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Texte de Marie-Anne Morin (née le 26 juillet 1921)

Prière pour rhumatisme (Rédigée par le grand-père Georges Fortin)
St-François Xavier, vous qui guérissez les rhumatismes, aidez notre Seigneur Jésus-Christ à guérir ceux que j'ai dans les quatre parties de mon corps.
Je me recommande à Jésus, Marie et Joseph.

Les noces d'Adrien Morin et Jeanne Fortin
(Tel que raconté par Marie-Anne Morin, leur fille, à partir d'information obtenues de sa mère.
Adrien, né en 1895, avait ~20 ans lors de son mariage, et Jeanne, née en 1892, avait ~23 ans.)

Ces noces furent célébrées le 14 janvier 1915, un lundi matin*.
Le jour des noces, maman (Jeanne) s'est levée très tôt et est allée traire les vaches comme d'habitude. Elle a pleuré tout le temps de la traite, sachant que c'était pour la dernière fois.

Elle avait travaillé chez des voisines dans les mois précédents et elle avait ainsi pu se ramasser assez d'argent pour acheter le tissu de sa robe de mariée. Elle avait cousu elle-même sa robe; celle-ci était de couleur ivoire. Elle lui avait coûté 15$. Elle s'était aussi acheté des bas noirs qu'elle avait payé 0,15ç et des bottines lacées et pointues pour 2,50$. Il lui restait un peu d'argent, elle s'est donc acheté une petite bourse en perles, couleur de sa robe, qui lui coûta 1,25$.
Grand papa, Joseph Morin, avait accepté d'acheter un habit noir pour papa (Adrien), mais pas les bottines. Alors, il avait dû emprunté celles de son frère Théophile, mais celui-ci étant plus jeune, les bottines étaient petites et la journée fut longue. Comme il n'avait pas non plus de cravate, un monsieur du village lui avait prêté la sienne.
Les voilà donc parti à 7h30 du matin pour la messe de mariage qui aurait lieu à 8h30. Il y avait 2 voitures d'attelages pour les Fortin et 2 voitures pour les Morin. Le grand-père, George Fortin, avait bien frotté son buggy et bien étrier son beau cheval blanc. Il avait mis des pompons rouges à la bride du cheval.
Pour le mariage, Jeanne portait un ruban bleu sur l'épaule, parce qu'elle était une enfant de Marie. Le curé lui enleva ce ruban avant de les marier.
Après la messe, tout le monde s'en est allé chez un frère à grand-papa, oncle Nil Morin, dans le rang 4 Sinaï, pour prendre un vin du pays, servi par tante Adèle.
Ensuite, les invités se sont rendu chez grand-papa Morin pour le dîner. La table était décoré de fleurs, soit des bouquets prêtés par une voisine. C'étaient des fleurs de papier couleur
.
Une fois le dîner terminé, les mariés sont partis en voyage de noce**. Pour son voyage de noce, maman Jeanne s'était faite un costume en sergé bleu marin, avec une blouse en tulle de couleur ivoire, au coût de 15$.
Trois voitures ont prises part au voyage, ils ont passés par le rang 4 Sinaï, ensuite par la Belle-Rivière, pour ressortir par le rang 3. Les mariés étaient conduits par un cocher, M. Tremblay.
Le retour du voyage s'est effectué pour le souper, lequel avait lieu chez grand-papa Fortin. Il y avait une trentaine de personnes, un beau souper avec un gâteau de noces, qui avait été fait et donné par Mme Thomas Simard, une voisine.
Après le souper, une veillée a suivi bien sûr, avec de la musique à bouche, du violon et des chants. On raconta aussi des histoires. Mais la danse était défendue.
Au dessert, maman Jeanne avait chanté "Le plus beau jour de ma vie".
Adrien et Jeanne sont demeurés par la suite à l'extrémité du rand 3 St-Jean Baptiste, paroisse St-Wilbrod d'Hévertville Station, sur une petite ferme et ce, jusqu'en juin 1959.
*Dans ce temps là, les mariages avaient lieu les jours de la semaine et non les fins de semaine comme maintenant.
**Les voyages de noces étaient très différents de ceux d'aujourd'hui, on parcourait de courtes distances et il pouvait ne durer que quelques heures.


