplement vivre avec moins de stress, nous devons nous mettre en état d'écoute, de disponibilité intérieure. Si nous n'écoutons pas le professeur ou ce que nous dit la vie tous les jours, nous ne pouvons apprendre notre leçon, tout comme nous ne pouvons pas entendre le chant de l'univers. Il s'agit de l'attitude de disciple, de cette fameuse humilité qui nous remet à notre place d'étudiant de la vie, au lieu de croire que l'on sait, en prenant nos conclusions de jour au sérieux. C'est en étant réceptif que l'on apprend et que l'on comprend. C'est en écoutant que l'on s'ouvre à ce que nous donne la vie constamment.
- Simplement écouter ce qui est, sans plus. Le retour à la simplicité est la disparition progressive de nos efforts volontaires visant à modifier notre expérience du présent. En abandonnant progressivement nos techniques et nos concepts d'amélioration personnelle, nous retrouvons de plus en plus la simplicité naturelle d'être. Nous prenons alors conscience de ce que nous sommes depuis toujours, au-delà des formes et des concepts.
  Pour la plupart des personnes qui ont repris conscience de leur nature essentielle, cette redécouverte a bien commencé par la pratique volontaire d'une approche spirituelle ou d'une autre. Ce retour commence en général avec des efforts personnels et se termine dans l'abandon de toute tentative délibérée de changer quoi que ce soit.
  Notre "Comment revenir ?" qui veut nous mener là où nous croyons ne pas être, va fondre en même temps que cette illusion de ne pas être déjà intégralement la vie elle-même. C'est cette disparition du mouvement intérieur qui veut nous faire aller vers un "mieux que maintenant", qui va nous ouvrir les portes de la plénitude de l'instant.
  Redécouvrir et jouir consciemment de notre simplicité naturelle, implique cet abandon à ce que nous sommes tels que nous le sommes maintenant. C'est-à-dire quelqu'un qui cherche, parfois ou souvent, quelque chose qui ne serait pas déjà là. Voir notre état tel qu'il est maintenant, voilà la clé.
  Le cadeau de la simplicité est qu'elle existe de tout temps, qu'elle nous est offerte à chaque instant et qu'il n'y a rien à faire pour l'obtenir ou la mériter. Elle est gratuite, permanente, et n'est en aucun cas un état ou un objet que nous puissions posséder ou créer avec quoi que ce soit. Elle est l'espace intérieur qui a conscience de l'apparition et de la disparition des mouvements de quête.
  Pour autant. Ce sont quand même nos efforts, nos questionnements et nos techniques qui, à terme, nous révèlent leur impuissance à produire la simplicité recherchée. Notre "Comment ?" joue donc un rôle primordial, celui de nous montrer que nous sommes absolument incapables d'atteindre ce but-là avec nos efforts personnels. Notre tension intérieure va nous apprendre que tant que nous l'alimentons ou que nous essayons de la faire disparaître, la détente n'est pas là. En d'autres termes nous n'apprenons pas comment revenir à la simplicité ou à la présence, mais nous prenons conscience de ce qui la voile. En prenant conscience de ce qui fait que nous ne sommes pas en train de vivre le moment présent, nous le vivons.
  Au fur et à mesure que nous nous détendons et que nous nous ouvrons à ce qui est dans le présent, nous découvrons une réalité toujours plus vivante et plus aimante. L'abandon de la guerre que nous menons contre ce qui est, nous fait découvrir la paix qui est déjà là. J'appelle cela pratiquer la présence.
- La pratique de la présence commence avec notre volonté de vivre davantage dans le présent en vue d'améliorer notre condition existentielle, voire de connaître l'éveil spirituel ou la libération. Cette pratique se termine dans la réalisation que la vie est déjà en elle-même depuis toujours ce processus de grandir et de reconnaissance d'elle-même. A ce stade nous ne pouvons tout simplement plus pratiquer ou cesser de pratiquer, dans la mesure où nous sommes depuis toujours ce processus même de présence. être vivant c'est la présence accomplie, quelle que soit la forme temporaire adoptée par le vivant. La présence devient impossible à faire dans la mesure où nous reconnaissons que nous la sommes déjà et qu'il serait également impossible de ne pas l'être.
  Nous n'allons donc pas vers la présence, mais nous la découvrons consciemment au fur et à mesure que nous cessons de la fuir en quasi-permanence. Nous déconstruisons donc toutes ces stratégies intérieures et extérieures visant à nous éloigner de nous-mêmes. Ainsi, nous faisons de l'espace pour pouvoir de nouveau simplement être. Nous constatons alors que le bonheur tant recherché est un aspect naturel et inné de l'être que nous sommes. Une sérénité et un amour naturels, indépendants des circonstances changeantes du quotidien.
