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INDEX TEXTES
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Mes
textes 2012
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- Je ne sais rien, je n'ai
rien à enseigner. Je ne fais que témoigner de mon expérience
vécue. Cela m'aide à y voir plus clair.
- Si je publie ces textes, c'est parce qu'ils peuvent aussi aider les
autres, comme tout témoignage d'ailleurs.
- Les témoignages personnels sont aussi ce qu'il y a de plus
universels, sauf qu'ils sont généralement des non-dits.
- J'écris tous mes textes comme personnel, en utilisant le "Je"
généralement, mais ils reflètent en fait tout ce
que je perçois dans mon environnement. Les autres ce sont aussi
moi, on fait tous partie du même mouvement de Vie.
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Laisser sa marque
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J'écoutais les commentaires
des journalistes au moment de la mort d'Annie Girardot, grande actrice
française décédée de d'Alzheimer en 2011...
Toute l'énergie d'une vie investie à vouloir se démarquer,
à vouloir être une grande actrice, une actrice qui ne veut
surtout pas qu'on l'oublie... et qui travaillera jusqu'à la fin
pour tenter de nous impressionner par son courage et son talent... À
l'écouter, je voyais aussi le revers de la médaille, le
côté qu'on n'affiche pas, mais qui paie le prix.
Travailler fort pour devenir quelqu'un, pour être
reconnu, être aimé, ou pour avoir de la visibilité
et même applaudi. Ne pas vouloir qu'on nous oublie, vouloir laisser
la trace de son passage sur cette terre, vouloir se perpétuer dans
ses oeuvres, ses enfants, avoir besoin d'être constamment entouré
de personnes qui nous admirent, tous ces mouvements originent de l'ego
qui ne veut pas lâcher prise.
L'ego veut toujours plus, plus de reconnaissance, plus de tout... sans
se soucier de la réalité. Quoi qu'il advienne, il ne sera
jamais vraiment satisfait, sinon pour pas longtemps.
Si l'on cherche tant à plaire, le pire serait bien
de déplaire. On fera donc tout pour éviter d'être
diminué de quelque manière que ce soit. Les blessures de
l'ego seront d'ailleurs ressenties comme encore plus dramatiques et plus
douloureuses que les blessures corporelles. Pour plaire aux autres ou
ne pas déplaire, on s'oublie, en oublie qui on est... On passe
outre à nos besoins... On s'éloigne ainsi de la réalité
et se prépare un bien mauvais karma, car un jour ou l'autre, divers
événements nous obligeront à revenir sur terre et
l'atterrissage risque d'être fort douloureux.
Pourquoi faut-il que l'évolution nous amène
à devoir vivre des expériences si difficiles ? C'est
que la Vie se sert de la souffrance pour nous enseigner et nous faire
évoluer. C'est généralement la souffrance qui nous
fait prendre conscience de la réalité, et il faut parfois
de très grandes souffrances pour nous éveiller.
Si on reprend contact avec notre conscience, on arrêtera
de se faire souffrir inutilement, soit de courir après la gloire
ou quoi que ce soit d'autre, pour enfin rester tranquille, se sentir en
paix à ne rien faire, à ressentir la joie de la Vie et de
la Nature qui nous entoure de partout. On se contentera alors de bien
peu, car la Vie n'exige pas tant...
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L'expansion de la race humaine
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Nous vivons présentement une phase
de grande expansion du phénomène humain sur notre planète
et l'ego est le maître d'oeuvre de cette expansion.
Pourquoi la Vie permet-elle un tel développement alors que la
logique nous enseigne que cela ne pourra continuer encore longtemps,
que la terre est déjà surpeuplée et à bout
de souffle... C'est le mystère de la Vie. Nul ni personne ne
peut savoir, sinon l'ego qui peut ergoter, émettre des théories
et même y croire.
Et si la Vie ou Dieu ne savait pas plus que nous finalement
et faisait ses expériences d'apprentissage à travers nous.
Et si nous étions cette Vie, ce Dieu en évolution, en
devenir, en cheminement... soit partie intégrante et de la même
essence que la Vie ou Dieu.
La Vie n'est pas une parvenue, la vie est mouvance, changement,
évolution... une évolution globale toujours joyeuse et
positive, mais qui passe ou passera toutefois par des périodes
de régression catastrophiques pour nos ego individuels et collectifs.
Mais la Vie en sortira toujours gagnante, plus sage et plus
belle.
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Besoin d'Amour
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Comme dit la chanson: « Quand
on a que l'amour à offrir en partage... » C'est une belle
phrase mais aussi une vérité dont on n'est pas vraiment
conscient.
J'aurais, nous aurions, ils auraient tous tellement besoin
d'Amour !
Mais qu'est-ce que l'Amour ? L'amour n'est pas cadeau, compliments,
flatteries ; il ne s'agit pas d'échanger des biens, des services,
des connaissances, des émotions ou des sentiments, des projets
où des rêves, de la passion ou du sexe... Non !
Et comment pouvoir aimer avec un ego qui est d'une telle vulnérabilité ?
Qui se frustre, se fâche et se ferme pour un rien. Qui compare,
qui désire, qui a peur ou qui cherche son intérêt ?
L'ego ne nous laisse aucun répit avec ses projets, ses pensées,
ses désirs, il en veut toujours plus, ne veut surtout pas s'arrêter
ni prendre une pause ; avec le résultat que j'en fais trop,
j'en veux trop, que ma vie est trop pleine et que mon temps est occupé
mur à mur. Plus le temps de me regarder, de regarder les autres,
les oiseaux, les nuages... Encore bien moins pour méditer ou pour
l'Amour.
L'Amour est simple présence, présence intense
de tout notre être, corps et esprit. Il s'agit de voir l'autre ou
soi-même sans attente aucune, sans intérêt aucun. De
s'aimer, d'aimer l'autre tel qu'il est, même si son ego peut le
rendre détestable, de le regarder comme un miroir pour soi-même
et pour lui-même.
Aller de l'avant dans l'Amour malgré nos imperfections
et nos peurs... Ne pas attendre d'être plus évolué,
il s'agit d'aimer dès maintenant avec ce qu'on est, ce qu'on a,
en regardant évoluer notre pauvre ego, tout comme il faut aimer
l'autre avec ses imperfections. On est tous pris dans ce même processus
évolutif.
On me dira que je suis négatif, déprimé ou
déprimant : ne me parlez pas de joie de vivre, je sais qu'elle
existe, je la vois partout dans les fleurs, les oiseaux, les arbres, la
neige, mais je la vois rarement chez les humains, même les enfants
deviennent rapidement embrigadés par notre misérable système
de vie.
Toutefois, même si nos ego ne cesse de nous tirer vers le
bas, de nous maintenir dans nos peurs et nos désirs, on sent tous
qu'il existe, au coeur de soi, une toute autre dimension de Vie. On s'en
approche parfois, mais il nous reste tant de chemin à parcourir....
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Détails et
banalités
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À vieillir, je me sens
devenir de plus en plus vulnérable. Tout ces petites contrariétés
de la vie que je traversais par le passé, sans même les regarder,
sans rien ressentir ou presque, m'atteignent maintenant plus profondément.