Marie-Anne et Alfred : Leur rencontre et leur mariage
En novembre 1938, je suis allé travaillé chez mon oncle Ludger Rodrigue. J'y allais pour aider ma tante Yvonne à se relever de la naissance de sa fille Cécile.
Au jour de l'an 1939, en après-midi, mon oncle avait décidé d'aller rencontrer la famille Charles Tremblay, qui restait un peu plus loin dans le même rang. Charles avait perdu son épouse le 8 octobre 1938. Toute la famille était éplorée. Mon oncle voulait les voir pour faire son jour de l'an et les réconforter un peu. Il m'avait demandé de l'accompagner. C'est là que je vis Alfred, un des fils, pour la première fois. On s'est vu, on a fait connaissance, mais rien de spécial ne s'est passé entre nous. J'avais plutôt remarqué un de ses frères qui était du même âge que moi.
Je suis retourné plus tard chez mon oncle Ludger, soit en 1940, afin d'aider à nouveau ma tante. Parfois, Alfred venait veiller chez mon oncle avec ses amis, les frères Boudreault. Alfred était plutôt timide et parlait peu, alors que son ami Philippe ne se gênait pas pour me faire la cour.
En 1942, je suis allé travaillé chez Hermance, ma soeur, qui demeurait à Kénogami. Alfred travaillait alors à l'Alcan d'Arvida* et pensionnait chez son oncle Alfred Perron. À partir de septembre 1942, on se voyait le samedi soir et le dimanche après-midi (dans le parc Price de Kénogami) et ce, jusqu'en avril 1943.
En mars 1943, on avaient parlé de mariage. Comme mon frère George-Émile et sa fiancée, Béatrice, voulaient aussi se marier, on avaient décidé de se marier ensemble en juillet 1943. On était très content de se marier le même jour, m
ais ma mère préférait qu'on attendent à l'automne.
Mais du côté d'Alfred, sa soeur Élisabeth et son futur époux, Gonzague, voulait aussi se marier, ils avaient déjà choisis de se marier le 26 mai 1943. M. Charles Tremblay, le père d'Alfred, ne voulait pas faire deux noces la même année. Il fut donc décidé qu'on se marierait le même jour qu'eux. Nous nous marierions à l'église de St-Bruno et Élisabeth à l'église St-Honoré. Toutefois, le souper et la veillée se feraient ensemble chez M. Charles Tremblay.
En avril, j'étais allé chez un bijoutier avec Alfred un samedi après-midi pour choisir ma bague. Le soir, on était allé prendre une liqueur dans un restaurant. Par la suite Alfred était venu me reconduire chez ma sœur. Rendu chez elle, il m'avait donné ma bague, et pour le remercier je l'avais embrassé pour la première fois. Ce fut aussi la seule fois où je l'ai embrassé avant notre mariage.
Au début mai, je suis revenu chez papa. Jeanne-Yvette, ma sœur, qui était déjà mariée m'avait offert de coudre ma robe de mariée, une robe blanche en crêpe chiffon, de même que ma robe pour partir en voyage de noces, une robe beige brodé de feuilles de velours bourgogne. Elle m'avait aussi fait ma jaquette. Je n'avais pas de robe de chambre. Maman m'avait acheté un beau jupon qui coûtait 4$. Elle m'avait aussi tricotée deux camisoles en laine chaînée en fil de soie rose.
Je n'avais pas de manteau, maman n'en avait pas trouvé à Hébertville-Station. Le dimanche, Alfred s'était offert pour aller m'en acheter un, et le lundi suivant on se rendait à Jonquière avec maman et en autobus pour l'acheter. Il l'avait payé très cher, soit 35$. Je l'avais choisi beige.
Pour compléter ma toilette de mariage, j'avais emprunté les souliers blancs de Jeanne-Yvette et Béatrice m'avait prêté son Livre d'Heures**.
Le matin de mon mariage, je m'étais levée très tôt, je n'avais pas beaucoup dormi. Je me sentais nerveuse et émotive, comme sur le bord des larmes. J'avais pris congé de la traite des vaches. Jeanne-Yvette était venue m'aider à me préparer. La messe était prévue pour 7½ heures du matin. C'est mon oncle Théophile Morin qui nous conduisait. Seulement papa est venue à la messe, maman devait rester à la maison pour préparer le dîner.
Alfred était avec Jean-Charles et son oncle Alfred Perron qui lui servait de parrain. Son père était resté à St-Honoré pour le mariage d'Élisabeth.
On s'est marié à l'église St-Bruno****. À la sortie de la messe, il pleuvait, c'était dommage. Il y avait une dizaine de personnes en tout et deux autos. Le dîner était chez papa et, avec ma famille, on était environ 20 personnes.