  Je propose quelques repères temporaires qui pourront nous accompagner, pendant un certain temps tout au long de l'effacement de nos mouvements intérieurs de quête et de manque. Je vous donnerai simplement ici quelques trucs concernant l'attention et quelques représentations concernant les grandes étapes qui m'ont été donné de vivre sur cette voie.
1) ..simplement être réceptif et attentif à ce qui se passe dans le présent à l'intérieur de soi... puis à l'extérieur de soi... puis à l'intérieur et à l'extérieur de soi. Nous ne cherchons pas à modifier notre expérience ou à l'améliorer.
2) ..repérer les moments où nous sommes bien présents et les moments où nous ne sommes plus vraiment là. Nous facilitons ainsi le passage entre une vie consciente, centrée, et une vie hypnotique, décentrée.
3) ..prendre conscience que nous sommes la conscience qui perçoit en permanence le flux naturel des phénomènes changeants de la vie. Cette conscience pure est notre essence profonde et absolue, libre, accueillante et paisible en permanence.
4) L'expérience effective et consciente d'être la conscience elle-même deviendra ensuite notre nouvelle base de développement. C'est-à-dire que nous allons revivre parfois.. cet accès conscient à notre dimension inconditionnée. Nous allons de nouveau pouvoir prendre conscience des moments où cette dimension inconditionnée fait partie de notre expérience et des moments où elle n'est apparemment pas là. Nous facilitons alors le passage entre notre "état avec ego" et notre "état sans ego".
5) Cette nouvelle distinction sera à son tour incluse dans un espace conscient plus profond encore, et ces états avec ou sans ego seront vus comme les deux faces d'une même médaille. Autrement dit, avec ou sans ego, nous sommes toujours la vie. Nous arrêtons de voir les choses qui ne seraient pas Cela, ou plus ou moins Cela. La notion de quelque chose ou de quelqu'un de séparé (ego) disparaît.
 
 Ultimement, les distinctions établies entre éveil et non-éveil, attention et inattention, moi ou pas-moi, pratique ou non-pratique s'annulent d'elles-mêmes dans la joie et le mystère de simplement être vivant. Le besoin de savoir, de contrôler ou d'obtenir s'efface. Tout ce qui était construit "en dur" redevient vivant, soupe et intelligemment évolutif.
  En résumé, moins nous sommes fascinés (agréablement ou désagréablement) par les films joués par le monde (intérieur et extérieur), plus notre sérénité sera profonde et notre amour inconditionnel. La résistance ou l'attachement à la forme que nous prenons et que prend la vie se dissout progressivement. Simultanément, cette même vie devient plus lumineuse, belle et délicieuse.

Écouter, le faites-vous vraiment ?
Michael Siciliano
- S'écouter est une façon de s'aimer et de se respecter, d'apprendre à se faire confiance... lorsque nous apprenons à nous écouter, celle-ci s'élargit et nous pouvons apprendre à écouter les subtilités de la vie.
- La plupart des personnes écoutent leur mental, pas leur corps... Généralement, notre corps nous guide de manière juste alors que notre mental peut ne pas le faire.
- Savons-nous écouter une personne dans sa globalité ? nous nous focalisons sur le contenu et oublions le contenant... Apprendre, au-delà des mots, à regarder le langage du corps, des gestes, des expressions, le ressenti, l'énergie de la personne. L'expression derrière les mots...
- Écouter vraiment, c'est pouvoir faire silence en soi (le silence du mental), se rendre disponible et réceptif à soi, à l'autre.
- Nos filtres, fausses croyances et illusions changent l'information pour en faire ce que nous pensons qu'elle devrait être, pas ce qu'elle est.
- quand nous n'écoutons pas, cela crée anxiété et frustration pour la personne que parle sans que celle-ci en soit nécessairement consciente.
- Avons-nous l'espace à l'intérieur de nous pour être là pour les autres ? .. Notre ego est-il si grand au point de sentir que notre façon de penser est la seule ?
- La voie vers la liberté est un chemin de discipline. Lisez les autobiographies d'êtres éveillés ou de saints, et vous pourrez voir ce dont je parle. .. c'est le seul moyen.
- L'espace est une partie très importante de notre être, mais la plupart des personnes se sentent trop en insécurité pour permettre l'espace en elles-mêmes et chez les autres.