Aujourd'hui, deux commentaires de ma femme, des commentaires
plutôt banals en soi, qu'elle a probablement déjà
oubliés, m'ont atteint, assez pour me faire mal. À prime
abord, mes réactions me semblent disproportionnées en regard
de leur cause. Mais si je m'arrête un peu pour observer ce que je
ressens, je peux voir que ce n'est pas si banal... En fait, toute divergence
de vue avec ma conjointe me coupe un peu les ailes, me rabat, rabat ma
joie et mon goût de vivre, me démotive, me fait me sentir
mal... le corps en est aussi affecté, je peux faire de la bile,
de l'acidité gastrique, de l'angoisse, me sentir le coeur gros...
et tout cela me donne le goût de fuir mes malaises, le plus souvent
bien inconsciemment, dans une quelconque compulsion.
Il arrive que je trime dur toute la journée, alors
que surviennent diverses petites contrariétés, contrariétés
que j'oublie ou passe par dessus, et je me retrouve le soir fatigué,
triste et démotivé, sans trop savoir pourquoi. Je prends
alors une bière pour oublier, on écoute un match de hockey,
n'importe quoi pour me changer les idées car demain il me faudra
bien continuer... et la vie se répète ainsi jour après
jour.
C'est tout ce qu'on ne voit pas ou ne veut pas voir
qui nous fait le plus de mal.
Aujourd'hui, je ne voulais pas entendre ni me conformer
aux demandes de ma femme, je voulais faire à ma tête et n'avais pas le
goût d'en discuter… et c'est ce refus de recevoir ses propos qui m'ont
fait me sentir mal, et qui l'ont sûrement affectée aussi.
Car si j'avais pris le temps de recevoir la remarque, d'être ouvert
et disponible pour en discuter avec elle, on aurait pu trouver un compromis
satisfaisant pour chacun. On se serait au mois compris. Ce serait si simple
si je prenais le temps d'écouter l'autre sincèrement.
Mais c'est finalement toute mon attitude face au présent qui
est problématique, je ne vis pas dans le présent, perdu
dans mes désirs, pensées, projets, ambitions... Et qu'on
ne vienne pas me déranger ! Laissez-moi vivre mes rêves, porté
par mes désirs et mes peurs ! Mais je vis sans rien voir,
aussi je ne verrai rien venir, et me ferai rattraper un jour ou l'autre
par la réalité. Je la recevrai alors en plein visage... et il sera trop
tard.
Quand je suis dans mes désirs et mes peurs, je ne vois
plus rien ou presque… et je deviens alors insensible aux autres et à
la réalité présente.
Les détails sont en fait d'une grande importance. La vie n'est
qu'une foule de détails, d'instant en instant.
C'est dans les détails que se vit l'amour, que se sent
l'amour, que la vie germe et prend forme.
Ce n'est pas dans les théories ou idéaux. Ce n'est pas dans
les croyances telles que: "Il ne faut pas être dépendant, je dois
prendre ma place, elle n'a pas d'affaire ici, chacun son domaine, on ne
peut être toujours sur la même longueur d'onde, il ne faut pas s'en
faire, etc." qu'on améliorera son sort. Toutes ces croyances
ne font que nous couper un peu plus de la réalité et nous
maintenir dans notre petit univers misérable.
Je suis parti de toutes petites frustrations, que j'ai pris le temps d'explorer,
pour me retrouver dans la grande frustration qu'est ma vie.
Comme quoi les détails englobent le tout, éclaire et révèle le
tout et sont finalement d'une importance capitale.
Il faut une grande vigilance pour voir les détails, leur faire face d'instant
à instant, pour s'enrichir de leur pouvoir de révélation sur qui
on est, son histoire, son ego, sa personnalité, son caractère, ses espoirs
aussi.
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Le coeur gros
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Combien de fois ne me suis-je pas senti le cur
gros ?
J'ai l'impression d'avoir passé toute ma vie ainsi, inconsciemment.
Une vie passée sur un fond de frustration, misérable et malheureux.
Sans personne pour me consoler, m'aider, m'aimer, me réconforter.
Seul face à ma misère, mes malheurs et mon découragement...
Très jeune la colère s'est installé,
j'ai appris à la refouler car ses conséquences me faisaient peur.
Enfant, jamais personne ne se préoccupait de mon sort,
en autant que je me tienne tranquille, ne dérange personne, sinon on
sévissait.
J'ai donc appris à être un enfant docile, à servir
mes parents et la société, à me conformer à
leurs désirs.
Il me fallait marcher droit, selon le chemin qu'on nous traçait.
Personne ne s'intéressait à mon sort, à moi et
à ce que je pouvais bien ressentir.
S'en est suivi une méconnaissance totale de moi-même, aucune
confiance en moi, l'ombre de moi-même.
Ne m'aimant pas, aimant encore moins les autres, vivant dans la peur
des autres et de tout.
Plus tard s'installera progressivement une vie axée sur la compulsion
pour oublier cette misère et aussi pour assurer ma survie dans le quotidien.
Mais une vie est vite gaspillé dans la compulsion car on n'y voit plus
le temps qui file à toute vitesse.
Toute une vie à porter cette frustration, à m'y habituer jusqu'à
ne plus la voir, ne plus la sentir.
Toute une vie manquée pour cause de frustration... Quelle misère !
Et je me retrouve vieux, avec encore le coeur gros, une boule au creux
de l'estomac.
Frustré d'être frustré, un vieux rabougri, dur,
fermé, qu'il ne faut surtout pas déranger.
Un vieux qui fait peur et qu'il vaut mieux ne pas trop approcher.
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Froideur et raideur
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Happé par mes désirs et mes peurs, décentré,
loin de l'instant et de la réalité,
mes relations s'appauvrissent, se clairsèment ou deviennent conflictuelles.
Peurs et désirs m'éloignent résolument de moi
et des autres,
car ils m'empêchent d'être présent à ce qui est.
On peut bien rester avec une autre personne, dans la même maison,
partager le même lit,
et pourtant se perdre de vue ou se sentir bien loin d'elle.
Et ressentir de la froideur, de la raideur dans la relation, de la distance…
Froideur et raideur qui finiront tôt ou tard par détruire
la relation.
On se sent parfois mal en sa présence sans trop savoir pourquoi.
On se place souvent en mode rachat, pour se faire pardonner,
ou dans l'effort volontaire pour tenter de sauver les meubles.
Mais le cur n'y est plus, et la passion non plus…
Que reste-il... s'il n'y a pas d'Amour ?
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La création
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On pourrait croire que la création n'est qu'une
question de talents, d'inspiration.
Que tout se fait simplement, facilement, pour ceux qui en ont les dispositions.
C'est du moins ce que nous laisse souvent présumer le résultat.
Bien qu'il n'y ait pas de recettes et que les choses se passent différemment
pour chacun,
la création reste globalement une question
d'énergie.
Ce qu'il faut de temps, d'énergie et de travail pour créer,
pour élever ses vibrations énergétiques au niveau
de la création.
C'est comme un accouchement, un long travail doit précéder
et rien ne tombe vraiment du ciel, comme on pourrait penser.
Et paradoxalement, tout vient du ciel finalement,
car il n'y a rien de personnel, rien à s'enorgueillir.
L'énergie de la création ne fait que passer à travers
nous.
Ce n'est que l'énergie de la Vie qui s'exprime à travers
nous.