Le départ du voyage de noces, dont la destination était St-Honoré, était prévu pour 3 heures. Avant de partir, je me suis changée et ai mis ma robe beige, sans oublier mon beau manteau. Il a plu malheureusement toute la journée. Le chemin était tellement en piteux état qu'on avait pas pu se rendre chez M. Charles Tremblay, le père d'Alfred, qui nous attendait pour le souper. Une calvette avait été emporté et le chemin était coupé, les autos ne pouvaient passer. On avait fait un petit pont de fortune pour piétons et chevaux seulement. Ils ont donc dû venir nous rejoindre en voiture à cheval pour nous reconduire jusqu'à la maison de M. Tremblay.***
Seulement papa et Madeleine sont venus au souper, avec mon oncle Théophile****. Maria nous avait fait un beau gâteau de noces. Ce fut un beau gros souper, suivi d'une belle veillée de danse auquel participèrent beaucoup de cousins et cousines d'Alfred. Un oncle d'Alfred a joué du violon toute la soirée, on dansait des sets carrés.
Après la veillée, compte tenu de l'état lamentable des chemins, beaucoup ont dû repartir à pied.
L'oncle Théophile s'était trompé de route en s'en retournant dans la nuit, il avait pris un mauvais embranchement à St-Charles de Bourget. Ils avaient finalement couchés dans l'auto, tout en attendant au lendemain matin pour prendre de l'information et retrouver leur chemin.
Quant à nous, Charles manquait d'espace pour nous garder à coucher. On est venu nous reconduire à cheval à l'auto de l'oncle Alfred Perron vers minuit, car celui-ci nous amenait coucher chez lui à Jonquière. Sa tante nous avait réveillée le lendemain matin pour déjeuner à 8 heures, elle avait bien ri de nous voir car Alfred était couché tout au fond du lit et moi tout au bord de l'autre côté. On ne s'était pas touchés de la nuit, pas même embrassés pour se souhaiter bonne nuit. On était encore trop gênés. Son oncle nous avait beaucoup taquiné. Le mariage ne fut consommé que deux jours plus tard.
Pour cadeaux de mariage, j'ai reçue un grand couteau à pain et une grande fourchette de mon oncle Théophile, deux grandes serviettes de mon parrain, une assiette à hors œuvre de tante Rosanna, une assiette à gâteau de Jeanne-Yvette, une petite nappe en dentelle de Hermance, un bain-marie en pyrex de tante Thérèse, un plat en pyrex allant au four de Germaine et un beau plat en verre pour fruits d'un oncle d'Alfred.
*Alfred à travaillé pour l'Alcan à Arvida de 1938 à 1943. Il y travaillait avec André Gaudreault, son beau-frère. C'est en septembre 1943 qu'Alfred et André, sans consulter leurs épouses, ont décidés de quitter l'Alcan pour aller travailler dans les chantiers. Ils disaient qu'ils allaient s'empoisonner les poumons s'ils continuaient à l'Alcan. Ils avaient un grand besoin d'air pur. Leurs épouses n'étaient pas très heureuses de leur décision.
**Le Livre d'Heures est un recueil de prière imagée, tout en couleur. C'est un beau livre recouvert de soie blanche brodée de fleurs roses. De beaux rubans en descendent jusqu'aux genoux.
***Il est surprenant de voir que les chemins étaient encore en si mauvais état rendu au 26 mai. Mais dans ce temps là, le rang n'était pas ouvert en hiver. On ne faisait que tasser la neige, et cette neige tassée était très longue à fondre au printemps.
****Pourquoi à St-Bruno et non pas à Héberville Station. La ferme d'Adrien Morin, mon père, était située pour une partie à Hébertville-Station et pour une autre partie à St-Bruno. Mais la maison était située du côté de St-Bruno et on était donc obligé d'aller à l'église de St-Bruno. Pourtant, nous demeurions seulement à 2 milles de l'église d'Héberville-Station alors que l'église de St-Bruno était à 4 milles. Il fallait souvent aller à la messe à pied et les distances à parcourir étaient importantes. Mais on n'avait pas le droit d'aller à l'église d'Héberville. Ce n'est que pas mal plus tard que notre famille a réussi à avoir une dispense et que les curés de St-Bruno et d'Héberbille-Station nous ont autorisés à aller à la messe à Hébertville-Station.
****L'oncle Théophile était alors le seul de notre famille à avoir une automobile. Il avait hérité de la ferme familiale et se retrouvait avec plus de moyens. Du côté d'Alfred, seulement son oncle Alfred Perron avait une voiture. Ce dernier travaillait à l'Alcan et avait pu s'acheter une belle auto.


