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textes 2005-20087 |
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TEXTES 2007 |
"L'homme ne meurt pas, il se tue" |
Ainsi s'exclama le Professeur Guéniot en 1930. Il y a donc longtemps que tout
le monde le sait, et pourtant .. L'homme est mortel, cela va de soi, mais
pourquoi se tuer prématurément ? Regardons autour de nous, nous verrons des jeunes
gens d'à peine 50 ans déjà épuisé d'avoir tant couru et dont la santé flanche.
Regardons en soi, nous ne faisons pas exception, nous verrons combien notre ego
ne cesse de nous faire ramer et suer.
Quoi faire ? Il n'y a justement rien
à faire. Surtout ne pas se rajouter d'exigences et de culpabilité. Se mettre un
peu au neutre de temps en temps. Ne rien faire, sinon observer en soi et autour
de soi, sinon d'écouter le chant des oiseaux ou observer la forme des nuages.
Relaxer, respirer !
Vos boss n'apprécieront peut-être pas mes conseils, aussi
j'ajoute que ce n'est pas le travail qui tue, mais plutôt notre attitude face
au travail. C'est que notre ego nous amène toujours à en faire trop, à vouloir
se prouver, à vouloir être bon sinon le meilleur. La recherche du plaisir
est encore bien plus mortelle que le travail. On se tue davantage à vouloir satisfaire
nos multiples désirs, désirs toujours insatiables, désirs cachant nos peurs.
Et pendant ce temps, on est bien trop affairé pour pouvoir remarquer et accueillir
les milliers de petits plaisirs gratuits du quotidien !
|
| Même
si on a une bonne discipline de vie et fait ce qu'il faut sur le plan physique
pour être en forme, on peut se sentir souvent fatigué et à
bout de ressource, sans ressort pour faire face à sa vie et à la
réalité. Pourquoi, et où va notre énergie ?
Certaines attitudes mentales viennent siphonner une très large part de
nos énergies, par exemple : -Ne pas s'accepter comme on est. Vouloir
être différent, être plus, être mieux, vouloir se changer.
Ces volontés ou désirs nous font forcer inutilement et grugent nos
énergies. -Vouloir toujours plus. Travailler fort pour acquérir
de nouveaux biens, de nouvelles fantaisies, de nouvelles aptitudes. Cela n'a pas
de fin, nous pollue et pollue notre environnement. Notre ego est insatiable.
-Se comparer. Si on se compare avec des gens que notre ego considèrent
supérieur à soi, plus intelligent, plus habile que soi, cela nous
coupe les ailes, nous éteint. C'est comme jeter de l'eau froide sur la
braise d'un feu. Se comparer avec des gens que notre ego considèrent moins
bien que soi peut nous faire sentir mieux momentanément, mais c'est un
jeu pervers qui nous coupe d'une relation vraie et qui éventuellement nous
culpabilisera. -Ne pas accepter ce qui est. Résister. Toute résistance
crée une friction, une augmentation de la chaleur et une perte énergétique.
Il faut dire oui à ce qui est, dans les plus petites choses comme les plus
importantes. -Les ruminements de notre mental sont à la source de
la plupart de nos émotions, ils détournent, utilisent et anéantissent
nos énergies. C'est dans la simplicité, le silence et l'amour que
notre énergie se renouvelle et que la vie se manifeste.
-Plus fondamentalement la peur de la mort, qui englobe toutes les autres
peurs, nous paralyse et nous coupe de nos énergies. La peur nous
maintient dans l'angoisse, la souffrance et la culpabilité. Quand
on ne peut y faire face, on fuit dans des compulsions de toutes sortes
qui drainent souvent une large part de nos énergies. La recherche
constante du plaisir fait partie de ce mouvement de fuite.
Si
on ne peut mettre fin à nos déperditions énergétiques,
on ne pourra obtenir cette immense énergie requise pour voir notre réalité,
faire face à l'inconnu, et devenir vraiment vivant. L'énergie, c'est
la vie.
