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Textes d'auteurs (2008)
Face à la peur   
 3e Millénaire, Hiver 2007, No 86
NB: De courts extraits d'articles de la revue, parfois légèrement adaptés.
La peur, c'est la pensée
Virgil
- Comment parler de la peur sans aussi parler du désir, de la jalousie, de l'attachement, de la misère, de la violence, de la mort et de tout ce qui compose notre psychologie ? On ne peut séparer la peur de tout cela. C'est le même mouvement. La peur est partout.. Sans que vous en soyez conscient, la peur se faufile dans la moindre de vos actions.
- Lorsqu'une peur s'achève vraiment, toutes les autres peurs finissent également. Le mental se libère de tout.
-Le corps est simple, il n'a besoin pour survivre que de nourriture. Ensuite, le conditionnement lui ajoute toute sorte d'images et d'illusions... Le corps ou l'inné n'a pas peur de mourir. Il est prudent. Il se défend pour sa survie, c'est réel.
- Le corps est extraordinaire. Si le cerveau ne le met pas en confusion, il peut tout produire. Aucun labo, aucun hôpital ne peut rivaliser avec lui. Une partie défaillante ou une congestion comme dans le foie sont vite dégagées. Quand la psychologie n'est plus, la vie s'exprime.
- Ce n'est que dans la paix que le corps pourra se prendre en charge, jamais avant. Entouré par tous ces gadgets et par toutes sortes de tentations, le cerveau ne peut vivre en paix.
- Commencez par observer l'immédiat, là où vous êtes, ce que vous faites. Par la suite ça s'étendra au monde... Voyez le désordre dans lequel vous vivez.
- Les discours, les livres ne nous changeront pas... Plus vous vous perdez dans les mots, plus il vous devient difficile de vivre la spiritualité. C'est comme si vous étiez dans une chambre noire et que vous y cherchiez une aiguille ! C'est ce qui se passe avec les mots.

