Textes
d'auteurs (2008) | |
Quel
est le sens de l'existence ? 3e Millénaire, Automne 2002, No 65 NB: Des extraits d'articles de la revue, parfois légèrement adaptés. | |
Le
principe de la Maya et la conscience Robert Powell | -
Que suis-je réellement ? Suis-je ce corps, suis-je ce mental ?
Ou ce que je suis est quelque chose d'impossible à exprimer avec les mots ?
La réponse est : « "je" ne peux être
pensé, car ce que je suis est totalement "différent" de
ce qui peut être saisi par un concept, par le langage ».
Étant incapable de formuler ce que je suis, je ne peux que rester silencieux.
Et dans ce silence, je peux être Cela, ce que je suis réellement. - Nous sommes identifiés habituellement avec notre corps et avec un nom, et nous ne soupçonnons pas que nous ne sommes jamais conscients... L'identification se produit à cause de notre éducation, de notre conditionnement, de notre manque d'attention et d'absence de méditation au sens véritable d'étude de soi. Nous avons une connaissance superficielle de notre corps, et une expérience superficielle du mental : nous en tirons alors la conclusion que nous sommes cet ensemble d'opinions, de mémoires et de concepts. - Si le soi et le monde ne font qu'un, alors il n'y a plus de séparation entre deux individus. De même, la séparation entre la vie et la mort disparaît.. - Le mental refuse de regarder en lui, car ce serait une menace mortelle pour sa survie, une menace d'auto-dissolution. - Une fois que l'on est identifié avec le corps, la survie devient également un problème - un problème psychologique. Mais si vous n'êtes pas identifié, il n'y a plus de problème psychologique mais seulement un problème technique, factuel : comment trouver de la nourriture, des habits, un logement, comme être au chaud, et cela reste sur ce niveau sans créer de désordre dans le mental. Vous voulez vivre dans une maison, mais cela vous importe peu si elle vaut un million d'euros ou pas. |
Sens
et raisons de l'existence 3e Millénaire |
- La personne que "je" crois être ne peut se libérer d'elle-même. - Le sens de l'existence, aussi indéfinissable soit-il, nous éclaire toujours accompagné de joie ; tandis que l'absurde de l'existence s'accompagne d'anxiété et d'angoisse. Le sens de la vie vibre avec la résonance harmonieuse du cur, de la sensibilité et de la raison... - Nous avons de multiples raisons d'exister, qui durent un temps, quelques heures, quelques jours ou quelques années. Mais le moment le plus crucial, est celui où nous perdons, un instant, toutes nos bonnes raisons s'exister. L'angoisse existentielle est alors à fleur de peau... À ce moment-là, pour celui qui est passé par toutes les désillusions de l'existence conditionnée, il n'y a plus d'échappatoire crédible, il n'y a plus d'espérance ou de croyance particulière ; l'angoisse existentielle, cette mélancolie basique, fond avec le sujet lui-même : une prière sans objet émerge avec l'intelligence du cur. - L'Amour est la substance d'un mode de Connaissance inimaginable et insaisissable par notre faculté de représentation. Quand "je" ne sais plus comment faire, le cur commence à entendre, à devenir l'organe spirituel d'une nouvelle intelligence qui possède, de manière intrinsèque, le pouvoir de voir qui est à la fois aimer, sentir et penser. |
Que signifie "être
dans le monde" mais pas "du monde" ? Entretien entre Andrew Cohen et Eckhart Tolle | -
Un effort continu est mené pour atteindre la réalisation dans le
temps. Les gens comptent trouver le salut dans le futur, mais le futur n'arrive
jamais... Les réponses ne peuvent être trouvées au dehors,