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Un bel exemple de synchronicité:
Mon frère me demande si j'ai réfléchi sur le thème
du "châtiment" ? Je réponds "non".
Curieusement, la nuit suivante, un rêve me révèle
que je ne cesse de me juger et de me condamner et que cela détruit
mon estime de moi. Comme quoi tout est interrelié, que les autres
sont aussi nous, que nous sommes porteur du même courant de Vie.
Celui qui juge et condamne en soi est-il différent
de celui qui pèche ? Le bourreau est-il différent
du pécheur ? Ou sont-ils de même nature ? Celui
qui nous amène à pécher tout comme celui qui juge,
condamne et punit sont en fait les deux faces d'une même pièce,
l'un ne va pas sans l'autre. Le bourreau a besoin d'un coupable, d'un
pécheur, tout comme le pécheur a besoin d'un bourreau
pour le punir en cas de fautes.
Ce phénomène n'est pas uniquement personnel,
via notre éducation et notre histoire, c'est aussi un phénomène
de société. Tout converge vaguement en ce sens, la morale,
la religion, les médias.. On traîne derrière soi
toute l'histoire des générations qui nous ont précédées
alors que la religion était axée sur la dualité
"ciel" (vertus et récompenses) et "enfer"
(fautes et punitions). Les méthodes de châtiment ont évolués,
on tolère mal aujourd'hui les châtiments physiques, mais
on est encore pas si loin de la psychologie du Moyen Âge en termes
de jugements, condamnations et punitions subtiles.
Celui qui juge, condamne et punit en soi, on le pense au-dessus
de soi, on peut même le prendre pour Dieu, pour l'oeil de Dieu,
mais il n'en est absolument rien, il n'est rien d'autre qu'un aspect
de soi-même. Il fait partie intégrante de soi, de sa programmation,
de sa problématique. Se battre contre ce bourreau serait se battre
contre soi-même et ne ferait que perpétuer le drame de
la destruction de soi.
La culpabilité est le principal arme du bourreau
pour nous maintenir dans un comportement déviant. La culpabilité,
c'est se juger et se condamner... ce qui nous amène à
se sentir petit, faible et misérable... et à recommencer.
La discipline est le principal arme du pécheur pour
le ramener dans le supposé droit chemin. La discipline nous emprisonne
dans un comportement rigide, dur et insensible à la vie. La discipline
est aussi une forme de violence envers soi. La vie finit toujours par
outrepasser cette discipline intenable, et on se retrouve encore pécheur.
De quoi a-t-on le plus besoin, au plus profond de soi ?
De jugements, de contrôles, de disciplines, de punitions ? Ou
de compréhension et d'amour ? Est-il possible de voir et
comprendre quoi que ce soit sans amour ?
Regarder, observer, écouter avec amour et compassion
tout ce qui se passe en soi ; voir, aimer et comprendre, autant
le pécheur que le bourreau en soi ! C'est seulement lorsque
nous aurons bien vu et compris toutes les ficelles et dynamiques qui
se jouent en soi que nous aurons une chance de nous en libérer.
Si on prenait le temps de se se regarder tel que l'on est,
et non comme on imagine ou voudrait être, si on faisait de même
avec les autres, on apprendrait bien des choses de nature à nous
aider... Or, on ne voit qu'une image de soi et des autres, sans rapport
avec la réalité. Toutes ces personnes que je regarde de
haut, me pensant meilleur ; tous ces êtres que je regarde
avec envie, les pensant meilleurs, je ne peux rien apprendre d'eux.
Si je regardais la vraie réalité, non pas à travers
des images ou des mots, tout serait source d'apprentissage et d'enrichissement.
Entre temps, j'avance comme un aveugle avec mes idées
et croyances, mon attitude dure, fermé, ma carapace.. je vieillis
sans rien apprendre ou presque, répétant toujours les
mêmes scénarios tout aussi destructeurs pour moi, que pour
mes proches et les autres.
Jusqu'au jour où surgit une étincelle de clarté,
qui me permette de me voir, même furtivement, et que cette vision,
le temps d'un éclair, soit finalement plus aidante que des mois
de recherches, d'analyse et de réflexion.
Regarder, observer, sans analyser, sans mots, sans images,
sans jugements, en silence. Car tout jugement mène tôt
ou tard à la condamnation et au châtiment, châtiment
qui prend des formes si subtiles qu'on ne les voit pas, ne les remarque
plus, mais qui sont destructrices pour nous et notre joie de vivre.
Il faut beaucoup d'intelligence, de sensibilité et
une forte énergie pour pouvoir comprendre tous les mécanismes
internes qui nous aveuglent et nous rendent esclaves et misérables.
Or, on a pas cette énergie et cette attention, car tout est pillé
par l'ego, pour ses propres activités .... ne laissant rien pour
Être.
Je viens de regarder le
"châtiment" sous un certain angle, mais chacun doit
la regarder sous son propre angle. Plus on l'étudiera sous divers
angles, plus on s'approchera de la réalité. D'où
l'intérêt d'échanger nos visions.
Aussi, la réalité est si complexe qu'il est
difficile de la cerner complètement avec des mots. Les mots,
quoique notre seul outil pour partager une réalité intangible,
ne sont pas la vraie réalité et demeurent de faibles outils
pour bien la cerner. Les mots peuvent de plus prendre différents
sens selon notre expérience et culture personnelle.
Et, qui sait quelque chose ? Lorsqu'on qu'on dit qu'on
a trouvé, ou qu'on sait, on est alors vraiment perdu... De là
l'illogisme des religions où chacune se pense détentrice
de la Vérité.
Mais revenons au thème
du "châtiment" afin justement de le regarder sous un
autre angle et de nuancer les propos précédents.
Ce que je crains, en fait, c'est que le châtiment, la discipline
ou le contrôle soient perçus comme des aspects négatifs
de la réalité. Rien n'est bon ni mauvais en soi, la réalité
n'est ni bonne ni mauvaise, elle est ce qu'elle est. Et rien n'est gratuit
ou se produit par hasard en ce monde. Tout existe dans le but de servir
l'évolution et, pour l'instant du moins, notre cerveau n'est
pas apte à bien voir et comprendre leur raison d'être.
Il n'y a pas lieu de juger ou conclure que le châtiment est bon
ou mauvais, car nous ne pourrions plus alors le regarder et le comprendre
en toute conscience ; nous serions alors aveuglé par nos
conclusions ou croyances. Il ne s'agit surtout pas de s'en faire un
opinion, mais de l'observer en soi et autour de soi, de voir ce qui
se passe en soi et autour de soi, dans les faits, lorsque le phénomène
du châtiment se manifeste.
Il se peut très bien que l'on découvre que
le châtiment ou la discipline jouent un rôle aidant ou protecteur
dans notre processus évolutif, comme pour un moindre mal là
où nous en sommes, ou que ce soit utile pour assurer notre survie
et équilibre dans l'instant, ou autre... La discipline ou le
châtiment ne sont sûrement pas là pour rien, ils
jouent sûrement leur rôle dans notre processus d'éveil...
Le châtiment peut être aussi pris dans le sens
de pénitence (se mettre en pénitence), pour se tranquilliser,
pour se préserver de différentes pulsions qu'on considère
néfastes pour soi ou pour son organisme.