- On ne sait pas ce qu'est la spiritualité. On la vit simplement. Tout va bien, tout est bon et parfait. Nous sommes guidés de l'intérieur.
- Le monde a besoin de paix. Il n'y a rien à changer à l'extérieur. C'est ici, en nous.
- Je ne sais comment la libération arrive. Mais j'ai la forte impression qu'en s'observant ça peut venir rapidement ou à petite dose selon chacun. Si vous voulez être libre, sortir de votre conditionnement, vous le pouvez. Observez ! Regardez ! La nature est très importante dans cette observation. Commencez par le plus proche : par le chez-soi. Observez, par exemple, cette plante dans votre salon. Même si vous ne sentez rien durant un ou deux ans, ça ne fait rien. Observez sans y mettre la pensée, sans juger, continuez. Soyez honnête avec vous-même. Voyez ce que la tête dit en regardant. Car vous pouvez regarder et penser à autre chose. Avec persévérance, vous arriverez à sentir. Ce n'est pas la plante que vous sentirez, c'est votre intérieur. Essayez.
- Dès l'ouverture vous vivrez différemment. C'est étrange, c'est un autre monde. Vous ne faites plus partie du désordre. Vous pourrez toujours vous servir de tout ce que vous avez appris. Mais ce n'est plus la conscience qui contrôle. Vous êtes vraiment libre, plus rien ne vous attache. C'est la paix.
- Vous entendez cette colombe, c'est la vie, c'est comblé. Si vous la sentez, tout le corps vibre avec elle. Parfois vous aurez les larmes aux yeux. Ce n'est pas une émotion ! C'est la même chose pour tout ce qui vit.
- L'ouverture, ce n'est pas que vous devenez omniscient et que vous savez tout. Simplement, vous êtes ouvert. Le corps, les cellules, toutes les composantes du cerveau changent. Vous ignorez ce que sera demain. Aucune préparation, aucune attente. Mais à chaque instant tout est clair. Ainsi on avance dans la vie. Dans la spiritualité, le temps et l'espace n'existent pas.
- Ce que nous vivons, c'est ça la spiritualité. Qu'attendez-vous ? Que quelque chose vienne du ciel ?
- Pourquoi voulons-nous toujours dépendre de quelqu'un, de la science, de Bouddha ? Que se passerait-il si on ne s'attachait plus ? Au lieu de regarder à travers votre écran mental, vous serez votre corps. Et lorsqu'il y aura un malaise, tous les milliards de cellules le prendront en charge sans l'intervention de la pensée, et l'équilibre reviendra.
- La personne ouverte c'est l'homme du futur. Avant d'aller sur la lune et sur mars, il s'occupera de son voisin d'abord... N'est-il pas mieux de vivre ainsi ?
Sommes-nous effrayés par une vie sans peur ?
Steven Harrison
- "Il y avait la paix dans leurs coeurs. Ils étaient emplis de l'absence de peur propre à ceux qui ont tout perdu.." Alexandre Soljénytsine
- L'amour est le plus grand cadeau que la peur puisse jamais recevoir. Ne discutez pas avec la peur. Aimez-là. La peur est notre centre psychologique qui cherche à survivre, à exister, à être. L'amour n'a pas de centre, pas de crainte, et existe seulement en tant qu'être pur. L'amour enveloppe la peur.
- Le monde est trop peuplé, nous travaillons trop, nous recevons trop de stimulation. Nous vivons à l'âge de l'anxiété. Nous sommes stressés, et nous avons de quoi. Regardez tout ce à travers nous passons dans une journée. Nous sommes anxieux parce que nous sommes parfaitement normaux.
- Le stress c'est penser. Nous pensons que si nous réfléchissions plus, si nous récupérions une énorme masse d'informations, et que nous y pensions, nous pourrions à peu près survivre. Cela met plutôt nos cerveaux en feu.
- La pensée pense que penser aidera à résoudre un problème, mais cette aide est le problème. Collecter sans fin des informations pour résoudre le problème est le problème.
- Plus nous allons loin dans la planification de la protection et les stratégies de survie, et plus nous devenons confus. Nous ne pouvons pas protéger un centre, notre centre psychologique, lequel n'a aucune réalité.
- Refermez les journaux et leurs articles alarmants, coupez la télévision et ses images choc, fermez la radio et ses combats de mots. Il n'y a personne à protéger ; il n'y a personne pour s'enfuir ; il n'y a personne pour être stressé.
Faire face à la peur
Jean Klein
- Votre anxiété, votre peur, vos désirs sont objets de votre attention. Dans une attention sans motif, sans critique, sans jugement, sans conflit, votre peur ne peut pas se maintenir, elle n'est plus alimentée. Toute intention de vouloir éliminer la peur, vous maintient dedans.
- La contemplation est un état passif-actif : passif parce que la mémoire n'y a pas sa place et actif parce qu'il n'y a que vigilance, que réceptivité.
- Aussi longtemps que vous croirez qu'il y a quelque chose à atteindre, à trouver, à chercher, vous resterez dans un état d'intention ; mais dès que la conviction se fait en vous que ce que vous cherchez vous l'avez eu, vous l'avez maintenant, vous l'aurez toujours de toute éternité, il n'y a plus d'intention.
- La vigilance n'est pas à confondre avec la concentration. La concentration est toujours un mouvement dirigée sur un foyer. La vigilance dont nous parlons ici est une présence ouverte à toutes les dimensions, à toutes les directions. C'est une écoute, sans faire d'efforts pour écouter. Il suffit de vous rendre compte que vous n'écoutez pas...
- Vous devez vivre très intimement avec votre peur, vous devez l'aimer pour qu'elle se présente à vous. À ce moment-là, vous êtes totalement libre, aucune image ne peut plus se former. Tôt ou tard, la Perception pointe vers le laisser-faire, vivez ce laisser-faire !
- Ne cherchez pas à vous trouver parce que ce que vous êtes foncièrement ne se trouve nulle part. Abandonnez totalement ce désir, c'est la première chose à faire.
- Pour une fois, acceptez totalement la peur, et la peur s'exprimera complètement en vous, autrement, vous restez dans un cercle vicieux. Celui qui veut sortir de la peur, en fait partie. Voyez la perception sur le vif, laissez-là s'épanouir totalement en vous.
- Abandonnez toute formulation et restez tranquille, à l'écoute. Abandonnez l'image, abandonnez la question. Voyez, en un seul instant d'où découle la question. Donnez-vous à la tranquillité, sans rien chercher.. Dans cette Tranquillité, il n'y a pas de séparation, c'est l'Amour !
Peur de quoi ? Peur de qui ? Qui à peur ?
Jean-Marc Mantel
- Lorsqu'on comprend que le personnage "moi", le passé et le futur qui s'y rattachent, ne sont pas la réalité en soi, une distanciation survient. La conscience peut alors s'éveiller à elle-même, lumière d'arrière-plan non distraite par les formes multiples qu'elle projette.
- La fin de la peur signifie la fin du moi.. La peur est une projection, qui disparaît lorsque le projecteur s'éteint. Tant qu'il est actif, le corps est convulsé par le rêve qui défile devant lui. Lorsque le projecteur s'éteint, le corps se détend et se repose dans la lumière de l'un.
- L'acceptation est la clé de la délivrance, non pas une acceptation de surface, mais une acceptation profonde, dans laquelle la situation est accueillie telle qu'elle est, incluant aussi la réaction de peur. Lorsque l'attention se tourne vers la sensation corporelle de peur, le mental n'est plus nourri et s'apaise.
- La question de « qui a peur ? » est bien sûr la voie royale...
- Ce n'est pas la situation elle-même, incluant ce qu'on nomme la mort et ses conséquences, qui est effrayante, mais le refus de la situation. Mettez-vous à l'écoute du refus. L'acceptation amène à la libération, puisqu'elle dissout toutes les résistances du moi à l'éveil au présent. Dans cet instant même, n'existe rien d'autre que la paix du silence de la conscience. Sans futur, vous êtes libre, vous êtes la béatitude elle-même.
- L'écoute est un art. Si une tension se renforce lorsque l'attention se tourne vers elle, cela signifie qu'une intention est présente à l'esprit, qui maintient la tension, voire la renforce. L'intention est l'expression du moi qui cherche à éradiquer ce qui le dérange.
- L'attention ne peut se porter simultanément sur deux objets. Lorsqu'elle s'oriente vers le souffle, elle quitte le mental. L'écoute du souffle, et du corps en général, apaise donc l'activité mentale, puisque l'attention n'est plus dirigée sur elle. Lorsque le mental est négligé, il s'apaise. L'écoute du souffle, et notamment du souffle abdominal, est précieuse pour abolir la réaction de peur, aussi bien que pour la prévenir. C'est une école de vie au présent. Vivre au rythme du souffle est très différent de vivre au rythme des pensées.
- Il y a différentes "petites morts" auxquelles il est possible de se familiariser. L'entrée dans le sommeil en est une. Cette entrée doit être préparée par un abandon du contenu mental et physique : un corps disponible, non surchargé par un repas, un esprit recueilli, un souffle écouté.. sont autant de prémisses à l'accueil du sommeil salvateur.
Dissoudre la peur par l'éveil
Peter Fenner