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Emprisonné,
sans lumière et sans espace |
Mes pensées ne cessent de me harceler et ne me laissent
aucun répit. Soit le passé me revient en tête avec son lot
d'émotions presque toujours négatives, soit je pense au futur, plein
d'appréhension. Mes pensées sont la source de toutes mes peurs et
de tous mes désirs, elles les créent même de toute pièce
et ce, sans aucun lien avec la réalité. Avec le temps, elles
se sont complexifiées et en sont venues à occuper tout mon temps
et tout mon espace. Elles ont tissé une toile si dense et si opaque tout
autour de moi que je me retrouve complètement ficelé, pris au piège,
sans espace pour bouger, sans lumière pour voir. Elles me possédent
totalement. La moindre brèche dans ce système de pensée,
la moindre éclaircie me permettrait pourtant de voir mon état actuel
de 'non-être' quasi total, de voir que toutes ces pensées ne sont
pas moi, qu'elles m'empêchent même d'être et qu'elles dévastent
ma vie et mon environnement. Mais mon ego ne veut surtout pas voir et il s'active
en conséquence.
Il ne veut surtout pas voir que je détruis la vie en moi tout
comme je contribue à détruire les autres et la planète.
Il ne veut pas voir toute la confusion, la contradiction qui règne
dans ma vie, entraînant désordre, peur et culpabilité.
Il ne veut pas voir que, malgré ma belle facade, je suis au fond un être
désespéré cherchant à compenser par la rercherche
perpétuelle de plaisirs. Il ne veut pas voir, réaliser, que
je n'ai pratiquement aucune compassion ou amour envers moi-même, mes proches,
les autres, les animaux, les fleurs, la terre. Que les êtres qui me sont
le plus cher sont aussi des êtres que que je cherche à posséder,
à compétitionner ou à contrôler; et que ce que j'appelle
l'amour est tout le contraire de l'amour. Voir que tout le monde ou presque
vit ainsi et qu'on finit par penser que c'est un état normal. Un peu
de lumière suffirait pourtant à abattre tout un pan du mur des illusions,
mur fondamentalement fragile et instable.
Prendre conscience de mon état d'inconscience quasi perpétuel,
c'est le premier pas et le plus important. Il se produit alors un
saut, un hyatus, un changement d'état, plus rien ne sera dorénavant
pareil et il sera impossible de revenir en arrière.
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MES
TEXTES 2006 |
L'homme,
un animal raisonnable ? |
Plus je m'observe, plus j'observe autour de
moi et plus je constate que l'homme est d'abord et avant tout un animal qui raisonne.
Le côté animal de l'homme est évident. C'est d'ailleurs
la partie la plus saine de l'homme car il y a énormément d'intelligence
et de sagesse dans l'animal, mais en autant qu'on sache être à son
écoute.
Tant qu'à savoir s'il est raisonnable, nul doute qu'il
raisonne, c'est d'ailleurs là que le mât blesse, le cerveau ne cessant
de révolutionner, prenant toute la place, nous emportant dans ses projets,
ses ambitions, ses idéaux, ses religions, ses peurs et ses milliers de
désirs.
Le fait d'être réellement raisonnable impliquerait un comportement
rationnel, mesuré, conforme au bon sens, une certaine liberté
de choix, une volonté opérationnelle et un minimum de
conscience, ce qui n'est pas évident.
Qui est à la barre, qui dirige nos
vies au quotidien, quelles sont les forces prédominantes en nous ? La raison,
c'est-à-dire la capacité de voir et d'agir avec discernement, jugement
et sagesse ? Si je regarde ma vie et l'état actuel de la planète,
avec ses guerres et ses pollutions, j'en suis de moins en moins certain.