- Si vous choisissez d'écouter. dites simplement "stop" (aux distractions du mental) et soyez présent. ..une fois que nous commençons à pratiquer cela, nous remarquerons que notre mental veut continuellement penser pendant que l'autre parle (jugements, réponses, rejets, choses à faire, etc). Si nous continuons à pratiquer en disant "stop" intérieurement, au bout d'un temps, l'espace commencera à se faire. Avec cet espace, nous pourrons être présents à ceux qui parlent.
- je peux vous dire.. que lorsque nous écoutons, la personne qui parle est beaucoup plus détendue et beaucoup plus prête à partager d'elle. C'est une merveilleuse sensation que d'être vraiment écouté , et néanmoins si rare aujourd'hui.
- Si nous n'écoutons pas nos propres sentiments, intuitions, notre connaissance, nous n'avons pas l'espace pour écouter les autres. Comme l'amour et la paix : si nous ne les avons pas en nous, si nous ne travaillons pas sur cela en nous-mêmes, nous ne les avons pas pour les autres.
- Si nous sommes attentifs aux sensations du corps quand elles arrivent, et aux endroits où elles s'expriment, nous saurons quand c'est mental ou quand c'est intuitif.
- Comme pour tout autre aspect de notre croissance spirituelle, nous devons consacrer du temps, de l'effort et de la régularité à la pratique. Nous obtenons ce sur quoi nous mettons notre attention... Patience et douceur sont très importantes.
- quand vous commencerez à vous écouter et écouter les autres, vous aurez une expérience différente de la vie. Ne serait-ce que la capacité à écouter vous aidera à être plus détendu dans votre journée, de manières qui vous surprendront.
Écouter de l'intérieur
ShantiMayi
- Une jeune femme.. mère célibataire de quatre enfants.. assumait seule la responsabilité d'élever sa famille... Avec la récession, ses heures de travail furent sérieusement diminuées et son salaire considérablement réduit. Après l'annonce de cette mauvaise nouvelle, elle a senti son cœur se déchirer et a fondu en larmes. Elle dit qu'alors, elle entendit les oiseaux chanter juste au-dessus de son esprit inquiet et qu'elle se tendit vers la musique offerte par la nature. Elle n'avait plus entendu le chant d'oiseaux aussi mélodieux depuis sa petite enfance et son âme s'en est trouvée apaisée. Elle savait qu'ils lui disaient de garder son cœur ouvert, d'attendre de voir et qu'en fin de compte, tout irait bien. Juste d'avancer au jour le jour.
- Peaufiner notre sensibilité et notre réceptivité... réceptive et sensible autant au monde autour d'elle qu'aux autres et à elle-même... permette à la coupe de déborder.
- La réceptivité cultive naturellement un accès subtil à une conscience plus vaste. Donc, nos sens eux-mêmes peuvent nous servir à nous éveiller plutôt qu'à nous mener si loin de nous-mêmes.. Nous n'écoutons pas seulement avec nos oreilles ; lorsque notre cœur s'y engage, nous recevons ce qui nous est vraiment offert.
- nous écoutons naturellement la nature et sommes soulagés de tous les poids que nous pouvons porter à ce moment-là. C'est quelque chose de merveilleux d'être soulagé des pensées pesantes et de l'énergie négative qui est créée lorsque notre attention se porte sur notre auto-négation.
- Tout ce qui nous touche élève notre esprit.
- Savoir donner à celui qui écoute le temps de la réflexion, le temps dont il a besoin, sans attente... Ensuite, si j'étais patiente, une réponse serait à ma disposition, quand le moment serait venu..
- quand notre cœur est ouvert et écoute, il y a toujours quelque chose ce merveilleux qui y pénètre...
Hommage à Vimala Thakar
(1925-2009)
- cette mutation intérieure, soudaine et imprévisible, qui nous fait passer de l'univers contradictoire, souvent inquiétant sinon déchirant et cruel que lui révèlent ses états de consciences coutumiers, à la découvert inattendue et fulgurante d'une indicible, impensable, éternelle réalité... ce nouvel état de conscience né de cette mutation, et qui est sans commune mesure avec ceux qui nous sont familiers, ne peut être atteint par aucune discipline, par aucun enseignement ou exercice qui nous seraient suggérés, sinon prescrits par quelque autorité ; ou que nous nous imposerions à nous-mêmes en vue d'en tirer bénéfice.