- Cet instant ne peut être différent de ce qu'il est, et c'est vrai pour chaque instant. C'est reconnaître ce qui est qui nous libère. Nous devenons libre en coupant court au besoin que les choses soient différentes. L'éveil non duel dissout notre préférence, et nous laisse vivre chaque instant exactement comme il est sans aucune résistance.
- En un sens, "nous" sommes une "clairière", un espace ouvert au sein duquel "notre vie particulière" est vécue. Et pourtant, il n'y a ni centre ni point de référence dans cette vie qui s'écoule au travers des difficultés ou obstacles. L'énergie d'attachement et d'aversion est remplacée par l'expérience d'une "félicité sans cause", c'est-à-dire une félicité ou une plénitude totalement indépendante de notre situation, de nos conditions de vie, car c'est la nature de la conscience. Cette félicité diffère des formes conditionnées de plaisir, qui se manifestent à l'écoute d'une musique, sous des caresses, et même dans l'orgasme sexuel, car la félicité du pur éveil vient de nulle part !
- Vivre ce qui est simplement comme c'est ; c'est la pratique de la non interférence. Lâcher prise, laisser les choses comme elles sont. Quand nous laissons les choses comme elles sont, les tension émotionnelles peuvent souvent se dissiper plus rapidement que si nous nous en occupons et interférons avec elles. Nous créons de l'espace autour des réaction émotionnelles. Nous les laissons vivre leur vie et se dissiper d'elles-mêmes, sans résistance. Nous acquiesçons à qui nous sommes. Il n'y a nulle part ailleurs où nous ayons besoin d'aller.
- Voir sur le vif que nous ne pouvons rien changer. Nous ne pouvons pas changer cet instant. Il n'y a personne pour changer quoi que ce soit. En voyant cela, on réalise que rien ne nécessite d'être changé. Chaque chose est exactement comme elle est, et il n'y a ni attachement ni aversion. Nous nous détendons alors totalement.. Ici et maintenant, nous sommes complets.

La peur et la dualité
Serge Carfantan

- Un danger que je fuis me terrifie, un danger que je rencontre me transforme et transforme ma peur.
- Un esprit plongé dans la peur est comme engourdi et aveuglé. Il est propulsé dans les échappatoires, il est propulsé dans la quête temporelle d'une sécurité pour le futur et il est incapable de résider dans le présent et d'être le présent actif. Il reste prisonnier du temps psychologique.
- L'anxiété est la peur installée de façon durable comme un mode d'existence second.
- Nous croyons qu'il est possible de combattre l'habitude résiduelle de la peur en cultivant une habitude de confiance. L'une et l'autre ne sont pourtant que des formations mentales.
- Si nous voulons attaquer la question de la peur de façon radicale, nous devons court-circuiter l'analyse. L'analyse est une forme d'évasion... « Un esprit dans un état d'attention complète ne s'évade plus, ne fait plus appel au temps comme moyen de résoudre son problème, ne fait plus appel à l'analyse, ne dresse aucune résistance. » Krisnamurti
- « Pour être libéré de la peur.. il faut une énergie capable de l'aborder et de la dissoudre en un instant : telle est l'attention : elle est l'essence même de l'énergie. Accorder son attention signifie consacrer toute son intelligence, son cœur, son énergie physique, prendre conscience, regarder en face cette habitude particulière ; vous vous apercevrez alors qu'elle n'a pas de prise - elle disparaît instantanément. » Krisnamurti
- Il est indispensable de comprendre que nous ne pouvons pas lutter avec les armes du mental contre la peur. Le mental est dans la peur, coincé dans le cercle dont il faudrait justement sortir. Voir l'impuissance du mental à résoudre ce qu'il a lui-même engendré. Voir fait apparaître qu'il n'y a pas de solution dans la fuite.. dans le combat.. dans l'inhibition. Aucune solution dans une quelconque réaction. Pas de solution du tout. Il n'y a pas de solution, il n'y aura jamais de remède car la peur n'a pas de fondement, pas de réalité. Elle n'est connaissable que par ses effets, bien réels ceux-là..
- La peur dévoile l'étendue de nos conditionnements, elle dévoile ce qui est resserré, noué, occulté en nous. En cherchant à l'éluder, nous ne faisons qu'encourager un processus né de l'illusion.