La capacité de raisonner de l'homme lui donne le pouvoir de dominer sur
toute la planète, du moins pour l'instant. Toutefois, cet arme qu'est la
raison constitue une épée de Damoclès si l'homme ne réussit
pas à vraiment devenir un 'animal raisonnable'.
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MES
TEXTES 2005 |
Livre
de l'Ecclésiaste (La sainte bible) |
( Ce texte corrrespond
à mon adaptation et à mon interprétation du Livre
de l'Ecclésiaste.)
Vanité des vanités, tout n'est que vanité.
Vanité des plaisirs
Je tentai d'abord
de trouver le bonheur dans les plaisirs de toutes sortes. Je ne me suis
privé de rien.
Et pour quel profit ? Les désirs ne sont jamais satisfaits, le
plaisir ne rassasie pas. Tout cela n'est que vanité et poursuite
de vent.
Vanité du travail et des possessions
J'entrepris
ensuite de grandes oeuvres: je me bâtis des maisons, je pris des
serviteurs, je me plantai des vignes, je me fis des jardins et des vergers,
je fis provision d'argent.
Tout cela m'apporta de durs labeurs, des préoccupations et des
souffrances. Même la nuit mon coeur ne se reposait plus.
Je me suis
retourné vers toutes les oeuvres que mes mains avaient faites
et vers la peine que j'avais prise à les faire: eh bien, tout
n'est que vanité, il n'y a pas de profit sous le soleil. Quel
profit nous revient-il d'avoir travaillé pour du vent ? Ce que
j'ai accumulé, je le laisserai à l'homme qui viendra après
moi et il en disposera.
L'homme, tel il est sorti du sein de sa mère, nu, tel il s'en
retournera, et il ne prélèvera rien pour son travail qu'il
puisse emporter dans sa tombe.
Vanité de la sagesse
Alors j'ai tourné
mes regards vers la sagesse! Je me suis appliqué à rechercher
et à observer avec sagesse tout ce qui se fait sous le soleil.
Or la sagesse est inaccessible. Qui connaît l'explication d'une
chose quelconque ? Personne, même le sage ne peut découvrir
la profondeur du sens des oeuvres divines qui se manifeste sous le soleil.
Quelque peine que l'homme se donne à chercher, il ne trouve pas.
Même si le sage prétend savoir, il ne peut savoir.
J'ai dit: "Je veux être sage !" Mais finalement j'en
suis resté bien loin. Il n'y a pas de juste sur terre qui fasse
le bien sans jamais pécher.
Et quel avantage à le sage sur l'insensé ? J'ai reconnu
qu'un même sort les attend. Alors, à quoi bon la sagesse?
Le sage meurt et est oublié comme le sot. J'ai compris que cela
aussi n'était que vanité et poursuite du vent.
Vanité de la vertu et de la religion
Je me suis donc
réfugié dans la vertu et la religion, pour finalement
voir que la religion est tout aussi vaine. Dieu met l'éternité
dans le coeur de l'homme, mais elle lui est inaccesssible. Personne
n'est maître de son souffle et ne peut le retenir.
Et tout ce que Dieu fait subsiste à jamais: il n'y a rien à
ajouter, rien à retrancher. Regarde l'oeuvre de Dieu, qui peut
redresser ce qu'il a courbé ? Ce qui a été sera,
ce qui s'est fait se fera, il n'y a rien de nouveau sous le soleil.
Le sort des fils de l'homme et le sort des bêtes sont identiques.
La mort de l'un est comme la mort de l'autre, ils ont tous deux le même
souffle. Qui sait si le souffle des fils de l'homme monte en haut alors
que le souffle de la bête descend en bas ?
Tel juste périt malgré la justice, tel méchant
traîne une longue vie en dépit de sa méchanceté.
Tous ont le même sort, le juste et l'impie, le bon et le méchant,
le pur et l'impur, celui qui sacrifie et celui qui ne sacrifie pas.