Le châtiment peut aussi être vu comme une forme
primitive de renoncement, précurseur au véritable renoncement.
Renoncement qui consiste à mourir consciemment à certaines
de ses peurs et désirs, à ne pas les suivre... Renoncement
qui peut finalement être générateur de bien-être.
Si on étudie à
fond un seul aspect de la réalité, on finit par étudier
toute la réalité, car tout est interrelié, chaque
partie nous ramenant au tout.
Tout étant Un et Un étant Tout.
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Le corps,
toujours oublié
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On ne veut pas vieillir, fait tout pour
rester jeune, avoir l'air jeune. Notre ego travaille fort pour présenter
une image de force et de jeunesse. Il ne veut surtout pas entendre parler
de vieillissement et de mort. Laissons-le rêver !
Mais attention, l'ego est à l'origine de bien des
problèmes de santé ! C'est paradoxalement tout ce
qu'on fait pour paraître jeune ou se sécuriser qui risque
de nous tuer prématurément.
- Comme Marcel, 69 ans, qui me racontait hier
qu'il s'est brisé les deux genoux sur un chantier de construction
en sautant d'un gros camion avec des matériaux en main, en
voulant imiter les plus jeunes.
- Ou Christine Charest, morte en 2008 suite à différentes
chirurgies esthétiques qui devaient présumément
préserver sa jeunesse et sa beauté.
- Ou Chantale Lavigne, morte dans une expérience
de sudation intense lors de sa participation à un groupe de
croissance personnelle.
- Ou Sarah Burke, morte il y a quelques jours suite à
un saut en ski, un saut surhumain. Elle déclarait, peu avant
sa mort : «J'ai chuté des dizaines de fois et subi plusieurs
fractures. Mais j'aime le ski toujours plus à chaque année. Et je
veux participer aux Jeux olympiques de 2014!». Voilà jusqu'où
notre cerveau peut nous mener ! Elle pensait simplement comme
des milliers d'autres jeunes qui rêvent et ont des activités
néfastes pour leur corps, mais qui sont glorifiés par
les parents et la société. On ne saurait trop se méfier
de notre cerveau.
On pourrait citer beaucoup d'autres exemples,
moins éloquents peut-être, mais tout aussi révélateur
du dénie du corps. On a qu'à regarder autour de soi ou
en soi.
Je pense à nos excès en vue de satisfaire
les désirs insatiables de l'ego, excès dans la consommation
en général, dans l'alimentation,
médicaments, soins de beauté, équipements informatiques,
luxe, pour n'en citer que quelques uns. Excès aussi dans le travail,
car il faut bien payer tout cela. Excès dont on est généralement
inconscient ; on trouve cela normal car c'est la normalité
dans notre société.
L'ego n'a au fond aucune considération pour le corps.
Il s'intéresse au corps simplement pour l'utiliser afin de satisfaire
ses désirs, comme source de plaisirs ou encore pour le faire
travailler en vue d'obtenir ce qu'il veut. Rien d'autre ne l'intéresse.
Ainsi, l'ego nous éloigne des besoins réels de notre corps
et il devient très difficile de les percevoir. Tous nos besoins
réels deviennent déformés avec le temps, on ne
sait même plus si on a faim ou non, on mange pour le plaisir,
au dépend de notre santé.
Pourtant, si on se mettait à l'écoute de notre
corps, dans la tranquillité et le silence, on se rendrait compte
que notre corps n'en demande pas tant, qu'il est simple et peu exigeant.
Qu'il veut qu'on lui laisse un peu la paix.
Mais rester tranquille, en faire moins, consommer moins,
c'est impossible pour l'ego.
Mon corps n'est plus jeune, il vit sa 66 ième
année. Il est fatigué par cette course effrénée
qui dure depuis des décennies, sans jamais de pause.
J'ai déménagé souvent, toujours tout
à refaire et à recommencer. Quand je commence à être
bien installé et avoir un peu de temps pour me reposer, je vends
et recommence tout à neuf. Sans parler des diverses compulsions
qui viennent occuper et remplir tous mes temps libres.
Hyperactif, à l'image d'une société devenue
hyperactive.
Mon corps me donne maintenant des signes de fatigues, signes
de plus en plus difficiles à ignorer. Je devrai à court
terme subir deux opérations : la fatigue, l'usure se sont
visiblement installées.
C'est bien normal de vieillir, d'être malade et de mourir.
Mais, si on était moins charrié par nos ego, on pourrait
vieillir beaucoup mieux et vivre plus longtemps, et profiter d'une belle
vieillesse. Beaucoup trop d'hommes sont emportés par leurs mauvaises
habitudes de vie et meurent sans avoir pu bénéficier d'une
belle vieillesse. Or une belle vieillesse, c'est aussi important qu'une
belle enfance, car c'est seulement dans ces deux périodes de la
vie qu'on a le temps de vivre la poésie du quotidien.
Plus on vieillit, plus il faut être à l'écoute
de son corps. On ne peut plus suivre la parade, faire le jeune. On a besoin
de plus de repos, de travailler moins, d'être plus prudent car on
est plus fragile. On a besoin de fonder sa vie sur de nouvelles valeurs,
de développer de nouveaux comportements et de saines habitudes
de vie. Il faut accepter de renoncer ou de mourir à bien des choses
afin de tenir compte de nos capacités diminuées.
Je me sens à la croisée du chemin, où
j'écoute mon corps, me tranquillise, pour continuer à vivre
une vie positive, ou je continue à suivre les exigences de mon
ego et les problèmes de santé vont s'accélérer
et ma vie en sera écourtée. C'est le choix implacable de
la dure réalité.
L'ego a une peur terrible de la mort, il l'ignore, mais il
joue ainsi inconsciemment le jeux de la mort.
Mieux vaut regarder la réalité et la mort en
face, voir les conséquences de nos actions, voir ce qui nous attend.
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L'énergie comme
rivière
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L'énergie ne peut être accumulée
ni mise en boîte.
L'énergie doit circuler, couler comme rivière en soi.
Elle coule dans le don de soi, la création, le travail.
Plus tu donnes et plus tu reçoit.
On se donne et se dépense alors sans compter.
L'énergie bloquée risque fort de se retourner
contre soi sous forme de désordres ou de maladies.
La rivière monte, l'eau s'accumule et fera bientôt rompre
tous les corps qui l'endiguent.
L'énergie non dépensée est très difficile
à gérer.
Elle s'épanchera éventuellement dans la compulsion ou
autres comportements destructeurs.
On voulant ménager sa vie, la protéger ou la sécuriser,
on risque fort de l'écourter.
Soit l'énergie sert à construire le monde,
soit à le détruire, pas d'autre alternative.
La vie est énergie qui coule, comme un coeur qui bat.
La vie, c'est la rivière qui coule vers son destin.
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L'ordre et le chaos
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Lorsque je me sens en forme, mon ego se gonfle d'orgueil
et s'en octroie les bénéfices.
Mais il n'est pas long avant que la Vie me ramène à la
réalité en réinstallant le désordre en moi.
L'ego redevient alors piteux. Il doit prendre sa pilule et une bonne
leçon d'humilité.
Je peux bien écrire de belles vérités, pleines
de sagesse, mais qu'en est-il de ces vérités dans ma vie ?