Hommage à la peur
Hélène Naudy

- La peur, l'enfant est née avec. Son corps imprégné. La peur. Terrée là, dans mon ventre, se réveillant au moindre oubli de moi-même...
- Des angoisses insoutenables, à ne plus savoir où je pouvais me poser, aucun endroit extérieur ou intérieur où je sentais un soupçon de paix... cette peur monstrueuse, gigantesque. Un titan.
- Plus la peur était grande, plus le mental se cramponnait. J'étais dans une impasse, bloquée par mon désir d'en finir avec cette peur... Par ce désir d'en finir, je refusais cette peur.
- Je marchai dans le parc d'à côté. C'était l'automne, je m'en souviens. Je regardai les arbres, l'herbe.. ça se rappela à moi ; ressentir.
- Être avec ce «Je ne sais pas» sans surimposer une idée qui le masquerait : se familiariser avec lui, sans désir de faire disparaître cette peur.. sans surimposer, sans surimposer. C'est bien mon refus qui me coupe de cette peur.
- «Je ne sais pas» est l'ouverture à la disponibilité. Je le sentais là, sur le vif.
- Le peur revint, immédiate, brutale.. je ne dialoguai pas, je n'essayai pas de comprendre, j'écoutais la peur... Sa vibration, vidée de toute idée mentale. La laisser se manifester, sans résister. Dans le ventre, la tête, les yeux, ça se propageait dans le corps, ça séparait le cerveau droit du cerveau gauche, ça séparait les cellules les unes des autres qui s'entrechoquaient et conditionnaient le mouvement de panique. Une pensée vint, fulgurante : « La peur désunit ». Je devins regard, sans centre, sans lieu qui désire mémoriser la saveur de ce surgissement. Je devins perception, disponibilité, abandon..
- Soudain je vis : il n'y a plus de séparation entre moi et la peur. Il n'y a plus de séparation parce qu'il n'y a plus de refus. La peur s'est dissoute. Je, ne faisait rien. « Je »? Il n'y a personne. Et pourtant, et si totalement présente. Seulement une paix immense et silencieuse. La vie même, là. La vie est. Je suis.