Il en est du bon comme du pécheur, de celui qui jure comme de
celui qui craint de jurer. Le temps et l'adversité les atteignent
tous.
Tout cela n'est que vanité.
Malgré tout, une vie de travail vaut mieux qu'une vie de paresse
Dès le matin
sème ta semence, et le soir ne donne pas de repos à ta
main. Le
sommeil du travailleur est doux, qu'il ait mangé peu ou beaucoup;
mais celui du riche ne le laisse pas dormir. La paresse est cause que
la charpente cède ; l'inertie des mains, que la maison ruisselle.
J'ai reconnu que rien n'était meilleur pour l'homme que de goûter
le fruit de son travail, de se réjouir dans ses oeuvres et de
se procurer du bien-être dans sa vie. On fait le pain pour le
plaisir, et le vin égaie la vie. L'argent répond à
nos besoins.
De même, une vie de sagesse l'emporte sur une vie insensée
Mieux vaut la sagesse
que la bêtise, elle profite à qui vit sous le soleil. Mieux
vaut écouter les paroles du sage, ne pas s'irriter.
La sagesse éclaire le visage de l'homme, la rudesse de sa face
en est changée. Les paroles de la bouche du sage ne sont que
calme et grâce, mais les lèvres de l'insensé le
perdent.
Aussi, respectons Dieu et ses lois si on veut le bonheur
Ne t'éloigne
pas de la parole de Dieu, ne te crée pas une mauvaise destinée.
Observe ses commandements. Sois vertueux et charitable.
Dieu est souverain roi et tout puissant. Si on ne respecte ses lois,
nul ne sait quand le malheur frappera sur terre, car le mal qui menace
l'homme est considérable.
Je sais que le bonheur est pour ceux qui respectent Dieu et ses lois.
Le bonheur n'est pas pour le méchant qui pareil à l'ombre,
aura une vie sombre et difficile.
Le bonheur dans la modération, le juste milieu.
Ne mange et prend
du plaisir qu'en son temps, de manière civile, non par débauche.
Aussi, c'est un poison de trop travailler et de beaucoup fatiguer la
chair.
Ne sois pas juste à l'extrême et ne te montre pas sage
à l'excès: pourquoi t'exposer à la ruine ?
Ne sois pas méchant à l'extrême ni insensé;
pourquoi vouloir mourir
avant ton heure?
Tu feras bien de t'attacher à l'une des méthodes sans
que ta main ne lâche l'autre.
Conclusion, tout bien entendu:
Qu'en
tout temps tu aies des vêtements blancs et que l'huile ne manque
pas sur ta tête. Jouis de la vie avec une femme que tu aimes tous
les jours de ta vie de vanité que Dieu te donne, car c'est là
ta part dans la vie et le travail auquel tu te livres sous le soleil.
Tout ce que ta main trouve à faire, fais-le durant ta vie, car
il n'y a ni oeuvre ni raison, ni science ni sagesse dans le monde qui
t'attend après cette vie.
Que ton coeur goûte le bonheur à chaque jour. Marche dans
les sentiers de ton coeur et selon les regards de tes yeux. Écarte
le chagrin de ton coeur et éloigne le mal de ta chair.
Profite de ta vie, prends ta part avant de mourir. Et la lumière
est douce et il est agréable à l'oeil de voir sous le
soleil. Même si l'homme vit de longues années, que l'homme
jouisse de toutes, et qu'il songe aux jours des ténèbres,
car ils seront nombreux..
Au jour du bonheur,
sois dans le bien-être; au jour du malheur, réfléchis.
Il convient de manger,
de boire et de goûter le bien-être et le fruit de son travail,
car c'est là un don de Dieu. Alors, ne t'en fait pas pour ta
vie, car Dieu l'occupe dans la joie de son coeur.
Prend les choses telles qu'elles sont et jouis de la vie.
Va,
mange ton pain avec joie et bois ton vin d'un coeur content.