 

Les enfants d'Alfred Tremblay et de Marie-Anne Morin
-Marie / Jeanne / Candide
Née le 9 mars 1944 à Hébertville-Station. Baptisé le 13 mars à Hébertville-Station. Les parrain et marraine furent Adrien et Jeanne, les grand-parents. C'est maman qui la portait au baptême.
Candide a vu le jour chez grand-papa Morin dans le rang 3 de St-Bruno, lors d'une grosse tempête qui dura 3 jours. C'était mon premier enfant et j'avais très peur.
Grand papa est allé cherché le médecin à cheval et en voiture
à 8 heures de matin en allant reconduire les enfants, soit Jeannine, Lucille, Gérard-Alcide et Lina, à l'école.
En arrivant à la maison, le médecin, Thomas-Louis Lamarre, m'a fait un examen. Comme il avait marché toute la nuit pour d'autres accouchements, il était très fatigué. Il a demandé à maman s'il pouvait se coucher pour dormir quelques heures. À midi, maman l'a réveillé et le bébé est arrivé à 1 heure, une belle fille de 9¼ livres. Après que tout fut nettoyé, maman avait fait une belle soupe aux pois, le médecin en a mangé et moi aussi.
Papa est ensuite allé reconduire le médecin en 'berlo', un genre de traîneau au sol conçu pour la neige. Il était 3½ heures et il en a profité pour ramener les enfants de l'école.
Alfred était présent au baptême. Il faisait pas beau et il y avait beaucoup de neige.
Candide a fait sa première dent à 8 mois et elle a marché le jour même de son anniversaire de 1 an.


-Joseph / Jean-Guy
Né le 25 mars 1945 à St-Honoré. Il fut baptisé à St-Honoré le 31 mars. Les parrain et marraine furent Charles et Rose-Blanche, les grand-parents Tremblay. La porteuse fut Mlle Thérèse Tremblay, sa tante.
Jean-Guy est né un dimanche des rameaux. On demeurait chez George au rang 10 de St-Honoré. Alfred est parti à 8 heures du matin pour aller téléphoner au médecin Martin Dion de St-Anne. Rendu chez mon oncle Ludger Rodrigue, celui-ci lui a prêté un cheval (un gros cheval brun, le seul qui savait marcher sur la neige tassée sans caler) et une voiture pour qu'il puisse se rendre au rang 9 chez M. Bédard pour téléphoner. Il a attendu le médecin qui était parti de Chicoutimi en 'snow mobile'. Alfred l'avait attendu car les chemins étaient trop mauvais et on pouvait y circuler seulement à pied ou à cheval. Le médecin est arrivé à 10 heures et le bébé à 10½ heures et en bonne santé. Il pesait 7 livres. Alfred est ensuite retourné reconduire le médecin à son 'snow mobile'.
Alfred avait manqué la messe des rameaux et n'avais pu faire bénir le rameaux que l'on avait préparé la veille avec des branches de sapin, il était resté sous mon lit. Georges y était allé à pied et nous a donné une branche du sien.
Dans ce temps là, les routes n'étaient pas ouvertes en hiver. On se rendait au village le plus souvent à pied, parfois à cheval quand c'était possible. On allait à la messe à pied à partir du fond du rang 10, de même pour faire des commissions.
Sa première dent fut à 7 mois. Il a marché à 14 mois.