L'amour ou la peur ?
Myriam Lebrun

- Pour aimer il faut être libre. Et pour être libre, il ne faut pas avoir peur.
- Toutes les expériences que j'ai vécues m'ont amenée à réaliser qu'il n'y a rien à chercher, à atteindre, à purifier, à obtenir, à faire, à mériter, à devenir... Pour obtenir QUOI ?
- Nous somme dans l'ici-maintenant, tandis que le mental est dans le futur, et cela crée un hiatus chargé d'anxiété.
- C'est le travail le plus important : sans cesse se ramener au présent, à la paix de la présence à soi... La peur est lié au futur, les regrets et les culpabilités au passé. La paix, l'amour sont liés au présent.
- La réalité peut causer tout au plus de la douleur mais jamais de la souffrance. Celle-ci est issue du mental confus.
- Toute peur cache en réalité un désir, qui recouvre lui-même un besoin plus profond fondamental.
- La peur et ses corollaires : la haine, la culpabilité, la honte, etc sont des poisons de l'âme qui provoquent malaises et maladies, car, chez l'homme, toute réalité de l'âme se traduira tôt ou tard par une réalité du corps. De même la peur sous toutes ses formes... à l'intérieur de soi, amènent des épreuves dans la vie se manifestant à l'extérieur : perte d'êtres chers, faillites, ruptures, accidents corporels, licenciements... Cela est compréhensible quand on sait que la cause de tout ce qui arrive à l'homme doit être recherchée exclusivement en lui-même. L'être attire à lui, de l'extérieur, ce qu'il est à l'intérieur (loi d'attraction). Apprendre à quitter le cercle vicieux (malheureux) de la peur pour entrer dans le cercle vertueux (heureux) de l'amour est donc une démarche indispensable à notre bien-être à long terme.
- Nous passons notre vie à croire les histoires que nous avons créées en cherchant les preuves de leur véracité, en trouvant les "raisons" qui sous-tendent notre souffrance, tout en cherchant à nous en échapper.
- Lorsque je me suis mise à douter de mes concepts, idées, opinions, à mettre en cause les traditions, les philosophies, idéologies, à questionner mes désirs et mes peurs, j'ai pu cesser de douter de ma nature profonde et m'ouvrir à la réalité du monde tel qu'il est et non comme je voudrais qu'il soit.
- Le Jeu de la Vie consiste à se rencontrer, encore et encore, à l'intérieur de soi, dans le cadre de situations données, qui ne sont que le reflet de notre monde intérieur projeté à l'extérieur.
- Ce mirage appelé communément l'ego ou l'illusion de soi, nous fait croire que nous sommes des entités séparés et nous fait nous agiter dans des rôles divers pour être reconnu, aimé, respecté... Une quête effrénée qui nous remet sans cesse à la case départ de... rien. Pour repartir de plus belle afin de "gagner" : le bonheur, le succès, l'argent, la santé, le paradis, l'illumination... nous éloignant sans cesse de l'éveil à Ce Qui Est en recréant systématiquement l'anxiété de la quête.
- Aucune technique, aucun maître ne peut nous installer dans notre vraie nature. Le Travail intérieur consiste simplement à "dé-faire" toutes les constructions mentales qui nous séparent de notre essence.
- Le cercle vicieux de la peur dans lequel nous tournons tous
(en 7 points essentiels). La porte d'entrée est le manque d'amour, sensation plus que réalité, qui advient souvent dans l'enfance, lié au sentiment de séparation et à la découverte de l'amour conditionnel des parents. La perception d'une non reconnaissance, non acceptation, non appréciation... vont façonner l'enfant puis l'adulte en provocant une blessure d'âme intolérable qui s'exprime souvent sous forme de syndrome : d'abandon, de rejet, d'injustice... Cette blessure originelle provoque un profond ressentiment, plus ou moins conscient vis-à-vis des parents. Le plus souvent refoulé parce que condamné par la société, ce sentiment se tournera vers l'intérieur sous forme d'auto-destruction ou vers l'extérieur sous forme de jugements, critiques... Insidieusement, les croyances du style « je suis mauvais si je suis en colère » génère une forme de culpabilité ; attitude mentale fort répandue, une fuite et une résistance au changement qui ronge l'âme jusqu'à la dépression, si actuelle dans nos sociétés, en renforçant le système de croyances négatives et l'anxiété car « qui dit coupable dit châtiment ». Cette forme de peur, viscéralement inscrite est si courante et indécelable qu'elle crée un état de tension interne dont le sujet cherchera à mettre un terme par l'auto-punition, cause de nouvelles souffrances - morales, psychiques - entraînant une dévalorisation de soi. Non estime de soi, négation de soi glissent vers le désamour de soi et cette sensation éprouvante de manque d'amour. La boucle est bouclée.
- Le cercle vertueux de l'amour
(en 7 points essentiels - antidote au cercle vicieux de la peur). La tendance habituelle est de fuir, de bloquer ou de lutter contre les sensations désagréables que nous ressentons face à certaines situations.. Nous résistons à la réalité de ce qui est, en voulant mentalement la changer, imposant nos conditions à la Vie elle-même, source de stress inépuisable... L'alternative à consisté, pour moi, à accueillir pleinement et sans condition, la sensation, l'émotion, la situation et d'en prendre la mesure en l'observant puis en l'investiguant. Pour transformer la peur en amour, j'ai dû apprendre à l'accueillir, la reconnaître et l'accepter. Par le regard intérieur, la réalité est vue sous un angle nouveau qui permet une réalisation (compréhension) des phénomènes, des situations, et de ce qu'ils provoquent dans notre vie. Vivre et exprimer les émotions qui apparaissent dans ce corps sans m'y complaire ou m'y morfondre m'ouvre à la compassion qui développe naturellement un foi nouvelle dans une capacité de régénération. La conscience en éveil permet d'avoir moins peur d'avoir peur et j'ai pu m'ouvrir à une attitude nouvelle : la présence à Ce Qui Est. L'énergie peut circuler de plus en plus librement au fur et à mesure de la transmutation et l'Amour se fait communication bien-veillante, action juste, créativité, harmonie.. Un espace qui me ramène à l'éternelle essence de mon être « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l'univers et les dieux ».
- Travailler à discerner le vrai (la réalité) du faux (la croyance par rapport à la réalité) ramène la paix du mental qui se met au service du cœur, du sentiment, de l'âme.
- Ce n'est pas la peur elle-même mais la peur de la peur qui cause des dommages, la fuite de la peur qui empêche de lui faire face pour l'observer. La peur n'a pas à être vaincue, ni surmontée mais à être transmutée et intégrée en tant qu'énergie. Celle du plomb que se transformerait alchimiquement en or qu'est la paix et l'amour.
- Il y a une seule énergie, l'Amour (qu'on l'appelle Amour inconditionnel, Conscience Infinie, Énergie Absolue, le Tout... ou Dieu) lorsque la peur est transmutée.. (Uni vers - Vers Un).
- Dans la quiétude où me laisse l'investigation des phénomènes, des pensées et des peurs qui surgissent, se fait jour une attitude d'écoute, d'accueil, d'observation et d'acceptation qui n'a rien d'une résignation ni d'une soumission.
Sans histoire à y appliquer, sans scénario créé, sans imagination pour y répondre ou réagir, se révèle alors la présence. Dans cet espace est l'absence de peur, de jugement, de croyance. Dans ce vide, je découvre la Paix, l'Impersonnel, l'Intemporel. Dans cette tranquillité, je n'ai plus de besoin de chercher, de faire, d'atteindre, de devenir. Rien. Liberté, Légèreté, Joie. Juste Ce Qui Est.
Cette rencontre ultime se fait sans bruit, sans 'effets spéciaux' et se poursuit dans le quotidien de ma vie, dans cette réalisation et la Présence qui prend son espace et m'installe peu à peu dans l'Unicité.
- « La peur de la mort est le dernier obstacle cachant la peur de l'amour. L'esprit regarde le rien et l'appelle "quelque chose", pour se garder de percevoir ce qu'il est lui-même. Chaque peur est la peur de l'amour, puisque découvrir la vérité de toute chose, c'est découvrir qu'il n'y a personne, pas de "faiseur", pas de moi pour créer la souffrance, ou pour s'identifier à quoi que ce soit. Sans rien de tout ça, il n'y a plus que l'amour.   Si vous voyez vraiment quel miracle le travail intérieur est pour vous, vous finirez par vous réjouir du pire qui puisse arriver, parce que vous ne trouverez plus un seul problème qui ne puisse être résolu de l'intérieur. Le mystère, c'est d'avoir jamais pu penser qu'il y avait un problème - jamais. C'est le paradis retrouvé. » Byron Katie