Mais
respecte Dieu et observe ses commandements, car c'est là le tout
de l'homme.
Et n'oublie pas que toutes tes oeuvres, Dieu les appellera en jugement.
|
| Nous
avons presque tous une faille quelque part dans notre comportement, comme un tendon
d'Achille qui nous maintient dans l'ombre de nous-même. Il nous empêche
de réaliser notre potentiel, de se sentir dans sa force et de ressentir
la véritable joie de vivre. Il suffit qu'on soit faible ou vulnérable
dans un seul aspect de notre vie, pour que toute notre vie s'en trouve affectée.
Une seule faille suffit à nous perdre. Si un comportement particulier
me maintient dans la honte et la culpabilité, je me sentirai totalement
mécontent de moi la plupart du temps, peu importe les autres aspects positifs
de ma vie. "Une seule faute ruine beaucoup de bien. Un peu de folie gâte
une grande sagesse, un mouche morte infecte tout l'huile du parfumeur."*
J'ai pris 100 fois des résolutions, j'ai décidé 100
fois de repartir ma vie à neuf, mais toujours et toujours, je suis retombé
dans le même scénario destructeur. Parfois, j'ai réussis à
colmater temporairement une brèche dans ma personnalité pour qu'une
autre fissure se déclare ailleurs peu après. C'est comme s'il existait
en moi un inconcevable et inexplicable besoin compulsif de me fuir ou de m'autodétruire.
Là comme ailleurs, les forces du chaos sont en action. À la
longue et en prenant de l'âge, à force d'essais infructueux, l'espoir
d'une vie meilleure et plus satisfaisante s'effrite, laissant place au septicisme
et au découragement. Maintenir un comportement compulsif qui répugne
à mon intelligence et à ma spiritualité, c'est plutôt
surprenant à première vue, mais les dimensions intelllectuelle et
spirituelle de mon être ne semble pas faire le poids devant les désirs
et besoins d'ordre physique ou émotif. Dans ces circonstances, ma raison
me fait me sentir comme un pantin sans force et sans direction, divisé
intérieurement et impuissant à juguler tel comportement que je réprouve
et qui m'éprouve. Mes contradictions internes me déchirent, désintègrent
peu à peu mon estime de moi et, finalement, me désintègrent.
La dimension fondamentale qui manque à mon être, c'est l'intégrité,
c'est à dire la capacité d'avoir un comportement qui soit cohérent
avec les valeurs qui me tiennent à coeur. Alors qu'un homme divisé
et tiraillé par la honte et les peurs qui en résultent est un homme
faible et vulnérable, un homme ingègre dégage de la force.
Ce dernier n'a rien à cacher et vit de la même façon qu'il
soit seul ou avec d'autres. Il ne ressent aucune honte en ce qui le concerne,
ce qui lui confère un grand pouvoir. Par ailleurs, l'homme divisé
ne sera souvent que l'ombre de lui-même et, même s'il s'adonne à
de nombreux plaisirs, il ne pourra ressentir la joie véritable. Être
intègre, c'est avoir le courage de faire face à ses peurs, de toujours
faire de son mieux, d'accorder aux choses leur juste place, peu importe les circonstances,
plutôt que de fuir et de se désintégrer dans les drogues ou
comportements compulsifs de toutes sortes. On comprend qu'un homme intègre
sera un homme plus vertueux, mais il ne s'agit pas de cultiver la vertu pour la
vertu, par idéal ou ambition, mais uniquement parce qu'elle apparaît
incontournable si on veut accéder à une meilleure qualité
de vie. Plus je pourrai visualiser clairement les avantages pour moi d'être
un homme intègre et plus je pourrai y accéder souvent. Toutefois,
je ne dois en aucun cas vouloir m'imposer de force quoi que ce soit, mais plutôt
me le suggérer avec douceur, patience et compréhension. Aussi,
évitons les attitudes ou positions trop idéalistes, soyons plutôt
vertueux avec modération, sans excès et sans se prendre trop au
sérieux. "Livre de l'Ecclésiaste"
|
Patience,