-Joseph / Gaétan / Réal
Né le 16 mai 1946 à St-Honoré. Il fut baptisé le 17 mai à St-Honoré. Les parrain et marraine furent George et Brigitte, oncle et tante. Grand-maman Morin a été la porteuse.
On résidait alors dans la maison de Isidore Boudreault, voisin de chez André Gaudreault, au début du rang 8 à St-Honoré.
Gaétan est né un jeudi soir. On veillait sur la galerie avec maman qui était arrivé le jour d'avant. Tout à coup, le temps s'est noirci, on voyais venir une grosse tempête et j'avais très peur. Je suis entré pour coucher les deux enfants, je ne me sentais pas t
rès bien. J'ai dit à Alfred d'aller téléphoner au médecin chez Antoine Tremblay avant que la pluie commence. Le tonnerre et les éclairs étaient vraiment effrayants. Le docteur Dion n'y était pas, c'est le docteur Rock Boivin qui est venu. En entrant dans la maison, on perd le courant et c'est la noirceur. Alfred court chez Maria pour emprunter une lampe à l'huile. Il mouillait tellement fort qu'il avait de la misère à marcher.
Donc le bébé arrive, un beau bébé de 8 livres. Il était 10 heures du soir. Maman l'enveloppe dans une serviette et vas le coucher sur la table, on était encore à la noirceur, et elle retourne servir le docteur dans la chambre. Elle revient peu après voir le bébé parce qu'il pleurait, elle le retrouve juste sur le bord de la table prêt à tomber, il était en santé et agile.
Sa première dent fut à 8 mois et il a marché à 13 mois.
À 8 mois, il s'est brûlé sérieusement une main dans une tasse de thé que Jeannine m'avait préparée. Alfred avait couru chercher Mme Bouchard car elle avait le pouvoir d'enlever le feu. Elle est venu à la maison, mais le bébé avait déjà cessé de pleurer avant qu'elle arrive, car elle lui avait enlevé le feu en cours de route. Elle lui avait fait des pansements avec de la fécule de maïs détrempé.
Le 15 juin 1956, il a eu un accident avec le curé Collard et s'est fait opéré pour double fracture de la mâchoire le 18 juin, il avais 10 ans.
Le 18 juin était aussi le jour du mariage de Clément et Thérèse et on avait pas pu aller au mariage.

-Marie-Mance / Carmelle
Née le 25 juillet 1947, à Hébertville-Station. Elle fut baptisé le 25 juillet à Hébertville-Station. Les parrain et la marraine furent George-Émile et Béatrice, et la porteuse Madeleine Morin.
Marie-Mance est née à 5 heures du matin, par une belle journée d'été. J'étais chez papa à Hébertville Station. J e n'avais pas dormi de la nuit et le matin, j'avais des contractions. C'est papa qui est allé téléphoné au médecin chez mon oncle Théophile Morin. C'est le médecin de St-Bruno, Rémi Dubé, qui est venu. Une belle fille de 6¼ livres nous est apparu.
La veille, maman était allé reconduire Gérard Alcide à l'hôpital de Chicoutimi pour sa polyo, il était malade depuis quelques jours, j'en étais affectée.
Alfred n'était pas avec moi, il était resté à St-Honoré pour faire un gros ménage au logement. On demeurait chez M. Fillion, il y avait alors plein de bibittes
. Il m'avait envoyé chez papa avec les enfants quelques jours auparavant afin de pouvoir mettre un insecticide dans notre logement pour nous débarrasser des coquerelles (bien qu'on n'ait pas réussit à s'en défaire).
Pendant tout le temps que j'ai été enceinte, j'avais assez peur des bibittes que je pense avoir transmis cette peur à Marie.