Est-ce qu'elles se concrétisent dans ma vie ? Bien sûr
que non, aussi vite écrites, aussi vites oubliées. Elles
ne valent que dans l'instant présent. Et si je n'éprouve
pas de plaisir à les écrire maintenant, mieux vaut alors
aller m'amuser autrement.
Je voudrais bien voir de plus près tous ces auteurs
qui écrivent de beaux livres spirituels, plein d'intelligence,
remplis d'idées bien structurées et bien ordonnés !
Peuvent-ils mettre en pratique tout ce qu'ils écrivent ?
Je crains que non ! Du moins dans le plupart des cas. J'aimerais
bien les voir, avec leurs beaux principes et leurs belles connaissances
spirituelles quand le désordre s'installe en eux, qu'ils vivent
le divorce, la maladie ou la dépression par exemples.
Ils ne l'écrirons sûrement pas, ne nous en parleront pas,
ils ont une image à défendre, des livres à vendre,
et leur ego spirituel ne le leur permettrait pas.
Pour un vraie tableau de la réalité, les gens devraient
témoigner autant de leurs difficultés que de leurs forces.
Or, en général, on est expansif et on parade quand tout
va bien, on se renfrogne dans son coin et se tait quand cela ne va plus.
Quand la bourse va bien et que nos actions montent, on pavane, quand
les actions baissent, on se tait.
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La morale corporelle
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On est bien certain que tout se joue dans le cerveau,
un cerveau qu'on pense d'ailleurs sous le contrôle de notre volonté.
On pense qu'on agit en fonction de ce que la morale nous dicte. Or,
la réalité est beaucoup plus complexe.
La morale est-elle une réalité spirituelle se situant
au dessus du corps et indépendante de ce dernier ? Est-ce
que notre volonté peut dicter une bonne conduite à notre
corps.
Y-a-t-il un lien entre notre corps et notre psychologie ? Quel
est l'impact de notre corps sur nos comportements, nos habitudes, notre
morale et notre spiritualité ?
Quand la faim ou le désir sexuel m'assaillent, qui est le plus
fort, le corps ou le cerveau ? Le corps finira par imposer sa volonté,
c'est certain. Ce qui est vrai pour un besoin primaire, l'est-il au
niveau des besoins secondaires et même tertiaires ?
- On apprenait récemment que
le Mirapex, un médicament pour traiter le Parkinson et le syndrome
des jambes sans repos, avait comme effet secondaire une
dépendance au jeu, une augmentation de la libido et une hypersexualité.
Il me semble que cela démontre bien que notre morale peut être
affectée ou dépendante de l'état de nos hormones,
de nos enzymes ou autres constituants du corps humain.
- Le docteur David Magnusson (Institut Karolinska, Stockholm, Suède)
a suivi pendant vingt ans le parcours de tous les garçons d'une petite
ville, à partir de l'âge de 10 ans. Or, il constatera plus
tard que tous ceux que avaient un taux de noradrénaline bas
dans l'enfance sont devenus plus tard des criminels. La noradrénaline
serait-elle plus forte que la morale et l'éducation ?
- On commence à trouver de plus en plus de liens entre certaines
maladies mentales et des carences alimentaires ou des intolérances.
Par exemple, l'intolérance au gluten non diagnostiquée
et non soignée pour causer la dépression. Aussi un faible
taux de testostérone chez l'homme peut aussi induire une dépression,
etc...
- Un homme en surplus de testostérone devient agressif, se
referme, maugrée, devient froid et distant. C'est vrai pour
presque tous les hommes. Mais il pensera que c'est un problème
d'ordre psychologique. Il retrouvera pourtant son équilibre
et redeviendra affectueux une fois qu'il aura fait l'amour.
Toutes ces problèmes qu'on dit psychologiques, ou
moraux, ou découlants d'un manque de volonté, peut-être
découvrirons nous un jour qu'ils sont liés à nos
gènes, hormones ou autres. Qui sait ?
Si on savait, on serait probablement moins prompt à juger et à
condamner !
On pense que les grosses personnes manquent de volonté, que les
voleurs manquent de morale, que les dépressifs pourraient se prendre
en main, on ne se pardonne pas nos compulsions, mais si on était
conscient des dessous de la réalité et de ses dessins, on
serait sûrement plus compréhensifs et plus compatissant.
La Vie fait toujours de son mieux avec ce qu'elle a. Il n'y a pas de mauvaise
ou de bonne volonté, la volonté n'est qu'une autre création
mentale sans rapport avec la réalité.
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Témoin de Jéhovah
|
Je suis hésitant à aborder ce sujet,
je ne voudrais surtout pas blesser ses adhérents, les isoler
davantage.
De toute façon, il est très improbable que je rejoigne
un seul témoin de Jéhovah ; ils n'ont pas le droit
de s'intéresser à de tels écrits. Je fais parti
du monde extérieur à leur organisation, monde qu'ils considèrent
mauvais et voués à disparaître bientôt.
Aussi, comment rejoindre quelqu'un qui s'est enfermé dans
ses croyances et pense posséder la Vérité ?
On aura beau discuter des heures, la discussion ne progressera pas d'un
iota car ils n'ont pas le droit de regarder ailleurs que dans leur bible
et nous y ramène toujours. Leurs esprits sont emprisonnés
par leurs dogmes, croyances et pratiques. S'ils doutent d'un seul dogme,
ils risquent d'être notés, réprimandés ou
même excommuniés. La discussion est close avant même
de commencer.
Il n'y a pas beaucoup à rajouter à
tout ce qui a déjà été dit ou écrit
sur les témoins de Jéhovah. Tout est connu, tout à
déjà été dit. L'information est là,
partout sur internet ou ailleurs, facilement disponible, à qui
voudrait s'ouvrir les yeux et regarder objectivement la réalité,
mais malgré toutes les mises en garde, il y a près de
8 millions de membres et 300 000 nouveaux baptêmes à chaque
année.
- Comment croire que seulement les baptisés
de leur église seront sauvés. Sauvés de quoi ?
Les témoins de Jéhovah sont-ils sauvés de la souffrance,
de la maladie, de la mort ou de quoi que ce soit ? Leur vie est
loin d'être facilités par leur religion. Tout au contraire...
- Comment croire qu'il n'existe qu'un seul livre, ancien de surcroît,
possédant la Vérité, et pas n'importe quelle version
de ce livre, mais seulement leur propre version et interprétation.
Il faut voir que Jéhovah n'est pas une lettre morte, qu'il évolue
dans le temps, avec la Vie. Que la Vérité se retrouve
en chacun de nous, dans des milliers de publications, dans la nature,
partout. "Dieu est partout" dit la bible, baptisé ou
non, dans la bible et ailleurs. Ce n'est pas le fait d'être baptisé
ou non qui nous ouvre la porte de la Vérité ou nous préserve
de quoi que ce soit. Non !
« Le mot Dieu n’est pour moi rien de plus que
l’expression et le produit des faiblesses humaines, la Bible un recueil
de légendes, certes honorables mais primitives qui sont néanmoins assez
puériles. Aucune interprétation, aussi subtile soit-elle, ne peut selon
moi changer cela.» Einstein
- Comment croire que le seul moyen d'échapper à la destruction
imminente du monde actuel est d'être un témoin de Jéhovah.