tolérance et endurance | Ce
sont là trois vertus fondamentales pour se préparer un bon karma
ou un bon avenir à moyen et long terme. Elles sont essentielles à
tout bon jardinier, mais tout autant pour maintenir de bonnes relations avec les
autres et son environnement. Ce sont entre autres des outils essentiels pour
qu'un couple dure et passe à travers les différentes crises qui
surviendront inévitablement. Si on les oublie trop souvent, réagit
avec colère ou frustration, ou qu'on lance tout en l'air à la première
crise, on risque fort de se retrouver de plus en plus souvent seul. Par exemple,
si une femme aime vraiment son mari, elle l'acceptera tel qu'il est et même
l'accompagnera dans les diverses crises évolutives qu'il vivra dans le
temps, même au risque de déstabiliser leur couple à court
terme. Si celle-ci sait être patiente et tolérante, elle permettra
ainsi à son couple de durer et de passer à travers les crises. Et
un jour, leur couple se retrouvera encore plus fort, plus beau et plus stable.
Patience, tolérance et endurance, des vertus qu'on oublie et qui ne
sont plus très à la mode, mais combien importante pour des relations
vraies et durables. Elles sont partie intégrante de l'Amour.
|
Les
effets indésirables de la lecture | Il
est très difficile de lire un texte, même les plus beaux textes spirituels,
sans se laisser impressionner, s'y laisser prendre et s'en faire un idéal.
Or, dès qu'on se laisse impressionner, on perd la distance requise
pour bien voir et comprendre. On se distancie alors de ce qu'on est pour se coller
à quelque chose qui n'est pas soi. Et si la lecture génère
le moindre désir idéaliste, il s'ensuivra nécessairement
malaise et culpabilité, tôt ou tard. Il faudrait lire en se disant,
oui c'est intéressant, c'est une façon de voir les choses, c'est
enrichissant de regarder la réalité sous cet angle et cela peut
m'aider.. mais sans plus, sans en faire une vérité. Simplement
lire avec curiosité, avec ouverture d'esprit mais sans y accorder tant
d'importance.
|
Fonte
de la couche de glace
| Ces
jours-ci, j'observe la couche de glace en train de fondre et de se dissoudre progressivement
sur la rivière. Tout un spectacle ! Bientôt, dans quelques jours
à peine, la rivière recommencera à couler et à chanter,
et les canards suivront peu après. En prenant de l'âge, je me
sens moi aussi comme un bloc de glace en train de fondre et de se liquéfier.
Plus je vieillis, plus ma forme perd de sa force, plus son contour devient flou.
Je ramollit sur tous les plans, sur le plan physique, c'est visible et évident,
mais tout autant sur les plans émotif, caractériel, intellectuel
et spirituel. J'étais auparavant un être très structuré,
or je me déstructure, me désorganise. J'avais du caractère,
or il se perd. J'avais beaucoup de volonté et de discipline, or ma
volonté fond comme neige au soleil. Je suis devenu incapable de faire autre
chose que ce que j'aime et m'attire, ou que ce qui s'impose dans l'instant. La
discipline et les contrôles sont devenus inopérants. Je perds progressivement
tout contrôle sur mon être. Si je regarde ma situation par le
lorgnon de mon ego, c'est évident qu'elle se détériore.
On pense souvent que seul le corps vieillît pendant qu'en parallèle
on se renforce sur les plans moraux et spirituels, mais cela aussi n'est que croyance.
Les barrières maintenues par la volonté et la discipline se volatilisant
en prenant de l'âge, les pulsions longtemps refoulées se manifestent
parfois avec plus de force. Aussi, les croyances spirituelles et les idéologies
ne résiste plus à l'expérience de la réalité
et s'envolent les unes après les autres. Tout s'en va, jusqu'à
ce qu'il ne me reste plus rien, que je ne me sente plus soutenu par rien, par
rien d'autre que l'instant présent et sa réalité toute nue.