dans une réalisation matérialiste, ni dans le temps. - J'étais très proche du suicide lorsque quelque chose de nouveau est arrivé - la mort du sentiment de soi, vivant au travers d'identifications à mon histoire, aux choses autour de moi, au monde. La perception intense d'un calme profond, d'être en vie, d'être, est survenu à ce moment. Je l'ai appelé plus tard "Présence". J'ai réalisé, qu'au-delà des mots, Cela est qui je suis. Cet état profond de calme, présent de manière vibratoire, était qui je suis. - Des années plus tard, j'ai appelé cet état de calme, "pure conscience", et tout le reste "conscience conditionnée".... Être perdu dans le conditionné semble nécessaire aux humains... il semble qu'être perdu dans le monde, absorbé par le mental, qui est la conscience conditionné, fasse partie de leur chemin. - Et grâce à la souffrance ressentie quand nous sommes perdus, on découvre que l'inconditionné est soi-même. Nous avons besoin du monde pour transcender le monde... - La signification du monde est pour vous, au bout du compte, de vous y perdre. Sa signification est pour vous de souffrir, de créer la souffrance semblant nécessaire à ce que survienne l'éveil. - Vous entendez que vous n'avez plus besoin de temps, ni de souffrir. - New York et Los Angeles... Dans la rue, les gens s'agitaient dans tous les sens, courant presque. Chacun semblait être dans un état de tension nerveuse, d'anxiété. Ceci est de la souffrance, réellement, mais elle n'est pas reconnue comme telle... ils couraient tous vers le futur. C'est une course dans le temps : pas maintenant - plus tard. - Même quand je m'intéresse aux gens ou que je marche dans la rue, en faisant des choses ordinaires, je perçois le monde comme des vagues sur la surface de l'Être. Derrière le monde des perceptions sensorielles et le monde de l'activité mentale, se trouve l'immensité de l'Être. Il y a un immense espace, un immense état de calme et la petite activité des vagues à la surface n'en est pas séparée... - Il n'y a pas de séparation entre l'Être et le monde manifesté, entre le manifesté et le non-manifesté. Mais le non manifesté est beaucoup plus vaste, plus profond et plus grand que ce qui se produit dans le monde manifesté. - C'est l'état de conflit continuel auquel est condamnée la conscience non-éveillée - être tiraillée continuellement entre le désir et la peur. C'est un sort terrible. - Si vous percevez une fleur, un arbre, dans un état de grande attention et de calme intérieur, libre du passé et du futur, alors dans cet instant, le non-manifesté est déjà présent. - ...Les qualités précieuses et intangibles que nos appelons amour, joie et paix font toutes 'Un' avec le non-manifesté. Elles émergent de cela. Un être humain qui est relié à cela et qui agit et interagit ensuite, devient un bienfait pour la planète, tandis que l'homme non-éveillé est très lourd pour la planète. - C'est seulement quand il y a un abandon complet au maintenant, à ce qui est, que la libération est possible. Je ne pense pas qu'une pratique vous mènera à un abandon complet. C'est l'état d'abandon - un "oui" total à ce qui est... une ouverture totale à ce qui surgit dans l'instant. L'état habituel de la conscience est d'y résister, de le fuir, de le nier, de ne pas le regarder. - C'est accueillir cet instant, l'embrasser, et c'est un état d'abandon. C'est réellement tout ce qui est nécessaire. - Là où vous êtes est le lieu idéal pour abandonner. Quelle que soit la situation dans laquelle vous vous trouvez, vous pouvez dire "oui" à ce qui est, et c'est le point de départ de toute action ultérieure. - "Aimez votre prochain comme vous-même" signifie que votre prochain est vous-même, et cette reconnaissance de l'Unité est Amour. |
De
l'interdépendance Lama Denys Teundroup | -
« Il n'y a pas de phénomène que ne soit interdépendant.