La conscience et la peur
René Fouéré

- Plus je m'enfonce dans mon moi et plus tout ce qu'il exclut, c'est-à-dire le non-moi, devient effrayant. En d'autres termes, plus je m'affirme, plus je m'isole, et plus je prends peur.
- La peur, c'est l'élément de notre psychologie qui nous échappe le plus, qui est le plus désespérément refoulé. Toutes les activités individuelles et sociales ont été organisées de manière à la recouvrir, à l'apaiser. Si la peur n'est pas toujours active, consciente, dans l'individu, il la contient néanmoins en permanence à l'état potentiel. La peur est là, qu'il la ressente ou non. Ses racines sont là, qui ne demandent que des circonstances propices pour s'épanouir.
- L'espèce de contentement que nous éprouvons en retrouvant les choses qui nous sont familières est comme la réponse apaisante à un angoisse secrète, l'angoisse que l'univers, cette présence pour nous monstrueuse, ne vienne soudainement à bouger. Si donc nous observions plus attentivement notre vie, nous verrions que, nous vivons sans cesse dans l'ombre d'une peur insidieuse et informulée qui emprisonne imperceptiblement toutes nos démarches et imprime à nos gestes les plus assurés un tremblement qui nous échappe à nous-mêmes; nous verrions qu'un halo d'épouvante auréole presque invisiblement toutes nos pensées et tous nos actes.
- La peur fondamentale donne naissance à la hantise de la sécurité. Identifié à ce moi fragile, dérisoire, la conscience individuelle tremble pour son destin. Toutes ses démarches sont une poursuite incessante des moyens par lesquels elle va pouvoir protéger cet édifice microscopique et menacé. Sa réaction naturelle va être d'essayer de contrôler le non-moi, le milieu, les circonstances ; de se subordonner les choses même qu'il redoute, de les faire passer dans le camp menacé. Ainsi donc, la peur fondamentale prend la forme d'une affirmation conquérante, d'une volonté possessive. Elle va se muer en un pseudo-courage, qui n'est que le revers, le masque d'une peur cachée.
- À mesure que l'individu s'absorbe dans la préparation de ses offensives en direction du milieu, dans ses intrigues cupides ; à m
esure qu'il se passionne pour les péripéties de sa bataille d'agrandissement, il perd graduellement conscience de la peur profonde qui est à l'origine de son entreprise d'invasion et de subordination des « territoires » du non-moi. Sous un réseau compliqué d'activités superficielles, il se dissimule à lui-même ses états profonds. Plus exactement, de tels états deviennent «profond» parce que ce processus de dissimulation est mis en œuvre.
- En s'étourdissant de sa propre agitation possessive, il perd conscience peu à peu de son effroi initial, il parvient à l'oubli de ses contenus profonds. Sa frénésie à s'affirmer et à s'étendre exprime sa volonté de s'ignorer.