Vu sous l'angle de la sagesse, c'est le lâcher prise qui prend place peu
à peu, sans que mon ego n'y soit pour rien. Plus rien n'a autant d'importance
qu'avant, j'ai de moins en moins le goût d'avoir raison, d'acquérir
tel bien, telle qualité ou vertu, d'avoir une bonne image, de faire ma
marque ou de laisser quelque chose pour la postérité, tout cela
me semble bien vain. Par ailleurs, je deviens plus sensible, plus chaleureux,
plus présent et disponible pour moi-même, les autres et mon environnement.
J'étais solide, dur, et froid comme la glace. Je deviens aussi indécis,
instable, changeant et insaisissable que l'eau de rivière. Je passe lentement
de l'état solide à l'état fluide, tout comme l'eau qui coule
et épouse la forme que lui dicte son environnement. Toute forme a
un commencement et une fin. Un jour, plus tard, ce qui restera de mon être
se volatisera dans l'univers. Ce sera le retours au néant, à l'informel,
c'est-à-dire à l'état divin, qui par définition est
vacuité et omniprésence.
|
Un
grain de colère, un champ de misère | Encore
un petit grain de colère qui s'est inséré subtilement dans
ma vie, une fois de plus. En prenant de l'âge, je les tolère
moins bien; ma carapace s'étant ramolli, ils me font de plus en plus souffrir.
J'ai bien senti ce petit soupçon de colère germer en moi, avec son
odeur de jalousie et de frustation, mais l'ai laissé entrer en me disant
que je saurais contrôler sa croissance en temps et lieux. Je me suis leurré.
Je devrais pourtant savoir par expérience qu'il en découlerait nécessairement
de la souffrance pour moi et les autres. Mais il semble que la mémoire
soit courte en ce domaine, les même scénarios se répétant
inlassablement, tout étant toujours à recommencer. Peut-être
qu'un jour, à force d'en souffrir, si je n'en meurs pas avant, je finirai
par comprendre. Par comprendre quoi ? Que la colère nous ronge et est
source de souffrance et de mort. Que le moindre grain de colère, si je
le laisse germer, grandira rapidement jusqu'à envahir tout mon espace.
Il émettra rapidement des rhyzomes qui se feront sentir dans tout mon environnement,
au détriment des autres et de moi-même. Il génèrera
de la souffrance et des problèmes pour une longue période, même
que ses traces ne disparaîtront jamais totalement. C'est pourquoi il est
si important d'être vigilant afin d'éradiquer dès le départ
le moindre germe de colère en soi, et de ne jamais oublier que ce sont
les petites choses qui sont le plus importantes et font toute la différence.
Il faut savoir que la colère ne peut pousser dans un champ ou prélomine
les différents cultivars de l'amour que sont la tendresse, la patience,
la compréhension, la compassion et l'empathie. L'amour est l'antidote de
ce poison qu'est la colère. N'hésitons pas à semer de
l'amour sous toutes ses formes si on veut vivre longtemps et vivre dans la joie.
L'amour est aussi fait de toutes ces petites attentions que sont la gentillesse,
le respect, la tendresse, l'écoute et la présence à soi et
aux autres. Toutes ces petites attentions, que je qualifiais auparavant de 'memérages'
inutiles, de pertes de temps ou de signes de faiblesse, je commence maintenant
à en percevoir tout leur sens et leur importance. Elles sont en fait l'expression
de l'amour au quotidien. Je perçois mieux maintenant toute la sagesse
des personnes attentionnées et pleines de gentillesses envers les autres.
En s'occupant des autres, on s'occupe de soi. En semant de l'amour en soi et autour
de soi, on récolte de la joie et du bonheur.
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