L'organisation avait prédit cette fin du monde pour 1925, puis
pour 1975. On s'est trompé les deux fois et on perdu des membres
et de la crédibilité. Aujourd'hui, on ne prend plus de
risques, on parle seulement de destruction prochaine.
- Les témoins de Jéhovah forment une grande famille, une
famille qui s'isole du reste du monde de par leurs dogmes et pratiques.
Plus on s'enferme dans cet organisme, plus on s'éloigne de la
réalité et plus il devient difficile d'en sortir.
- Les membres à la base sont constamment sollicités pour
donner de leur temps, leurs énergies et de l'argent. On leur
demande de vivre sobrement. Pendant ce temps, l'organisme grossit et
les hauts dirigeants vivent dans l'abondance. Les hauts dirigeants ne
sont pas très différents de ceux des grandes entreprises
privées qui cherchent à prendre de l'expansion, à
avoir plus de membres, plus de pouvoir, plus de profits et de prospérité
pour soutenir leurs propres intérêts. Aujourd'hui, les
dirigeants sont plus prudents parce qu'on a déjà, par
le passé, étalé leurs richesses sur la place publique,
mais la réalité n'en demeure pas moins fondamentalement
la même.
On pourrait ajouter bien des choses sur
tout ce que les témoins de Jéhovah ne veulent ni voir
ni entendre malgré l'évidence. Ils ne m'auront sûrement
pas suivi jusqu'ici. Pourquoi ? Parce qu'ils ont besoin de croire,
et ils ne sont pas les seuls. Et pourquoi ce besoin de croire ?
C'est que croire nous amène un sentiment de sécurité.
C'est parce qu'on ne peut faire face à ses peurs qu'on s'enferme
dans la sécurité de nos croyances. Il est plus facile
de se laisser convaincre et embrigader, même
au risque de s'y perdre ou de se faire exploiter, que
de faire face à la réalité.
Je suis surtout peiné
de voir des gens, parfois proches de nous, s'investir dans une telle
organisation. On a l'impression de les avoir perdu, qu'ils ne sont
plus là. Ils sont ailleurs, dans leur monde imaginaire.
Mais que puis-je faire ? Vouloir changer quelqu'un,
c'est comme penser qu'on possède une vérité supérieure
à la sienne, c'est comme se placer au-dessus de lui. Et qui
suis-je pour croire ma vérité supérieure à
la sienne ? De quel droit puis-je penser et agir ainsi ?
S'il ne se sent pas compris et accepté dans ce
qu'il est et ce qu'il fait, il y un grand risque qu'il se sente rejeté
et me rejette à son tour.
Il est probablement mieux qu'il vive ce qu'il a à
vivre pour mieux comprendre la vie et ce, selon le rythme de sa propre
évolution.
De plus, reconnaître qu'on s'est trompé,
c'est quasi impossible pour un ego qui cherchera plutôt à
renchausser davantage ses croyances.
Même si ce
mouvement me semble contraire à l'Intelligence, du moins à
partir des limites de mon cerveau actuel, ce mouvement n'est sûrement
pas là pour rien et il participe à sa manière à
l'évolution de la Vie sur terre. Tout joue son rôle dans
l'évolution, y inclus les témoins de Jéhovah. Ce
mouvement répond présentement à un besoin, le nombre
de membres en témoigne. C'est comme un moindre mal pour plusieurs,
pour les soutenir dans une société en perte de valeurs
et de racines, pour les aider à survivre dans un monde qu'ils
ne comprennent plus, qu'ils n'acceptent plus ou qui les fait trop souffrir.
C'est un remède temporaire en attendant un monde plus conscient
et plus humain. De plus, cet organisme peut aider
ses membres et les valoriser sur plusieurs aspects de leur vie, tout
n'est pas noir, loin de là, surtout si on le regarde de l'intérieur.
Je ne juge pas les gens qui y adhèrent, ce sont simplement
des êtres vulnérables, qui ont besoin de s'accrocher à
quelque chose, comme le plupart d'entre nous d'ailleurs. Pour certains,
ce sera d'être témoin de Jéhovah, pour d'autres
ce sera de suivre un maître, ou d'adhérer à une
secte, ou tout autre béquille.
Pourtant, rien n'est plus beau que d'être
un réel témoin de Jéhovah, un témoin de Dieu.
Et qu'on le veuille ou non, on est tous des témoins
de Dieu, de la Vie qui circule et évolue à travers nous,
peu importe notre religion, nos croyances, notre morale, nos opinions,
nos allégeances ou autres. Il n'y a pas lieu d'en faire une religion.
On fait tous partie du mouvement de l'évolution de la Conscience,
de l'incarnation de l'Intelligence dans la matière, du Dieu qui
s'est fait homme.
Mon plus grand souhait serait que les témoins
de Jéhovah, tout comme les disciple de n'importe
quel autre secte ou maître, puissent un jour retrouver leur liberté
de penser, à partir de leur propre lumière, et puissent
laisser s'exprimer le vrai Jéhovah qui est au cur de leur
être tout comme au cur de tous les êtres.
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La dépression
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J'ai déjà écrit
sur la dépression, je me répéterai peut-être,
mais en adoptant une forme plus directe et plus simple.
Je ne suis pas un psychologue ni un psychiatre et il existe
beaucoup de formes de dépression, aussi je ne voudrais pas trop
m'aventurer dans ce domaine.
Je parlerai simplement d'une forme de dépression plutôt
courante, celle qu'on peut ressentir suite à la perte d'un être
cher, d'une rupture, d'un changement dans nos conditions de vie, de la
perte d'une capacité, d'un bien, ou même d'une illusion ou
d'une croyance.
Il arrive aussi qu'une dépression se présente
sans que nous sachions trop pourquoi, sans que nous l'ayons vu venir,
comme un mal être qui nous envahit sans raison évidente.
Il existe bel et bien des raisons, mais on ne les
voit pas encore.
La dépression se dessine sur un fond de tristesse,
comme une grande fatigue qui nous envahit tout à coup.
Elle devra faire son temps, le temps que la vie guérisse
notre cur et nous ramène à la joie de vivre. On peut
difficilement l'éviter ou l'atténuer, il faut l'accepter
et la vivre. Lutter contre elle ou vouloir s'en défaire risque
de nous épuiser davantage.
Si on accepte de la vivre à fond, on se rendra compte
qu'elle n'est finalement pas si terrible, qu'elle peut même nous
ouvrir à des changements forts positifs pour nous et notre environnement.
La dépression n'est pas là pour rien, elle est là
pour nous dire que la vie ne peut continuer ainsi et qu'on doit réorganiser
sa vie sur de nouvelles bases, de nouvelles valeurs, de nouvelles façons
de penser, de voir et d'envisager la vie, de nouvelles habitudes de vie.
Profitons-en pour entrer en soi, se connecter avec notre cur,
écouter ce qu'il cherche à nous dire à travers cette
tristesse.
Notre ego cherchera à éliminer la dépression
par tous les moyens, c'est bien normal, mais la dépression a beaucoup
à nous dire et à nous apprendre sur nous-mêmes.
Un beau jour le soleil revient, de façon imprévisible,
et nous en sortons grandi et plus fort.
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C'est la panique !
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Je n'arrive plus à trouver ni la force ni le
temps d'écrire..
Mon ego ne veut plus suivre, ne me le permet plus.