Réintégration
Eric Baret

- Notre premier instinct est de dire non à ce qui met en question nos références personnelles.
- La pensée intentionnelle jaillit de la peur de ne rien être. Toute notre vie est accumulation de concepts, de sécurisations. Le besoin de savoir surgit pour fuir la réalité : notre non-existence. Cette prise de conscience est écoute et libération de tout ce qui est jugé. Présence à la situation et à son refus de la situation. Dans un moment sans savoir, la pensée est élastique, non réactive et participe à la vie. C'est une pensée qui remercie, sans demande ni exigence. Sinon la pensée découle de la peur et inexorablement nous y ramène.
- Peur de quoi ? Peur de réaliser que vous n'êtes rien, que vous n'avez jamais été. Que ce que vous êtes profondément n'est pas un objet, une perception. Que vous ne pouvez rien vous approprier. Quand vous comprenez que vous n'êtes pas une entité personnelle, reste l'admiration. Vous ouvrez les yeux et vous dites merci. Vous ne connaîtrez jamais rien d'autre que l'activité sensorielle. Par peur on a inventé un monde normalisé. Il n'y a rien de normal. Tout est extraordinaire.
- Quelle est la raison d'être de cette peur ? Les situations, les événements ne sont que l'activité de nos propres sens. Cette peur n'a aucune raison d'être, sauf lorsqu'on se prend pour une personnalité. La peur de ne rien être est en même temps la porte pour l'être ; tant que l'on n'écoute pas cette peur primordiale, toutes les autres auxquelles on fait face sont des peurs subalternes. Tôt ou tard, on doit la libérer de toute objectivation et la laisser s'imposer dans toute sa folie, sa violence. Ce passage est indispensable. Petit à petit on réalise que l'on dit constamment non à cette peur en la couvrant de concepts de justifications ou de condamnations. Lorsqu'on ne met plus l'accent sur l'événement apparent, reste une peur panique essentielle. Pour la ressentir, il faut l'appréhender libre de cause. Quand vous ressentez cela, la peur peut se révéler. Tant qu'on la croit liée à une situation précise, elle est ajournée.
- La mort de la personnalité est la vie. Généralement le lâcher prise se produit d'abord dans le rêve, car là se trouve cette liberté de vivre la situation sans restriction. Puis cela s'exprime tôt ou tard dans l'état de veille.
- De quoi avons-nous besoin ? Nous n'avons besoin de rien. Pressentir le non-besoin, permet d'écouter la vie, de sentir l'environnement. Quand on a compris qu'il n'y a rien à faire pour soi-même, que l'on ne demande plus rien, on ne quitte plus l'autonomie. Ainsi, on peut aider l'environnement. Sans demande, la relation devient facile. Là se trouve la sécurité que l'on a cherchée dans la demande.
- La plupart des gens ne sentent pas la peur. Dès qu'ils la pressentent, ils décident de se marier, de divorcer, de vendre ceci, d'acheter cela, de changer de religion, de tradition... Les goûts, les désirs, le besoin de changer, viennent de cette peur. Celui qui sent la peur sans immédiatement tenter de la compenser a dépassé cette fuite.
- Au réveil, quand la peur est présente, au lieu d'essayer de vous en débarrasser, laissez-là venir vivante, active. Cette sensation n'est pas celle de la peur, mais de la défense vis-à-vis de la peur. C'est une masse de tension, un mouvement qu'on va laisser vivre. La peur est en soi, on n'est pas la peur. On la sent dans les yeux, le front, les joues, les dents, la gorge, le plexus, la poitrine, le ventre, les reins, les cuisses, etc. On laisse cette sensation, que l'on ne nomme plus, être ce qu'elle est, c'est-à-dire, chaude, froide, sèche humide, gluant, en mouvement, immobile, obscure, claire, lourde, légère, etc. On écoute la panoplie sensorielle s'exprimer sans limite. Vous n'avez rien à faire, vous restez tranquille et vous assistez. C'est le début d'un voyage. Les sensations vont devenir de plus en plus présentes. C'est une exploration plus riche que d'aller sur la lune. Vous allez découvrir le clin œil de la vie : plus vous allez sentir la peur, moins vous allez avoir peur. Parce que quand on dit : «J'ai peur», on ne sent pas la peur, on est dans une image qui empêche de la sentir. Mais, dès que l'on accueille la peur, on va très vite se découvrir dans un espace sans peur où la sensation de panique va pouvoir grandir, s'étaler, sans jamais avoir peur. Cette peur va dévorer toute la structure. Une tension que se dilate n'est pas une tension. Elle se réintègre dans le mouvement naturel de l'énergie. Il suffit qu'elle puisse à nouveau vivre sa fluidité. La peur était uniquement une tension séparée de l'ensemble. La nature de la peur est la non-peur. En soi, il n'y a pas d'énergie de peur, l'énergie est neutre, elle s'est fixée dans une région, comme peur. Votre non-faire va permettre cet extraordinaire accomplissement. - - Cependant, si vous essayez d'enlever la peur par une technique, de la confronter, la stimuler, la traverser, vous aurez toujours peur. Vous pourrez faire des choses extraordinaires, impressionnantes, magnifiques, courageuses, et à six heures du soir, dans votre chambre, vous aurez peur.
- La peur est à respecter, à écouter, à aimer, à laisser vivre et à laisser mourir. Celui qui veut l'affronter vivra toujours avec elle. Il n'aura plus peur de ceci, mais il aura peur d'autre choses. Le légionnaire n'a plus peur d'un couteau, d'une grenade, mais il a peur que sa femme le trompe. L'entraînement n'enlève pas la peur, mais déplace seulement sa localisation.
- La vraie folie est d'espérer être sans peur, parce que la personne n'est que peur. Sur le plan de l'ouverture, de la tranquillité, tout ce que la personne considère comme sécurité, sagesse, richesse est folie. L'écoute met fin à cet imaginaire. La folie est l'attente et l'espoir. La vraie vie est la mort.
- Tous les soirs, quelle qu'ait été l'intensité de la pensée, vous quittez l'image de votre corps, vos vêtements, vos pensées, votre journée, vous laissez mourir ces oripeaux. C'est la chose la plus facile. Rien n'est plus aisé que de dormir. Cela prouve qu'il n'y a rien à accomplir dans la vie, seulement dormir et laissez mourir ce que l'on n'est pas. Tous les soirs, cela se fait naturellement.. il suffit de laisser se dissoudre le corps, la pensée, l'affect..
- Abandonnez la prétention à être quoi que ce soit, a avoir quoi que ce soit, à avoir un passé, un futur. Quand vous restez dans cet espace complètement non meublé, non pensé, la beauté de la vie, d'un objet, d'un paysage, d'une peur apparaît. Dans cette ouverture, tout est beauté. Dans cette disponibilité, la beauté de la beauté et la beauté de la laideur deviennent évidentes. Là est la créativité. Cela se fait organiquement. Vous ne pouvez rien faire... Donc la vie est facile. Vous êtes condamné à être tranquille.
- Votre mariage est unité avec ce qui se présente dans l'instant. C'est l'ego, la peur qui refuse de se marier, qui veut rester autonome, différent, original. Si vous ne revendiquez rien, que vous êtes un avec chaque perception, alors le mariage a lieu à chaque instant. L'intimité avec une personne, un arbre, un pays est éminemment profonde. Le mariage, expression d'une intimité, d'une évidence, sans attente, sans demande, sans rien chercher, peut avoir une place fonctionnelle. Tout ce qui stabilise, étoffe, sécurise est une forme de mondanité. Elle a sa place, mais n'a rien de sacré. La tranquillité, l'écoute sont sacrées. Dans un moment de tranquillité, on n'est ni marié, ni célibataire.
- On peut s'adapter au monde oriental ou occidental, à l'église syrienne ou orthodoxe, à l'hindouisme, à l'islam si nécessaire, mais on ne se nourrit pas de ces pensées codifiées. On appartient seulement à ce qui se présente dans l'instant. C'est le seul pays.
- Rien à construire mais tout à laisser vivre et mourir. Votre propre mort est votre véritable mariage. Laissez mourir tout ce que vous n'êtes pas est votre noce essentielle à laquelle vous n'êtes pas invité.