  Il ne peut s'agir que de la prise de conscience directe et simple, mais aiguë et totale, des illusions, des incohérences et des absurdités de notre comportement psychologique habituel et conditionné. Il s'agit uniquement, mais difficilement et au prix d'une grande attention désintéressée, de voir ce qui est en nous, de nous en rendre compte, par nous-mêmes et librement, à la lueur de notre propre intelligence.
  Tout ce qu'on peut faire du dehors... c'est nous signaler, nous décrire ce qui se passe en nous ; nous inviter à l'observer, à en prendre conscience avec toute notre attention vive, sans préjugé.
  L'état insolite n'est pas une forteresse à prendre d'assaut, ni même à rechercher positivement. Il ne peut que surgir de lui-même, sans invitation ni attente ni désir de notre part, quand nous cessons de poursuivre une conduite, parce qu'avec une acuité dissolvante nous en avons perçu l'incontestable, l'évidente absurdité, la stérilité fastidieuse. Avec cette perception, manifeste et insurmontable, l'activité en cours s'arrête d'elle-même, le silence est là, fulgurant et inattendu.
- c'est une bénédiction que d'être vivant, car c'est être présent à un monde, à des rapports avec nos semblables grâce auxquels nous pouvons nous découvrir nous-mêmes... Toutes choses dont nos contradictions intérieures nous masquent la grandeur et la beauté.
 
Autres pensées ou extraits
- "nous pouvons uniquement découvrir le monde qui se trouve dans notre cœur, donc ce qui est déjà en nous... La frustration et l'épuisement font partie du processus... Elle insiste sur la pratique, qui revient à être avec ce qui est maintenant, et ici, et à revenir sans cesse au cœur Cela signifie rester immobile et observer sans implication, rester ouvert à ce qu'apporte la vie." ShantiMayi

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"La spiritualité se déroule sur le champ de bataille de la vie car elle ne peut pas respirer dans les glaces de l'abstraction." Vimala Thakar
  "quand vous n'êtes pas à la recherche de plaisir, vous avez la paix intérieure. C'est l'esprit avide de plaisir qui produit la peur de la douleur et stimule l'agitation. La détente apporte la paix." Vimala Thakar

- "Aucun système, aucune philosophie, aucune religion ne se montre capable de remédier à la condition humaine et de résoudre le problème de la souffrance. Donc, le problème n'est ni la souffrance, ni la discorde, mais le chercheur... Étudier la structure de la pensée jusque dans l'espace tranquille et silencieux d'où viennent les pensées... Dans toute démarche subsiste un conditionnement et il n'y a rien à y faire. Toute approche de nous-même émane de nous-même et par conséquent fait partie du conditionnement. C'est un dilemme sans espoir et il n'y a rien que nous ne puissions y faire. Alors, pouvons-nous ne rien faire ? Une simple chose : rien. Il y a une tranquillité fondamentale dans le rien. Essayons pour voir. Arrêtez tout, tout de suite et ne faites rien. Il se trouve que rien est un endroit étonnamment actif, mais c'est là que nous pouvons découvrir ce que nous sommes. Dans la résistance à ne rien faire, dans la peur de ne rien faire, de n'être rien, nous commençons à découvrir les paramètres du Soi." Steven Harrison

- "Le bonheur dépend d'où vous êtes dans votre conscience. Si vous êtes endormi, alors le plaisir, c'est le bonheur. Toutes sortes d'amusements sont pris pour de la joie. Tout ce qui vient de l'extérieur n'est pas, ne peut pas être de la joie. Aussi, tout ce qui est connu pour être de la joie est juste le contraire. En fait, comme vous êtes sans joie, vous recherchez des distractions... Nous sommes nombreux, par exemple, à croire que la pratique de la méditation nous aidera à trouver le bonheur. C'est tout l'inverse, la méditation se déploie quand on est heureux.... La joie est un état de transcendance. Vous n'êtes ni heureux ni malheureux, mais totalement paisible, dans un équilibre absolu... La misère a beaucoup de choses à vous offrir, le bonheur lui, ne le peut pas. En fait, le bonheur vous en enlève, vous détruit. La misère nourrit votre ego et le bonheur est fondamentalement un état sans ego... Quand vous êtes malheureux, vous êtes. Quand vous êtes heureux, vous n'êtes pas. Il est difficile d'entendre que nous aimons notre souffrance, notre malheur, qu'on ne veut pas lâcher et que l'ego ne veut pas mourir... Envisager la vie différemment, une vie née du silence." Osho