Il est pris de panique, il a peur pour sa peau !
Il argumente : "De quoi as-tu l'air avec de tels propos,
sinon d'un misérable vieux fou !
Tu risques fort de te tromper, d'être incompris, jugé et
rejeté !
De faire honte à tes proches !
La réalité n'est pas celle que tu décris, elle n'est pas si négative,
la vie est belle, regarde autour de toi.
Les gens ont une belle vie, les gens sont heureux, arrête de te raconter
des histoires…"
En fait, mon ego ne veut surtout pas renoncer à ses plaisirs compulsifs
pour entrer dans une dimension spirituelle qui le remet justement en
question.
Il a peur de perdre tout ce à quoi il tient le plus,
tout ce qui lui procure ses plus grands plaisirs,
peur de perdre aussi son cadre de vie égoïste, confortable,
connu et rassurant.
Peur de perdre ce petit paradis matériel qu'il travaille à monter
depuis si longtemps,
où chaque chose est connu, bien à sa place, bien organisé et structuré…
Mon ego se débat comme un diable dans l'eau bénite.
Il tergiverse : "Rien ne presse, attends à plus
tard, quand tu seras mieux préparé.
Attends que le renversement se fasse naturellement, sous la volonté
et la protection divine.
Ne gaspille pas tes énergies, ne te mêle pas de cela, cela n'est
pas de ton ressort."
Ou bien il cherche à négocier : "Commence à renoncer
à de petites choses sans renoncer à tout.
Tu es maintenant trop vieux, tu as besoin de paix, laisse cela aux jeunes,
à ceux qui ont une intelligence plus vive et plus d'énergie..
Ou laisse cela à des gens éveillés qui savent ce
dont ils parlent.
Pour toi, c'est trop laborieux, ce n'est pas pour toi, mieux vaut être
réaliste et renoncer."
L'ego a peur et se sent malheureux dans ce mouvement
de Vie qui m'habitent de temps en temps.
Mais je sens et je vois que je n'ai d'autre choix que de faire face
à mes peurs et renoncer à mes plaisirs
pour reprendre contact avec la Vie qui coule dans mes veines.
Sinon, je finirai sans jamais m'être approché de ce que je suis vraiment.
Et je ne suis pas seulement cet ego qui m'habite,
je ne suis pas seulement mon histoire personnelle,
je ne suis pas seulement cette petite personne malheureuse et apeuré.
Je suis beaucoup plus que cet ego qui me garde dans l'ombre de moi-même.
Mais malgré tout ce qui précède, je prends les
arguments de mon ego en considération,
ne voulant pas avancer en aveugle.
Je tente de le rassurer, je lui promet d'être raisonnable et surtout
prudent.
Je l'assure que si la spiritualité devient trop accaparante,
je me garde la liberté de l'envoyer promener.
Je pressent que les dimensions corporelle et psychologique doivent
précéder la dimension spirituelle,
que c'est l'esprit que s'incarne dans un corps et que ce dernier est
le fondement de cette incarnation.
Sans le corps, rien n'est possible pour l'esprit.
Aussi, si la spiritualité me fait suer, veut ou en fait trop,
au dépens de mon corps,
de mon équilibre psychologique ou de ma joie de vivre,
c'est qu'il est alors temps de fermer les livres pour retourner au jardin.
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"Connais-toi toi-même"
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Des doutes m'assaillent concernant la pertinence
de mes actes. Tout m'apparaît tout à coup trop complexe,
la confusion et le découragement s'installent. À quoi
bon tout cela ?
Des questions se posent ! Quels sont les motifs qui
me poussent à agir et à écrire ? D'où
originent ces textes ? Qui suis-je finalement ? Il me semble
important de me connaître pour comprendre et apprécier
la valeur de mon action. Il est évident que mon cheminement psychologique
a un impact direct sur ma vie et sur le contenu et la forme de mes écrits.
"Connais-toi toi même,
disait Socrate." L’ignorance
de soi-même nous rend dépendant et esclave de nos croyances, des opinions
et des autres. En revanche, la connaissance ou l'observation de notre
nature profonde, de ce que nous sommes, nous libère et nous
rend apte à mieux réaliser notre potentiel.
Chacun devrait pouvoir écrire l'histoire de sa
vie, comme il la comprend et la ressent, afin de mieux se connaître.
Il n'y a pas lieu de trop s'y appesantir, mais de l'étudier
dans ses grandes lignes, afin d'en dégager le contexte et les
événements marquants de notre enfance, de voir tout
ce qui nous a amené à développer les attitudes,
croyances et comportements qui nous gouvernent encore maintenant.
J'ai suivi de nombreuses psychothérapies
individuelles ou de groupes à une certaine période de ma
vie. J'ai fait du chemin, mais je partais de tellement loin. Nrotre cheminement
est sans fin...
Je suis amené aujourd'hui à jeter à nouveau
un regard sur mon passé psychologique et à exprimer certains
aspects de ma personnalité que je n'ai jamais perçu clairement.
Ceux-ci m'habitent depuis ma petite enfance, de
façon inconsciente. Je n'ai jamais pu les voir et les accepter,
car cela me faisait trop mal. Encore aujourd'hui, me confronter à
cette réalité est très difficile et éprouvant
pour mon ego. Je ressens un fort désir de
reculer, de m'arrêter ici.
Je réalise en fait que je souffre depuis mon enfance
de troubles de comportement qui se rapproche de ceux de l'autisme, soit
de phobies sociales et d'une personnalité évitante. Ceci
m'amena plus tard à souffrir d'anxiété généralisée
et à devenir un être très compulsif, crainte maladive
de l’opinion d’autrui, hypersensibilité à l’humiliation, à la honte et
au rejet.
Enfant, j'étais timide et évitait
autant que possible tout contact social, à l'exception de quelques
enfants tout aussi timides que moi. J'avais une peur persistante et intense
des différentes situations sociales. J'étais malheureux
dans les fêtes de famille, de bureau ou autres activités
de groupe. Je craignais qu'on perçoive ma gène, mon malaise,
d'être embarrassé ou humilié. Certains événements
m'ont conduits presque à la panique. Mon anticipation de certains
événements à venir m'ont fait parfois souffrir d'angoisse
pendant des mois. Regardons cela de plus près,
à partir de quelques exemples, sans en faire une autobiographie.
On se rappelle toujours de nos beaux souvenirs
d'enfance et nous ne retenons que le bon côté des choses
et de notre milieu familial. On ne vois pas, ne veut pas voir les failles
ou problèmes de nos parents. Il ne s'agit pas pour autant de les
critiquer, ils ont fait ce qu'ils ont pu, rien n'aurait pu être
différent dans ce temps, mais de les voir tels qu'ils étaient
dans la réalité, sans les idéaliser. Ceci est capital
pour se connaître et se comprendre.
Laissons remonter quelques souvenirs :
- Je me vois en avant de la maison familiale, peut-être j'avais
5-6 ans, sous les peupliers, en bordure du trottoir. Mme Vallée,
une dame importante du village, passe près de moi, me salue
et me dit quelques mots gentils. Je suis surpris, il me semble que
c'est la première fois qu'on démontre une certaine considération
pour mon existence.