-Joseph / Michel / Bertrand

Né le 10 octobre 1948 à 9 heures du soir à St-Honoré. Il fut baptisé le 11 octobre à St-Honoré. Les parrain et marraine furent Jean-Charles et Jeannine, oncle et tante, et la porteuse Éveline Lessard.
Michel nous est arrivé un beau samedi soir. On restait encore chez M. Fillion à St-Honoré.
Alfred était allé joué aux cartes chez Jean-Charles, on y faisait un jeu de pommes.
Moi j'étais resté à la maison avec les 4 enfants. J'avais un couvre-lit à finir pour Mme Bédard, et j'avais aussi mon ménage à faire. J'ai fermé ma machine à coudre, lavé le poêle et la vaisselle et lavé le plancher à genoux en le frottant à la laine d'acier...  mais, avant d'avoir fini mon plancher, les contractions ont commencées à se faire sentir. J'ai quand même fini mon plancher de peine et de misère. J'ai envoyé Candide et Jean-Guy, qui avaient alors 4 ans et 3 ans, chercher Éveline. Celle-ci a envoyée Joseph chercher Alfred. Alfred est venu le plus vite possible, tout en arrêtant prendre ma tante Yvonne en passant.
Pendant ce temps, Éveline était allé téléphoner au médecin au restaurant car on n'avait pas encore le téléphone. C'est le médecin Fernand Madore de Chicoutimi qui est venu. Il nous est arrivé un beau petit foncé, un beau garçon de 6 livres, bien vigoureux. Il était 10 heures du soir. Cela s'est bien passé, mais on n'avait pas eu de pommes et on avait encore plein de bibittes qui venait tomber sur le lit du bébé et sur moi. Je croyais mourir de peur.


-Marie / Clémence / Lucie
Née le 2 juin 1950 à 9 heures du matin, à St-Honoré. Elle fut baptisé le 5 juin à St-Honoré. Le parrain fut Clément Morin et la marraine Madeleine Morin, oncle et tante. La porteuse fut grand-maman Morin.
Elle décéda le 23 septembre de la même année. Le service des anges eût lieu le 24 septembre 1950 à 3 heures.

Elle est née un lundi matin à 9 heures. Son poids était de 8 lbs. C'était Maria qui était venu assister le médecin Martin Dion de Ste-Anne. Tout s'est bien passé.
Le baptême était prévu pour le lendemain à 3 heures. Clément et Madeleine, parrain et marraine, s'en venait d'Hébertville avec maman le jour même. Mais comme son auto, une Ford 38, n'arrivait pas à monter la Côte Ste-Anne, ils ont dû faire un grand détour et ne sont arrivés qu'à 5 heures, soit avec 2 heures de retard. C'était Gérard Alcide et Lina qui les avaient remplacés.
J'aimais bien avoir la petite Lucie avec moi. Elle a vécu 3 mois, elle a été opérée pour une hernie et n'a pas survécu à l'opération. Elle est décédée le 23 septembre 1950 à 11 heures de l'avant-midi.
On demeurait alors dans la grande maison de la Fabrique de St-Honoré.

Lina allait alors à l'école à St-Honoré (elle y alla 6 mois pour finir sa 7 ième année). De même, Gérard Alcide est venu 2½ ans au Collège de St-Honoré, dirigé par M Jean Fortin, pour y faire ses 6, 7 et 8 ième année.
Jeannine est venu aussi m'aider et finir sa 7 ième année à St-Honoré.
Nous restions dans le village et c'était plus facile pour eux d'aller au collège, alors que le transport était très difficile à partir du fond du rang 3 d'Hébertville Station, les chemins n'étant pas ouverte en hiver.
J'aimais bien les avoir avec moi. Alfred travaillait alors dans les chantiers et Gérard m'aidait beaucoup.