 
Autres courts extraits
Face à la peur   
- Les innombrables "petites peurs" qui nous traversent au cours d'une journée nous parlent de nos liens, de nos espoirs, de nos désirs. Savons-nous les écouter, les regarder sans jugement, sans l'envie ou l'intention de les banaliser, de les fuir ou de les ignorer ?
- La connaissance de nous-mêmes passe par une découverte quotidienne, vigilante et ouverte de ces craintes et appréhensions qui, lorsqu'elles sont vues, se dissolvent avec le rêve d'être une "personne
" ou un "moi" unique. Un "moi", ou la personne que nous croyons être, n'est que peur de perdre ou de se perdre, d'abandonner ou d'être abandonné. Puissions-nous apprendre à le reconnaître pour libérer les énergies dont nos peurs se nourrissent !

L'au-delà de la peur   José Le Roy
- Toutes les peurs se ramène en dernière analyse à celle de la mort. Celui qui ne craint plus la mort ne craint plus rien. Pour faire mourir la peur de la mort, il faut mourir avant de mourir : c'est-à-dire voir notre absence totale ici et maintenant. Alors nous renaissons dans la paix et la sécurité absolue.
- Je ne suis Rien et je suis Tout. Il n'y a plus d'extérieur et d'intérieur, plus d'altérité effrayante mais une unité enivrante. Plus de dualité. Ce Rien conscient et invulnérable contient en lui le monde ; tout jaillit Ici au centre de moi. Personne ne regarde le monde ; plus personne pour avoir peur. Nous sommes grand ouverts, éclatés.

L'éradication de l'arbre de la peur    Serge Pastor
- L'ego... ce disque pré-formaté qui te parle, ce langage parlé qui te manipule, t'oriente dans tes choix, t'impose ses peurs, ses croyances, qui te pense, qui te dicte ses volontés, qui te dit ce que tu dois on de pas faire, qui ne te consulte pas, qui agit de sa propre autorité. Tu es tel pinocchio, un pantin de bois, sans vie mais existant, dont les fils sont tenus par les mains de l'ego.
- Tout effort éloigne de l'être et renforce les chaînes de l'ego. Écoute la peur ! Elle te confie ses secrets et contient les modalités de sa propre éradication.
- Quand la peur te traverse sans t'habiter et que le regard est présent, tu es joie.
 
Quelques pensées
- « Laissez fleurir. Laissez la jalousie fleurir ! Regardez là comme si elle était un bijou dans votre main. » Krisnamurti
- "Sommes-nous prêts à sentir l'agitation causée par la peur ? Maintenant ! Donnons-lui l'espace pour se déployer. Laissons-la dire ce qu'elle a à dire. Le bruit de l'avion, le souffle d'une douce brise sur la peau sont aussi là. Les oiseaux chantent. La respiration est là... Pas de séparation." Toni Packer

- « Il n'y a pas, à proprement parler, de personnes éveillées, il y a seulement une activité éveillée. » Maître Suzuki