- Je me revois à 7ans, à l'écart dans le cour
de l'école, sur le bord de la clôture, ne me mélangeant
pas aux autres, paniqué et ne sachant quoi faire. Tous les
autres jouent et ont du plaisir, mais moi, je suis malheureux comme
les pierres, apeuré. Je le vois, mais je n'y peux rien, et
j'en souffre énormément. Me voir ainsi, dégradera
davantage mon estime de moi, déjà fort pauvre.
- Les problèmes psychologiques existaient déjà
depuis ma première enfance mais ce sont surtout révélés
lors de mon arrivée à l'école. Ils ne me lâcheront
pas pendant mon enfance et mon adolescence. Même par la suite,
lors de mes études plus avancées, au collège
et à l'université, ensuite au travail, ces troubles
seront présents et ma vie se mènera toujours sur ce
fond de mésadaptation, de phobies et de peurs constantes. C'est
incroyable de voir tout ce que mon cur à pu battre en
raison d'un état de tension constante, et cela continue...
Mon corps était solide pour survivre à cet état
psychotique.
- Tous les problèmes de relations que j'ai vécu par
la suite, un peu dans ma famille, mais surtout dans mon millieu de
travail où je contestais régulièrement l'autorité,
et ma difficulté de travailler avec les autres s'éclairent
un peu mieux.
Je finirai bien par m'intégrer et à fonctionner
minimalement, mais ce ne sera pas facile. Timidité extrême.
Je resterai longtemps en marge des groupes. Mes relations avec les
autres étaient pauvres et très tendues, avec les filles
entre autres.
Voyons un peu le contexte social dans lequel
je suis né et fait mes premiers pas.
Ma mère était débordée, trop d'enfants
à un rythme trop rapide, alors qu'elle n'était pas vraiment
préparé, qu'elle manquait de support et que cela ne correspondait
pas à ses désirs et intérêts. On était
pauvre, le milieu de vie était très difficile pour elle.
Elle était imprévisible et inégale dans l'intérêt
qu'elle portait à chacun de ses enfants. Elle était très
occupée par sa couture et nous devions vraiment rester tranquille,
pas trop loin d'elle, et surtout ne pas la déranger. Elle était
sévère et dominante. Je n'ai souvenir d'aucun geste de tendresse
à mon égard, je parle de ce que j'ai ressenti, d'une réalité
subjective. Elle s'occupait de nous nourrir et de nous vêtir, son
rôle de mère me semblait s'arrêter là.
Je me rappelle avoir fait de longues crises de pleurs et de nerfs, en
proie au désespoir. Jamais ma mère n'est venu me voir pour
m'aider, voir ce qui n'allais pas. Je devais finalement toujours m'en
sortir seul. Je ne me suis jamais senti proche de ma mère, je l'ai
jamais senti proche de moi.
Quelque uns de mes frères plus jeunes ont également
soufferts de négligence, je le voyais et je tentais parfois de
prendre un peu la relève.
Mon père était absent, travaillait au chantier.
Quand il revenait, ma mère lui faisait part de nos désobéissances
et nous devions subir ses foudres. J'avais peur de mon père. Je
me rappelle seulement d'une fois où il est monté nous voir
un soir, alors que nous étions au lit, pour nous raconter une histoire.
Un beau et rare moment. Mon père avait souvent besoin d'aide et
de support, il n'était pas vraiment apte à assumer les besoins
de 11 personnes. C'était trop, je le comprends, cela aurait aussi
été trop pour moi.
Le milieu familial fut sûrement déterminant dans
le développement de mes phobies et troubles de comportement. Mais
bien d'autres facteurs, qu'il m'est impossible de bien cerner ont aussi
sûrement joués leur rôle. Tout l'environnement social
du temps, très autoritaire envers les enfants, avec des manques
de respect fréquents, la surabondance d'enfants, enfants qu'on
exploitait au besoin, quelques enseignants durs et inhumains, les abus
sexuels du vicaire de la paroisse, tout ce contexte m'a aussi perturbé
profondément.
Tout cet environnement, circonstances et événements
m'ont amené à une certaine distorsion cognitive, c'est-à-dire
à une fausse perception de la réalité, à avoir
des peurs irraisonnées ou irréelles, à avoir des
pensées négatives, à n'avoir aucune confiance en
moi, à méconnaître mes besoins, à développer
de fausses croyances et autres. Toute la réalité était
perçu comme dangereuse, une angoisse généralisée,
permanente, mais inconsciente s'est installé très jeune,
venant fausser mes jugements et ma façon de percevoir et de vivre
ma vie. J'avais une anxiété permanente sur mon état
de santé et celle de mes proches et aussi bien d’autres soucis quotidiens
non justifiés. Tout cela a eu et a encore un impact déterminant
sur ma vie.
Pour diminuer mon angoisse, j'ai développé des
pensées ou des comportements compulsifs et répétitifs.
Ces compulsions ont occupés une grande part de mon temps, cela
va de soi, au détriment d'activités positives et de ma capacité
à prendre soin de moi et des autres. Même si j'avais conscience
de la pathologie de ces compulsions, je ne pouvais m’empêcher de les réaliser,
sinon l'angoisse devenait intenable et ma vie invivable.
J'ai dû commencer à prendre des calmants à
l'université et en ai toujours pris régulièrement
par la suite, à faibles doses et au besoin.
Le tableau est brossé dans les grandes lignes, mais
pourrait être approfondie pour chacune des étapes de ma vie.
Je pourrais le regarder aussi sous l'angle de ma relation avec les femmes,
de la sexualité ou autres, mais le fond d'angoisse et de peur demeurerait
le même et c'est ce fondement psychologique qui par la suite modèlera
tout le reste de ma vie. Seulement la nature me calmait, me rassurait,
d'où mon grand besoin de me retrouver la tête dans la nature,
les arbres, les fleurs, le jardin...
J'ai quand même appris à me faire confiance sur
certains aspects de ma personnalité, surtout du côté
intellectuel et professionnel, assez pour pouvoir fonctionner, mais cela
m'a coupé fondamentalement de mes ressources et de mes capacités,
tout en me gardant bien loin de mon potentiel réel.
J'ai souvent regardé ma vie sous un angle spirituel,
il est tout aussi nécessaire de la regarder sous un angle psychologique.
Se guérir de ses problèmes psychologique demande
énormément de temps, ce n'est pas comme régler un
problème matériel. Cela peut prendre toute une vie, parfois
plus, nos enfants en hériteront, du moins en partie, et devront
eux aussi cheminer et travailler pour s'en libérer.
Je ne juge aucunement les personnes significatives de mon
enfance. Ils ne pouvaient agir autrement compte tenu des moeurs, du contexte
et des connaissances de temps. Moi aussi, je n'ai pu donner plus que ce
que j'avais et mes enfants n'ont surtout pas à m'idéaliser.
Je suis conscient de mes failles comme père, époux, travailleur
et citoyen.
Tout le milieu dans lequel on a été éduqué
n'a pas tant d'importance quand on peut en prendre conscience et le voir
tel qu'il est, sans se raconter d'histoires ; on est alors en mesure
de s'en libérer, du moins progressivement et dans une certaine
mesure.
La plupart des personnes de mon entourage vivent également
des difficultés psychologiques de différentes natures et
intensité. Le défi est là pour tous d'apprendre à
se connaître afin de pouvoir accéder à la liberté.
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