Aussi, il n'y a pas de phénomène qui ne soit vide. »
Nagarjuana - Le Dharma nous enseigne que tout est interdépendant : ce que nous sommes et notre monde, tout ce qui existe et tout ce qui est connu. Il n'est rien, ni aucune expérience ou connaissance, qui ne soit dépendant de quelque chose d'autre ! De plus, ce que nous sommes en tant qu'individu est un ensemble d'éléments et d'interactions... La notion d'interdépendance ainsi entendue va d'ailleurs de pair avec celle d'impermanence. - L'entraînement à la méditation, fait à partir ce ce que nous sommes - corps, pensées, émotions, esprit, dans les situations du quotidien -, est fondé sur la relation au présent. Il développe l'attention qui est une qualité de présence vigilante à l'instant, et la conscience dégagée : un état d'esprit ouvert et disponible. Les qualités de présence, d'attention et d'ouverture développées par la méditation, sont en parfaite adéquation avec une vie active contemporaine ; celui qui est capable d'avoir la précision d'attention et l'ouverture d'une conscience dégagée, dans toutes les situations de sa vie, aura pour les traiter intelligence et douceur, sagesse, non-agressivité et amour. |
Vimala et sa perspective
de vie Traduit par Pascal Hanriot | -
La vie est un phénomène auto-généré, auto-contrôlé,
auto-régulé. Il n'y a pas de créateur ou de dieu personnel
qui aurait créé le monde et serait resté en dehors de lui. - La vie est un phénomène infini et éternel qui est essentiellement intelligent et dont l'intelligence est incluse aussi bien dans un brin d'herbe que dans un éléphant ou un être humain. - Ce que vous appelez la vie quotidienne est la seule occasion de vivre qui existe. Il n'y a pas d'autre vie en dehors du "maintenant" et de "l'ici", pas de vie en dehors du présent. Ce que vous appelez le maintenant et le présent est la seule infinité ou éternité avec laquelle vous pouvez entrer en relation. L'éternité et l'infinité ne sont pas des abstractions, ce ne sont pas des idées, elles sont le contenu de la Réalité. - Je dois vivre dans ma vie quotidienne avec mon corps. Nous l'appelons "mon corps", mais il est en fait une expression de la vie cosmique. Ce que nous appelons "notre corps", c'est du cosmos condensé. - À moins que vous n'aimiez la vie, à moins que vous n'aimiez ce corps splendide que vous avez, vous n'observerez jamais et n'arriverez jamais à comprendre ses besoins. Ce que l'esprit décide, ce peut être une volonté artificiellement stimulée et pas un réel besoin physique. Afin de comprendre, je dois observer le corps et découvrir comment il répond aux sons, quelle sorte de nourriture lui convient, la fréquence des repas, la qualité, la quantité, de combien de temps de sommeil il a besoin. Tout cela doit être découvert et il est possible à chaque être humain de le découvrir. L'inconnu doit être découvert et alors seulement qu'il peut être compris. Si vous comptez seulement sur le connu, sur la connaissance, vous ferez des répétitions mécaniques, vous suivrez quelque tradition, quelque coutume, quelque dogme et alors il n'y aura pas de liberté intérieure en relation avec le régime alimentaire, l'exercice, le sommeil, l'impulsion sexuelle. Mais s'il y a une découverte personnelle, alors vivre devient riche en signification. - Dans une situation familiale ou dans le cadre d'une organisation, vous devez coopérer avec ce que vous pensez juste, authentique et approprié, mais vous devez avoir le courage de ne pas coopérer avec ce que vous percevez et comprenez comme étant inapproprié, faux et injuste. Exercez le pouvoir d'ignorer. La liberté exigera de vous son prix. - Si je suis attaché à la Vérité que j'ai comprise, alors je la vis en paix, sans faire de publicité pour elle, sans en faire une affaire, sans en parler. Je la vis paisiblement, de façon digne, dans la noblesse de ma dignité intérieure, de mon intégrité et de ma liberté. Je vis ma compréhension et en paie le prix en ce qui concerne les récompenses sociales. - La clarté de la