- Joseph / Germain / Gilles
Né le 28 mai 1952 à St-Honoré. Il fut baptisé le 29 mai à St-Honoré. Les parrain et marraine furent Gonzague et Élisabeth, oncle et tante. La porteuse fut grand-maman Morin.
Gilles est né un samedi à minuit. Alfred avait été téléphoné au médecin au restaurant. C'est Léo Gosselin, médecin de Chicoutimi, qui est venu. Un beau gros bébé de 9 livres nous est arrivé, et bien en forme.
Maman était arrivé quelques jours avant, elle voulait être là au jour de l'accouchement.
Au mois de septembre, Lucille et Charles-Eugène déménageais dans la maison de la Fabrique. Ils ont pris le logement en avant car ils projetaient s'ouvrir un commerce, et nous avons déménagé dans le logement plus en arrière.
J'aimais bien que Lucille vienne rester avec moi. Ils sont repartis après 1½ an. J'aurais bien voulu les garder toujours. Alfred et Charles-Eugène travaillaient ensemble à la Chute aux Galets à St-David de Falardeau et ils étaient à la maison à tous les soirs, c'était fort agréable.
Nous avons eu notre première voiture en juin 1953, un beau petit camion rouge acheté de Charles-Eugène pour le reste des termes.


-Joseph / Laval / Jeannot
Né le 21 décembre 1955 à St-Honoré. Il fut baptisé le 22 décembre. Les parrain et marraine furent Charles-Eugène et Lucille, oncle et tante. La porteuse fut Maria Gaudrault.
Jeannot est né un mardi à 5 heures de l'après-midi, par un jour très froid (-35ºF) et poudreux. Il faisait trop froid pour aller chercher Mme Antoine Gravel à pied. Alfred avait été téléphoné chez le voisin au médecin Laurent Bouchard de St-Honoré. Alfred m'avait préparé tout seul, et c'est le médecin qui avait lavé le bébé, un beau bébé de 7 livres. J'avais personne avec moi. Les enfants étaient renfermés au deuxième étage.
On demeurait alors dans le plus petit logement en arrière de la maison de la fabrique.
Il fut confirmé le 24 mai 1963.


-Joseph / Louis / Clément
Né le 6 octobre 1958 à St-Honoré. Il fut baptisé le 7 octobre. Les parrain et marraine furent Jean-Louis et Thérèse, oncle et tante. La porteuse fut Jeanne Morin, grand-mère.
Clément est né un dimanche soir à minuit. Maman était arrivé depuis le 1er octobre. Le bébé était dû pour le 2 octobre. Rendu au 5 octobre, elle voulait s'en aller. J'ai donc demandé à Alfred de téléphoner au medecin, sans avoir de contraction. C'est le docteur Laurent Bouchard de Sr-Honoré que est venu pour m'aider à mettre au monde un beau gros garçon de 9 livres .
La maison de la fabrique avait été réparée, on était déménagé depuis le mois d'août dans le grand logement en avant.
Il fut confirmé le 14 avril 1966.


-Joseph / Maurice / Dario
Né le 18 octobre 1960 à St-Honoré. Il fut baptisé le 20 octobre à St-Honoré. Les parrain et marraine furent Maurice Simard et Florence, oncle et tante. La porteuse fut Candide Tremblay, sa sœur.
Dario est né un lundi matin à 9 heures, c'était un beau bébé de 7½ livres. Il avait les cheveux noir et frisé et était très beau. On avait maintenant le téléphone et c'est Mme Antoine Gravel qui est venue. Elle a passé toute la journée avec moi. C'est le médecin de St-Honoré, Léon Beaulieu qui m'a accouché.
On demeurait dans la maison de la Fabrique de St-Honoré.
Il fut confirmé le 19 mars 1968.