compréhension est le rayon de soleil de la conscience intérieure et vivre la vérité que vous comprenez vous procure un sentiment de plénitude qu'aucun honneur social ne peut jamais vous apporter... Je pense que ceux qui vivent leur compréhension connaissent l'extase de cette liberté intérieure, la paix et la satisfaction de l'intégrité... On peut vivre en société et cependant ne pas en faire partie. - La vie est un mystère, elle n'est pas connaissable dans sa totalité. Certaines parties seulement du manifesté, de visible, du sensoriel et du matériel peuvent être comprises à l'aide de la connaissance, mais pas la totalité. - Il y a une interrelation organique entre la terre, l'eau, le feu, les cieux, le système solaire, les planètes. Dans cette interrelation organique, vous partagez votre vie avec l'autre et vous êtes enrichi par ce partage. - La vie toute entière est divine... C'est une danse d'émergence et de fusion, de manifestation et de dissolution, c'est une danse d'une multitude d'énergies qui n'a ni début ni fin. - La vie humaine est une occasion de manifester l'harmonie, l'ordre et l'intelligence que nous observons autour de nous dans la nature cosmique. - Nous devons nous frayer un chemin à travers le chaos, les effusions de sang et les combats honteux qui se poursuivent. Cela ne peut pas être évité, c'est l'effet cumulatif de notre obsession de l'abondance matérielle, du désir de domination des individus ou des nations.. - Un engagement de la race humaine à pratiquer la mutualité et la réciprocité plutôt que les identifications et les identités exclusives. - .. souffrir aujourd'hui pour construire l'avenir. - Une partie de cette compréhension de la Vie peut être atteinte au niveau sensoriel, un autre partie peut être connue au niveau intellectuel et le reste est ressenti quand vous abandonnez tout effort, quand vous lâchez prise sur le connu, sur le mouvement mental, et que vous vous relaxez dans un état sacré de non-action, de non-connaissance, de non-expérience. Ce phénomène multidimensionnel de Vie ainsi que les possibilités multidimensionnelles d'entrer en relation avec lui sont une réelle bénédiction. Puissions-nous avoir le désir ardent d'utiliser cette occasion à son potentiel maximum ! |
La
mort Eric Barret | -
La mort, c'est une question légère. On vit exactement comme on meurt
et on meurt comme on vit. Si on vit dans la peur, on meurt dans la peur. Si on
vit de manière disponible, on meurt de même. Oubliez la mort et donnez-vous
clairement à la vie. Quand vous avez la chance de ressentir la peur, dites
merci. Si vous l'éprouvez maintenant, vous n'aurez pas à la subir
plus tard sur votre lit de mort. Laissez-la vous parler sensoriellement. Vous
n'avez pas peur, vous sentez la peur. Elle va petit à petit se vider. Quand
il vous arrive d'avoir peur, si vous tentez par certaines techniques de la minimiser,
vous l'enfouissez un peu plus chaque fois et elle vous rejoindra au moment de
la mort. |
« L'horreur
de la situation » G. I. Gurdjieff |
- Ces milliers de petites peurs..la nature les admet comme des choses inoffensives
pour notre vie, puisqu'elles sont nécessaires à la production des
émotions, des joies et des malheurs qui composent notre existence. De là
surgissent un grand nombre de soucis, d'amertumes, d'efforts, une quantité
d'amour propre et de vanité qui obligent un être humain à
agir, à aller jusqu'au bout ; le désenchantement et l'enchantement.
C'est cela qui entretient la vie. La même chose produit des rêves,
des phénomènes imaginaires, des illusions, et la même chose
éveille des désirs divers en l'homme. |
Quelques pensées | |
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« De quelle manière faut-il apprendre ou découvrir la nature
des choses ? Qu'il suffise d'avoir reconnu que ce n'est pas des mots qu'il
faut partir, mais que c'est dans les choses mêmes qu'il faut les apprendre
et les chercher.. Et il n'est guère sage de s'en remettre aux mots pour
le soin de soi-même et de son âme. »
Socrate |